La France a annulé le sommet ministériel avec le Royaume-Uni

Le conflit d'intérêts de l'AUKUS

PHOTO/JUSTIN TALLIS via AP - Le président français Emmanuel Macron, à droite, et le Premier ministre britannique Boris Johnson, lors d'une visite au 10 Downing Street à Londres, jeudi 18 juin 2020

Les premières conséquences du pacte AUKUS ne se sont pas fait attendre. La France a annulé une réunion qui devait avoir lieu dans le courant de la semaine entre la ministre des Armées, Florence Parly, et son homologue britannique, Ben Wallace, après que la signature par l'Australie de l'accord AUKUS a fait échouer un accord de vente avec la France dans lequel le pays devait fournir à Canberra 12 sous-marins à propulsion d'une valeur de 50 milliards d'euros. De hauts responsables militaires des deux pays devaient assister à la réunion.

Cette décision intervient après que la France a rappelé ses ambassadeurs aux États-Unis et en Australie pour des consultations suite à la signature du nouveau contrat de défense, ce qui signifierait l'annulation du contrat de défense de plusieurs milliards d'euros de la France. De plus, ce "coup de poignard dans le dos", comme l'a décrit le ministre français des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, implique que ce comportement a affecté "la conception que la France a de ses alliances", ainsi que "l'importance de la région indo-pacifique pour l'Europe".

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Parallèlement, le secrétaire d'État français aux affaires européennes a lancé une flèche au Royaume-Uni, déclarant que "nos amis britanniques nous ont expliqué qu'ils allaient quitter l'UE pour créer une Grande-Bretagne globale. On voit bien que c'est un retour au refuge américain et une forme de vassalité acceptée", a-t-il critiqué.

La stratégie de l'Australie dans le pacte

Pour sa part, le Royaume-Uni a exprimé sa satisfaction à l'égard du nouveau pacte par la voix de la nouvelle ministre britannique des affaires étrangères, Liz Truss, qui a déclaré que le pacte de défense conclu avec les États-Unis démontrait "l'engagement du Royaume-Uni en faveur de la stabilité dans la région indo-pacifique". 

Depuis l'Australie, le Premier ministre australien Scott Morrison s'est déclaré préoccupé par les conséquences de l'AUKUS et les a déplorées, déclarant qu'à Paris "ils auraient dû savoir que nous avions de profondes et sérieuses préoccupations" concernant le nouvel accord avec les États-Unis et le Royaume-Uni. Le ministre australien des finances a également admis que les négociations avec les États-Unis avaient été gardées secrètes en raison des "sensibilités énormes" que cela pouvait impliquer pour la France. 

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Malgré cela, l'Australie a cherché à se dissocier des accusations de trahison de la France à l'égard de Canberra, Scott Morrison ayant déclaré à France Presse que la France savait que "nous étions profondément et sérieusement préoccupés par le fait que la capacité fournie par le sous-marin de classe Attack ne répondait pas à nos intérêts stratégiques". "Nous avons dit très clairement que nous prendrions une décision basée sur notre intérêt national stratégique. Je ne regrette pas la décision de faire passer l'intérêt national de l'Australie en premier. Je ne le ferai jamais", a-t-il souligné auprès du même média.

En réponse, la France a souligné que, dans une déclaration commune publiée le 30 août, les ministres français et australiens de la défense et des affaires étrangères ont souligné "l'importance" de l'accord sur les sous-marins entre les deux nations. Toutefois, l'Australie continue de rappeler qu'en juin, elle a déclaré publiquement que Canberra " étudiait ses options ". De même, en avril dernier, ils ont refusé de signer la deuxième partie du contrat d'exécution de la deuxième partie de l'accord avec la France, exigeant qu'un certain nombre de conditions soient remplies d'ici septembre. 

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Ainsi, dans les prochains jours, Emmanuel Macron et Joe Biden ont prévu un appel téléphonique pour discuter de la crise des sous-marins, une conversation au cours de laquelle, selon les médias français, Macron demandera à Biden des explications sur les causes de l'accord. 

Parallèlement, l'ambassadeur de France en Australie, Jean-Pierre Thebault, a déclaré que la France s'était "sentie trompée" par l'Australie. Depuis Paris, dans une interview à la télévision ABC, Thebault a déclaré que, grâce à la presse, ils ont découvert que "la personne la plus importante de ce gouvernement australien nous a intentionnellement caché la suspension du contrat jusqu'à la dernière minute. Ce n'est pas une attitude australienne envers la France. Peut-être que nous ne sommes pas amis".

Premières réactions nord-coréennes

Dans la région indo-pacifique, la Corée du Nord a condamné le pacte AUKUS et déclaré qu'elle "prendra les mesures appropriées" si la sécurité du pays est affectée. Pionyang a accusé Washington de "perturber l'équilibre stratégique dans la région Asie-Pacifique" et a qualifié le nouveau pacte d'" extrêmement indésirable et dangereux ", dans un communiqué publié par le ministère des affaires étrangères. 
 

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Ces déclarations du leader nord-coréen interviennent dans un contexte tendu pour la région, alors que la Corée du Nord aurait testé de nouveaux "systèmes de missiles ferroviaires", destinés à répondre à toute "attaque éventuelle" qui menacerait le pays. 

Le lancement aurait eu lieu le jour même où la Corée du Sud aurait testé un missile balistique lancé par sous-marin. Cet exercice militaire a fait de la Corée du Sud le premier pays sans arsenal nucléaire à disposer d'armes de ce calibre. 

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Dans la course aux armements entre les deux Corées, la démonstration de leur arsenal s'est faite de manière exponentielle. Toutefois, les démonstrations d'armes nucléaires de la Corée du Nord ont provoqué une condamnation internationale et le rejet des États-Unis, qui ont déclaré que la Corée du Nord avait systématiquement violé les "résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies", constituant une menace pour les voisins de Pyongyang.


 

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