L'armée algérienne effectue des manœuvres navales près de la frontière marocaine

La junte militaire algérienne a effectué une série de manœuvres navales dans une zone proche de la frontière avec le Maroc. Les exercices militaires ont impliqué des sous-marins simulant une bataille "contre un ennemi" en haute mer, selon un communiqué du ministère algérien de la défense.

La simulation a eu lieu à la base navale de Mers El-Kebir. Situé au large de la ville d'Oran, Mers el-Kebir est la plus grande base navale algérienne. En raison de sa position géographique, elle est également connue sous le nom de façade maritime occidentale, car elle borde le littoral marocain.

Les exercices militaires se sont déroulés sous la supervision du général de corps d'armée Saied, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), et du général major Mahfoud Benmedah. Au cours de l'exercice, des missiles et des torpilles ont été lancés depuis le sous-marin Djurdjura "contre des cibles maritimes qui ont été détruites avec succès", souligne le communiqué.

Ces nouvelles manœuvres interviennent au moment d'une crise diplomatique majeure entre l'Algérie et le Maroc. En août dernier, le ministre algérien des affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a officiellement déclaré aux médias que les relations avec le Maroc avaient été rompues. La décision a été prise par le président Abdelmadjid Tebboune, qui avait fait part de son mécontentement à l'égard des récentes politiques marocaines sur les questions du Sahara occidental et de la position du Maroc sur le mouvement d'indépendance des tribus kabyles.

Il y a quelques jours, l'Algérie a décidé de fermer son espace aérien à tous les avions civils et militaires enregistrés au Maroc. Cette décision a été prise en raison des "provocations continues et des pratiques hostiles de la partie marocaine", selon le Haut Conseil de sécurité. Depuis Rabat, le silence règne face à une situation tendue qui met en lumière la discorde entre les deux pays qui dure depuis des décennies. 

Suite à la rupture unilatérale de l'Algérie, Rabat a déploré la décision d'un pays qu'il considère comme un "voisin" et un "frère", comme l'a réitéré le roi du Maroc Mohammed VI dans son discours de la fête du Trône. 

Selon le communiqué du ministère, cet exercice s'inscrit dans le cadre de "l'entraînement des forces navales à des opérations de combat proches de la réalité et de l'évaluation de la maîtrise du système d'armes modernes".

Par ailleurs, en janvier dernier, l'Algérie a mené une série d'exercices tactiques à balles réelles sous le nom de "Al Hazm 2021", qui auraient fait partie de l'évolution de la première phase du programme "Combat Readiness 2021". Selon le ministère de la Défense, l'exercice visait à "tester l'aptitude au combat des unités dans le secteur opérationnel du sud de Tindouf, ainsi qu'à former les commandants à la conduite des opérations".

Comme pour les exercices navals, le lieutenant-général Said Chengriha a supervisé les actions de combat menées par les différentes unités, des exercices menés par les avions de chasse SU-30MKA et Mig-29 S, à ceux des hélicoptères Mi-24MKII, en passant par la participation des chars T-90S.

Ce qui est remarquable avec "Al Hazm 2021", c'est qu'il a également coïncidé avec une crise diplomatique de la part d'Alger et de Rabat, même si cela n'a pas conduit à une rupture totale des relations, comme ce fut le cas cette fois-ci. Les désaccords qui perdurent depuis des décennies semblent loin d'être résolus, du moins de la part de l'Algérie, qui a rejeté l'invitation de Rabat à développer des "relations fraternelles".