L'Arabie Saoudite va contribuer à hauteur de 500 millions de dollars à la lutte contre les coronavirus
L'Arabie Saoudite, qui préside le G20, veut montrer l'exemple dans la lutte contre le coronavirus. Le pays a annoncé son engagement à fournir jusqu'à 500 millions de dollars aux organisations et programmes régionaux de santé pour disposer de ressources dans la lutte contre COVID-19. Dans une déclaration, la présidence saoudienne du G20 a précisé que 150 millions de dollars seront alloués à la Coalition pour l'innovation en matière de préparation aux épidémies (CEPI), 150 millions de dollars à l'Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI) et 200 millions de dollars supplémentaires à « d'autres organisations et programmes de santé régionaux et internationaux ».
Le royaume du désert renforce ainsi son engagement en faveur de la santé publique mondiale au plus fort de l'épidémie de coronavirus, un jour seulement après que le président américain Donald Trump ait suspendu sa contribution à l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
L'Arabie saoudite n'a pas directement mentionné l'OMS, mais a déclaré au cours de la réunion du G20 qu'elle « reconnaît l'importance de la solidarité et de la coopération mondiales pour lutter contre cette pandémie » et a donc appelé tous les pays, les organisations non gouvernementales, les acteurs privés et d'autres à collecter les fonds nécessaires pour la pandémie.
La contribution du royaume « soutiendra la préparation et la réponse aux situations d'urgence, le développement et le déploiement de nouveaux diagnostics, thérapies et vaccins, la satisfaction des besoins de surveillance et de coordination internationales, et la garantie d'un approvisionnement adéquat en équipements pour les travailleurs de la santé », explique la note.
En outre, le Royaume du Désert note que cette promesse fait partie de l'engagement pris par les dirigeants des pays du G20 de mobiliser tous les fonds nécessaires aux agences internationales pour faire face à cette urgence sanitaire. Le G20 a également annoncé jeudi une « suspension temporaire des paiements du service de la dette pour les pays les plus pauvres qui demandent un endiguement » en pleine pandémie afin qu'ils puissent affecter cet argent à la lutte contre COVID-19.
Le président américain Donald Trump a ordonné mercredi le gel des fonds de son gouvernement en faveur de l'OMS, le plus grand donateur avec une contribution de 400 à 500 millions de dollars par an.
Les réactions à cette décision ont eu lieu jeudi lors d'une réunion virtuelle des dirigeants du G7 organisée sous la direction de M. Trump lui-même. Le président français Emmanuel Macron a défendu le rôle de l'OMS dans la crise du coronavirus. Dans une déclaration publiée jeudi soir, le Palais de l'Elysée a expliqué que Macron a montré « son soutien » à l'OMS et a souligné le « rôle central qu'elle doit jouer par rapport à tous les Etats, aux institutions internationales et aux programmes consacrés aux vaccins, à la santé et au renforcement des systèmes de santé ».
La chancelière allemande Angela Merkel s'est également jointe à M. Macron pour défendre le rôle de l'OMS dans la lutte contre la COVID-19 lors de la conférence virtuelle du G7. « La chancelière a souligné que la pandémie ne peut être vaincue que par une réponse internationale forte et coordonnée », a indiqué le porte-parole du gouvernement, Steffen Seibert, dans un communiqué de presse.
L'OMS joue un rôle essentiel à cet égard, indique le texte, qui met également en évidence les travaux d'autres acteurs internationaux, tels que la Coalition pour l'innovation dans la préparation aux épidémies (CEPI), l'Alliance mondiale pour les vaccins (GAV) et le Forum mondial (GFATM). Le porte-parole du gouvernement allemand avait déjà exprimé hier le soutien « explicite » de son gouvernement à l'OMS et rappelé l'engagement de l'Allemagne en faveur du multilatéralisme, dans lequel l'organisation est un « instrument très pertinent ».
Le président américain accuse l'OMS de couvrir la propagation du coronavirus. Selon lui, l'organisation n'a pas agi à temps et a simplement « fait confiance » à l'information et est venue des autorités chinoises. Pour sa part, le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, s'est dit confiant que d'autres pays puissent combler le déficit financier qui a été créé. Les États-Unis ont été jusqu'à présent l'un des principaux contributeurs, avec la Chine, le Japon, l'Allemagne et le Royaume-Uni.
