Le gouvernement a envoyé au Parlement un projet de loi qui vise à réguler les dépenses publiques en raison de la baisse des recettes causée par la chute des prix du pétrole et la pandémie de COVID-19

L'austérité frappe à la porte du Parlement irakien

AFP/HUSSEIN FALEH - Premier ministre irakien Mustafa al-Kazemi

L'actuel exécutif irakien, dirigé par Mustafa al-Kazemi, ancien directeur du service de renseignement irakien, a approuvé le 21 décembre une série de réformes qui visent à atténuer les effets de la pandémie COVID-19, notamment la chute des prix du pétrole due à la baisse de la demande, également causée par la pandémie. Tout cela avec la tension vécue dans les rues du pays juste avant le début de la pandémie.

Les principales réformes présentées par Al-Kazemi visent à atteindre un déficit budgétaire de 72 billions de dinars irakiens (environ 42,75 milliards d'euros au taux de change actuel) et non les 100 billions de dinars qui, selon le ministre des finances Ali Allawi, seraient atteints sans les réformes actuelles. L'objectif est simplement d'augmenter la liquidité du secteur public, qui a vu ses revenus diminuer. Environ 95 % des revenus du gouvernement proviennent des recettes du commerce du pétrole, qui constituent 90 % des exportations irakiennes.

Il est donc prévu que le Parlement approuve ce projet, qui repose sur des recettes publiques estimées à 93,19 billions de dinars (environ 52,1 milliards d'euros) et des dépenses de 164,206 billions de dinars irakiens (environ 91,804 millions d'euros).

La réforme prévoit la déduction de 40 % du salaire du président, du premier ministre et de tous les parlementaires, selon l'article 20 du texte. L'établissement de différentes tranches pour la perception de l'impôt sur le revenu. Ainsi, les personnes qui reçoivent plus de 307 euros contribueront pour environ 2,8 euros ; 5,7 euros pour celles qui reçoivent plus de 335 euros ; 14 euros pour celles qui gagnent 419 euros ; et jusqu'à 391 euros pour les revenus plus élevés, de plus de 5 588 euros.

Un secteur public important

En octobre 2019, des citoyens irakiens sont descendus dans la rue pour manifester contre la corruption politique et pour exiger des mesures visant à réduire le taux de chômage élevé dans ce pays du Moyen-Orient.

Le président de l'époque, Adel Abdel Mahdi, qui a quitté le pouvoir en novembre de cette année-là, a promu des offres d'emploi publiques pour les jeunes entre 18 et 35 ans en octobre et a essayé d'alléger les demandes des manifestants. Selon l'EFE, 110 000 emplois ont été créés au ministère de l'électricité. Cependant, beaucoup n'ont pas été payés depuis des mois en raison du manque de ressources et de la corruption.

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Malgré cela, le projet de loi du gouvernement a augmenté et concerne principalement un secteur des services qui représente un peu plus de 50 % du produit intérieur brut. L'État est responsable de 4,5 millions d'employés actifs, de 2,5 millions de retraités et d'un million de personnes bénéficiant de subventions. Selon ces données, fournies par l'agence EFE, environ un quart de la population dépend des ressources publiques.

Le problème réside donc dans la perception des recettes nécessaires pour faire face à cette masse d'obligations. Selon Reuters, 95% des revenus de l'Irak proviennent du pétrole. Et la baisse de la demande, qui a entraîné une chute du prix du baril de pétrole - le baril de Brent est passé de 57 à 16 dollars - a réduit les revenus du pays.

Tout cela s'ajoute à la dévaluation de 20% du dinar irakien, effectuée à la mi-décembre dernier, passant de 1 190 dinars à 1 450 actuellement. Une mesure prise, selon Allawi, pour réactiver le secteur privé, la production locale, et éviter l'explosion du déficit budgétaire.

Le Fonds monétaire international se félicite des mesures prises en vue de l'approbation d'un tel budget. Le chef de la mission du Fonds monétaire international en Irak, Toker Mirzoyev, a ajouté la nécessité d'une "réorientation fondamentale" de la politique économique irakienne pour maintenir la stabilité économique, suite aux événements générés par la pandémie.

Ces mesures ont généré un certain rejet dans la société irakienne. Depuis l'entrée en vigueur du projet de loi présenté par l'exécutif le 29 décembre dernier, le Parlement maintiendra le débat ouvert pendant le mois de janvier et peut-être un peu de février jusqu'à ce qu'une résolution sur le budget pour cette année 2021 soit adoptée. Bien que le vice-président de la commission juridique de la Chambre des représentants, Muhammad al-Ghazi, ait déjà déclaré à l'INA que le projet de loi ne serait jamais approuvé sous sa forme actuelle.

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