Jusqu'à présent, l'Arabie saoudite a maintenu son espace aérien fermé aux vols à destination et en provenance d'Israël. Comme annoncé par les autorités saoudiennes, le royaume autorisera désormais les vols à destination et en provenance d'Israël à traverser son espace aérien. La raison de cette ouverture historique est l'arrivée du président américain Joe Biden en Arabie saoudite pour une visite prévue cet après-midi dans le cadre de sa tournée diplomatique au Moyen-Orient.
Pendant cette période, l'Arabie saoudite autorisera les avions civils à survoler son espace aérien, à condition qu'ils répondent aux exigences de l'Autorité générale de l'aviation civile nécessaires pour survoler le pays.

Le royaume saoudien, qui n'a pas de relations diplomatiques avec Israël, avait déjà appliqué cette mesure d'ouverture de son espace aérien aux vols entre Israël et les EAU lorsque, en 2020, ces derniers ont signé les accords d'Abraham avec Israël et avec le soutien des États-Unis.
Cette annonce de Riyad signifie l'extension de l'autorisation à tous les vols civils à destination et en provenance d'Israël. Cette décision avait déjà été évoquée lors d'une conférence de presse conjointe donnée depuis Jérusalem par Joe Biden et le Premier ministre israélien Yair Lapid à l'occasion du voyage officiel du président américain.
Cette décision, en plus de représenter un pas supplémentaire dans un éventuel rapprochement entre l'Arabie saoudite et Israël, scénario pour lequel Joe Biden travaille depuis plusieurs mois, permet aux compagnies aériennes saoudiennes de raccourcir leurs routes vers d'importantes destinations asiatiques telles que la Chine, l'Inde et la Thaïlande.

Dans un communiqué, l'autorité saoudienne de l'Aviation civile a justifié sa décision en disant qu'elle était conforme à "ses obligations en vertu de la Convention de Chicago de 1944, qui stipule la non-discrimination entre les aéronefs civils utilisés dans la navigation aérienne internationale". Elle a ajouté que cette action complète "les efforts visant à consolider la position du royaume en tant que plaque tournante reliant trois continents et à renforcer la connectivité aérienne internationale".
Selon le média américain Axios, Lapid se serait félicité de la décision de Riyad, tout comme le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, l'un des acteurs clés de la formation d'un front commun au Moyen-Orient, mené par Israël et les monarchies arabes, pour endiguer la menace nucléaire iranienne.
Selon Sullivan, cette décision ouvrirait "la voie à un Moyen-Orient plus intégré, plus stable et plus sûr", un scénario qu'il juge "vital" tant "pour la sécurité et la prospérité des États-Unis et du peuple américain" que "pour la sécurité et la prospérité d'Israël".

Joe Biden s'apprête à entamer son voyage en Arabie saoudite pour rencontrer le roi Salman bin Abdulaziz et le prince héritier Mohammed bin Salman dans la ville saoudienne de Jeddah. Cette rencontre, en plus d'être importante sur le plan diplomatique, est en soi hautement symbolique. Lors de son discours électoral, Biden s'est montré très critique à l'égard de l'Arabie saoudite, allant jusqu'à qualifier le pays d'État "paria". Ce rapprochement annonce donc au moins un changement dans son discours politique.
De même, l'affaire très médiatisée du démembrement du journaliste Jamal Khashoggui a éloigné davantage un éventuel rapprochement entre les deux pays, la CIA elle-même accusant le royaume d'être à l'origine de ce meurtre. Cependant, la crise énergétique exacerbée par le conflit russo-ukrainien a réussi à mettre de côté les différences entre les deux pays pour enfin organiser une rencontre où les deux dirigeants s'assiéront avec un objectif clair : s'entendre sur l'avenir de l'énergie, dont dépendent plus ou moins le bloc européen et aussi les États-Unis.
Coordinateur pour les Amériques : José Antonio Sierra.