L'Algérie perd le bras face à l'Espagne : le gaz augmente de 24%
L'Algérie met fin à sa tentative de chantage sur l'État espagnol. L'assaut diplomatique a commencé après le passage de Pedro Sánchez au Congrès des Députés, mardi, pour ratifier la décision de valoriser la proposition marocaine pour le Sahara comme base pour débloquer la situation de l'ancien territoire espagnol.
La menace qui pèse sur ces relations commerciales et sur la fourniture de gaz par Sonatrach à Naturgy via le gazoduc MedGaz a suscité des protestations et des doutes quant à la capacité du gouvernement espagnol à gérer cette crise. Un voyage à Bruxelles du ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a pu mettre fin à l'aventure algérienne. Un communiqué de la délégation algérienne auprès de l'Union européenne vient de rectifier le tir et dément enfin toutes les menaces que l'on aurait pu comprendre.
"Quant à la prétendue démarche du gouvernement d'arrêter les transactions en cours avec un partenaire européen, elle n'existe que dans l'esprit de ceux qui l'affirment et de ceux qui se sont empressés de la stigmatiser", peut-on lire dans le communiqué du gouvernement étranger, reléguant les prétendues menaces au rang de rumeurs.
"D'autre part, en ce qui concerne l'approvisionnement en gaz de l'Espagne, l'Algérie a déjà fait savoir, par la voix la plus autorisée, celle du président de la République, qu'elle continuera à honorer tous ses engagements dans ce contexte, les sociétés commerciales concernées étant responsables du respect de tous leurs engagements contractuels", poursuit-elle à propos du gaz.
Dès le départ, diverses analyses des médias espagnols étaient convaincues que les livraisons de gaz algérien à l'Espagne se poursuivraient, principalement en raison du lien contractuel qui empêche l'Algérie de redéfinir les grandes lignes de l'accord ou de l'annuler jusqu'en 2032. Selon des sources de Naturgy, la société qui a signé l'accord du côté espagnol, elle a eu à tout moment une confiance totale dans l'exécution du contrat avec Sonatrach et le gouvernement algérien.
Il convient d'ajouter que l'approvisionnement en gaz par le gazoduc MedGaz, détenu à 49 % par Naturgy, a augmenté de 24 % depuis le 8 juin et, selon les données de suivi quotidien fournies par Enagás, se maintient à ces niveaux.
En avril, le transport de gaz par le gazoduc reliant l'Algérie à Almeria a diminué d'un quart de son total, passant d'environ 310 Gwh/jour au minimum de 214 Gwh/jour atteint le 2 juin. A partir du 7 juin, une hausse considérable a été enregistrée, portant le volume des transports vers l'Espagne à 257 GWh/jour, ce qui contraste avec l'épisode de crise des relations entre l'Espagne et l'Algérie.