En mars 1973, le Real Madrid affronte le Dynamo Kiev à Odessa dans un match mémorable pour García Remón

Le chat d'Odessa, la ville qui a aussi résisté à la conquête du Real Madrid

Mariano García Remón, Real Madrid

Un mercredi 7 mars 1973 à six heures du soir. Le quart de finale aller de la Coupe d'Europe opposait le Real Madrid de Miguel Muñoz au Dynamo Kiev d'Aleksandr Sevidov. 

Le Real Madrid était au milieu d'une série de décennies sans défaite en Europe. En 1966, ils avaient remporté leur cinquième Coupe d'Europe et ne le referont qu'en 1998.

À l'époque, la Coupe d'Europe se jouait par élimination directe et comportait un risque qui serait inacceptable aujourd'hui. Le Real Madrid aurait pu rater la compétition en 32e de finale face aux Islandais de Keflavík ou en huitième de finale face au club roumain d'Argeș Pitești, ou même en quart de finale face aux Soviétiques du Dynamo Kiev. 

Les buts de Santillana, Amancio, la défense de Zoco et Benito ou les arrêts de Mariano García Remón ont permis à l'équipe de survivre en Europe dans l'Espagne de la fin du franquisme où, peu à peu, la démocratie s'imposait.

Franco était le bastion contre le communisme. Les États-Unis lui avaient confié cette tâche et le régime l'a prise très au sérieux. Des années auparavant, le Real Madrid avait été interdit de jouer contre tout club sous l'égide de l'Union soviétique, mais en 1973 et avec Leonid Brejnev au pouvoir, c'est une autre histoire. C'est des années avant ce 25 décembre 1991 que le drapeau de l'URSS a finalement été abaissé et que celui de la Fédération de Russie a été érigé.

Le Real Madrid s'est rendu dans la ville portuaire d'Odessa, dans le sud de l'actuelle Ukraine, pour affronter le Dynamo Kiev dans les températures glaciales de la ville ukrainienne. Depuis le stade de Chernomorets, où le match a été joué, on peut voir les eaux de la mer Noire. Un lieu choisi par les troupes russes en 2022 pour bombarder Tiraspol avec des missiles depuis un sous-marin. 

Cet après-midi froid à Odessa était un match impossible pour le Real Madrid. Les quelques images de l'époque montrent le froid, mais aussi les sauvetages de García Remón. Le gardien de but du Real Madrid, qui allait devenir entraîneur pendant trois mois en 2004, a joué ce soir-là le match qui lui a valu le surnom de "Chat d'Odessa". 

Le Real Madrid doit le match nul 0-0 du match aller à García Remón. Une formation composée de José Luis, Zoco, Benito, Touriño, Velázquez, Pirri, Grande, Aguilar, Amancio et Santillana avec les changements de Verdugo et González. 

Le 100e match du Real Madrid en Europe restera dans les mémoires pour le chat d'Odessa, le froid qu'a subi le public, que l'on peut voir sur les images avec des écharpes sur la tête, et les visages embrumés des joueurs à la fin, comme on peut le voir dans la vidéo qui circule sur YouTube de ce match légendaire.

Quinze jours plus tard, la cravate est arrivée au Bernabéu. A 21:35, le Real Madrid est sorti pour prendre le Dynamo Kiev à revers. À la deuxième minute, Santillana a marqué, à la 35e minute, Aguilar a porté le score à 2-0 et le premier but de sa carrière en Europe et à la 88e minute, Amancio a scellé la qualification pour les quarts de finale. Le résumé de ce match propose également de bons arrêts de García Remón. 

Le Real Madrid sera éliminé par l'Ajax de Cruyff au tour suivant et accumulera une année supplémentaire sans remporter la Coupe d'Europe. García Remón restera dans les buts du Real Madrid jusqu'en 1986 et le Dynamo Kiev continuera à se battre en Europe en tant qu'équipe ukrainienne. 

Odessa était également une enclave difficile à conquérir pour le Real Madrid. La ville qui a résisté au contrôle russe en pleine invasion de l'Ukraine garde un souvenir ému d'une nuit de mars 1973. Bien mieux que ceux qu'il a maintenant. 

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