Le roi saoudien déclare que le royaume est préoccupé par le comportement de l'Iran au sujet de l'accord nucléaire

L'Arabie saoudite s'inquiète du "manque de coopération" de l'Iran

photo_camera PHOTO/AGENCE DE PRESSE SAOUDIENNE - Le roi Salman bin Abdulaziz al-Saud d'Arabie saoudite préside une réunion du gouvernement par vidéoconférence

Le roi Salman bin Abdulaziz a déclaré mercredi que l'Arabie saoudite était préoccupée par le manque de coopération de l'Iran sur ses programmes nucléaire et balistique avec la communauté internationale, lors des discussions à Vienne sur l'accord nucléaire du pays. 

Dans un discours prononcé devant le Conseil de la Choura du royaume, le roi saoudien a exprimé l'espoir que le comportement "négatif" de l'Iran change et que ce pays commence à recourir au dialogue et à la coopération.   

"Nous suivons avec inquiétude la politique du gouvernement iranien qui déstabilise la sécurité et la stabilité régionales, notamment en construisant et en soutenant des milices armées sectaires et en étendant sa puissance militaire dans d'autres pays", a déclaré le souverain lors du discours diffusé par l'agence de presse publique SPA.

Des partisans du groupe Hezbollah, soutenu par l'Iran, lèvent le poing et applaudissent en écoutant un discours du leader du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, montré par une liaison vidéo, lors d'un rassemblement marquant la Journée du martyr du Hezbollah, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban

"L'Iran est un pays voisin. Nous attendons d'elle qu'elle modifie ses politiques et son comportement négatifs dans la région et qu'elle s'oriente vers le dialogue et la coopération", a-t-il ajouté.  

Il s'est également alarmé du "manque de coopération de l'Iran avec la communauté internationale concernant son programme nucléaire et son développement de missiles balistiques", a ajouté le roi saoudien.  

Historiquement, les deux pays, l'Arabie saoudite et l'Iran, ont été dans des camps opposés et ont montré leur rivalité dans plusieurs conflits, comme au Yémen, en Syrie et au Liban.  

Par ailleurs, en octobre, l'Arabie saoudite et d'autres pays du Golfe ont expulsé des émissaires du Liban, dans le cadre d'un conflit diplomatique qui aggrave la crise économique du pays.   

Selon des responsables saoudiens, la crise avec Beyrouth, la capitale libanaise, remonte au soutien apporté par le pays au régime du groupe armé Hezbollah, soutenu par l'Iran.  

Des membres du mouvement chiite libanais Hezbollah lèvent les drapeaux de leur parti pour marquer la commémoration annuelle d'un attentat suicide contre les forces israéliennes dans la région de Marjayoun, dans le sud du Liban, le 11 novembre 2021.

"Le Royaume soutient également le peuple libanais frère et exhorte tous les dirigeants libanais à donner la priorité aux intérêts de leur peuple (...) et à mettre fin à l'hégémonie terroriste du Hezbollah sur les structures de l'État", a déclaré le roi Salman bin Abdulaziz.  

"Nous assurons également le suivi du soutien du régime iranien à la milice terroriste Huthi, qui étend la guerre au Yémen, exacerbe la crise humanitaire dans ce pays et menace la sécurité du royaume et de la région", a-t-il ajouté.  

Toutefois, le roi saoudien a assuré que le royaume s'intéresse à "la sécurité et la stabilité du Yémen et de la région", en plus de souligner ses efforts et son travail constant pour "soulager les souffrances du peuple yéménite", dans le but de "faire pression sur toutes les parties pour qu'elles acceptent des solutions politiques", selon Sky News.   

 Un combattant yéménite appartenant à la coalition dirigée par l'Arabie saoudite lors d'affrontements avec des rebelles houthis sur le front de Kassara, près de la ville de Marib

Sur la Syrie et la Libye, le monarque a maintenu sa position consistant à soutenir "tous les efforts visant à trouver des solutions politiques qui préservent la souveraineté, l'unité et la sécurité des deux pays", ainsi qu'à assurer une sécurité et une stabilité durables pour "mettre fin aux souffrances des populations".  

En outre, le roi d'Arabie saoudite a déclaré qu'il suivait "avec une grande inquiétude les politiques du régime iranien", notamment "la création et le soutien de milices sectaires et armées, le déploiement systématique de ses capacités militaires dans les pays de la région et son manque de coopération avec la communauté internationale en ce qui concerne le programme nucléaire". 

Toutefois, dans une tentative d'apaiser les tensions et d'améliorer les relations internationales entre les deux pays, les responsables saoudiens et iraniens ont tenu une série de réunions et de discussions directes au début de l'année, mais sans aucun progrès significatif. 

El príncipe heredero de Arabia Saudí, Mohamed bin Salman

D'autre part, le roi a profité de la réunion pour féliciter le prince héritier Mohammed bin Salman pour les projets visant à créer une économie diversifiée grâce au tourisme et à d'autres réformes, ce qui créera "de grandes opportunités d'emploi".  

Mardi, le président de la Choura, Abdullah al-Seiji, a souligné le travail "distingué" du conseil, qui "a apporté des contributions remarquables aux réformes menées par le pays", selon le Saudi Gazette.    

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