La signature laisse de côté la France, principal fournisseur de sous-marins de l'Australie

L'Australie signe officiellement un accord de défense avec les États-Unis et la Grande-Bretagne

photo_camera AFP PHOTO / AUSTRALIAN DEFENCE FORCE - Le ministre australien de la Défense, Peter Dutton (C), avec le chargé d'affaires américain Michael Goldman (R) et le haut-commissaire britannique Victoria Treadell (G) après la signature de l'accord de partage d'informations sur la propulsion nucléaire navale au Parlement à Canberra.

L'accord "AUKUS" se poursuit. Malgré la controverse suscitée par le fait que ce programme militaire et de défense était resté relativement discret et qu'il touchait directement la France en tant que pays fournisseur de sous-marins nucléaires à l'Australie, le pays océanien a accepté un premier pacte entre la Grande-Bretagne et les États-Unis par lequel ils se sont engagés à procéder à "un échange d'informations sur la propulsion nucléaire navale".

Ce pacte est le premier à être conclu après l'annonce de l'alliance AUKUS, un plan stratégique qui vise à répondre aux tensions croissantes en matière de défense entre les États-Unis et la Chine dans la région du Pacifique. Il aurait été signé avec le Chargé d'Affaires américain Michael Goldman et le Haut Commissaire britannique en Australie, Victoria Triddle. Selon ses déclarations, l'accord aiderait "l'Australie à achever une étude de 18 mois sur l'acquisition de sous-marins". Entre-temps, le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a indiqué que la signature de ce nouvel accord d'échange et de fourniture avait été exécutée. 

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L'Australie se lance dans un programme controversé qui crée une nouvelle alliance de défense stratégique impliquant deux grandes puissances, les États-Unis et la Grande-Bretagne. De plus, cette alliance s'inscrit dans un contexte clairement défavorable à la France, une crise qui a ouvert un fossé diplomatique entre Canberra et Paris.

Malgré cela, le président français Emmanuel Macron a affirmé avoir tourné la page de l'affaire et a salué "le processus de confiance" que Joe Biden aurait initié lors de leur rencontre au sommet du G20. Néanmoins, cette séquence diplomatique a été dénoncée comme "une véritable humiliation" par la classe politique française. Des hommes politiques tels que Jean-Yves Le Drian ont qualifié la décision de "brutale" et de "coup dans le dos" de Canberra. 

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Toutefois, les détails de l'acquisition des sous-marins sont encore inconnus, notamment si l'Australie optera pour des sous-marins d'attaque américains ou britanniques fonctionnant avec une propulsion nucléaire. Selon une déclaration publiée par Dutton, "grâce à l'accès aux informations fournies par cet accord et à l'expérience contractuelle de nos partenaires britanniques et américains en matière de sous-marins à propulsion nucléaire, l'Australie sera également en mesure de gérer cette technologie de manière responsable et fiable".

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Avant la signature, le président américain Joe Biden a approuvé l'alliance, déclarant qu'elle "renforcerait la position de défense commune des trois pays". Dans le cadre de l'accord AUKUS, l'Australie recevrait huit sous-marins à propulsion nucléaire avancés dotés de capacités de mission à longue portée. En outre, il donne aux trois pays la possibilité d'échanger des capacités électroniques, de l'intelligence artificielle, des capacités quantiques et des capacités sous-marines qui n'ont pas encore été précisées.

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