Téhéran a rejeté un accord d'exploitation conjointe, affirmant que le champ se trouve dans les eaux iraniennes

L'Arabie saoudite et le Koweït invitent l'Iran à délimiter le champ gazier contesté du Golfe

photo_camera REUTERS/RAHEB HOMAVANDI - Plate-forme de production de pétrole dans les champs pétrolifères de Soroush

L'Arabie saoudite et le Koweït ont invité mercredi l'Iran à négocier la délimitation d'un champ de gaz dans les eaux du golfe Persique après que Téhéran a rejeté un accord entre les deux pays arabes pour son exploitation, considérant qu'une partie du champ se trouve dans les eaux iraniennes.  

Le ministère saoudien des Affaires étrangères a réaffirmé dans un communiqué que Riyad et le Koweït "avaient précédemment invité la République islamique d'Iran à négocier la délimitation de la frontière orientale" du champ d'al Dorra, situé dans une zone frontalière non délimitée entre l'Iran et le Koweït. La note, reproduite par l'agence de presse officielle saoudienne SPA, indique que les deux pays arabes "renouvellent leur invitation à l'Iran à mener de telles négociations".  

Dans le même temps, il indique que les Saoudiens et le Koweït "réaffirment leur droit d'exploiter les ressources naturelles de cette région et de continuer à travailler pour mettre en œuvre ce qui a été convenu entre eux le 21 mars 2022". 

À cette date, le ministre saoudien de l'Énergie, Abdelaziz bin Salman, a signé un mémorandum avec les autorités koweïtiennes pour développer le champ d'al Dorra, avec l'intention de produire 1 milliard de mètres cubes de gaz par jour et 84 000 barils de condensat.  

Le gouvernement iranien a rejeté l'accord, arguant que le champ traverse les eaux iraniennes, saoudiennes et koweïtiennes, et exigeant que l'Iran soit parti à toute négociation ou exploitation.  

L'Arabie saoudite, le Koweït et l'Iran sont des membres importants de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), mais la production iranienne est soumise aux sanctions américaines depuis le retrait de Washington, en 2018, de l'accord limitant les activités nucléaires iraniennes.  

L'Arabie saoudite a rompu ses relations avec l'Iran en 2016 et, bien que les deux pays négocient une normalisation depuis plusieurs mois, Riyad accuse ouvertement Téhéran de fournir des armes aux rebelles houthis du Yémen pour attaquer les installations économiques saoudiennes avec des missiles.

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