Le nouveau chef du pouvoir judiciaire iranien a été sanctionné par les États-Unis et l'Union européenne pour son rôle dans la répression des manifestations liées aux élections de 2009 en Perse

Le conservateur Mohseni Ejei nommé nouveau chef du pouvoir judiciaire iranien

KHAMENEI/AFP - Une photo non datée fournie par le site Internet officiel iranien le 1er juillet 2021 montrant le nouveau chef du pouvoir judiciaire, Gholamhossein Mohseni-Eji

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Hoseini Khamenei, a nommé l'ultraconservateur Gholamhossein Mohseni-Eji à la tête du pouvoir judiciaire, l'organe chargé d'appliquer et de réglementer la charia dans le pays. Eji remplace ainsi l'actuel président de l'Iran, Ebrahim Raisi, à la tête du pouvoir judiciaire.

Jusqu'à présent, Eji était l'adjoint de Raisi, le deuxième plus haut fonctionnaire du système judiciaire du pays. Le nouveau président est un religieux qui a occupé le portefeuille des renseignements iraniens entre 2005 et 2009 dans le premier gouvernement de Mahmoud Ahmadinejad, révélé ensuite de son poste après avoir montré une série de divergences avec l'ancien président.

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Après avoir quitté le gouvernement d'Ahmadinejad, Ejei a été nommé procureur général de la République islamique, jusqu'à sa nomination en 2014 comme premier chef adjoint du pouvoir judiciaire. Ejei a suivi des études religieuses et jurisprudentielles et s'est particulièrement distingué par son travail au sein du Tribunal révolutionnaire, où il a réussi à se hisser à divers postes au sein de l'appareil judiciaire.

Dans un communiqué publié par l'agence de presse iranienne ISNA, l'Ayatollah Khamenei a souligné qu'il fallait "accorder une attention sérieuse aux missions du pouvoir judiciaire dans la Constitution, ainsi que poursuivre l'approche transformationnelle et mettre en œuvre le document de transformation existant et diffuser les nouvelles technologies dans le système judiciaire".

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De même, Khamenei s'est référé au nouveau président en affirmant que son attente est "avant tout un engagement sérieux envers les missions fondamentales du pouvoir judiciaire inscrites dans la Constitution, à savoir la promotion de la justice, la restauration des droits publics, la garantie des libertés légitimes, la supervision de l'application de la loi, la prévention du crime et la lutte résolue contre la corruption." Parallèlement à cette déclaration, l'ayatollah a dit vouloir "poursuivre l'approche transformationnelle" et s'unir pour "le développement des nouvelles technologies et faire en sorte que les gens aient un accès facile et gratuit aux services judiciaires."

La décision de nommer Ejei en tant que nouveau président judiciaire intervient dans un contexte où l'Iran fait l'objet de multiples critiques de la part des organisations de défense des droits de l'homme et des organismes internationaux pour la récente victoire aux élections présidentielles du conservateur Ebrahim Raisi, qui a obtenu 62 % des voix lors d'une élection caractérisée par un faible taux de participation. Le nouveau président a été qualifié de "fanatique", "fondamentaliste" ou "ultraconservateur" pour ses mesures restrictives.

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Depuis l'ONU, le rapporteur pakistanais de l'Organisation, Javed Rehman, a demandé une enquête indépendante sur l'exécution de milliers de prisonniers politiques par l'État en 1988. Selon Rehman, il existe une impunité généralisée et systématique dans le pays pour les violations flagrantes des droits de l'homme, tant dans le passé que dans le présent". Rehman a ajouté qu'"il y a très peu, voire pas du tout, de moyens de rendre des comptes conformément aux normes".

Agnès Callamard, secrétaire générale d'Amnesty International, a déclaré dans un tweet qu'"en tant que chef du pouvoir judiciaire, Ebrahim Raisi a présidé à une répression croissante des droits humains qui a conduit à la détention arbitraire de centaines de dissidents pacifiques, de défenseurs des droits humains et de membres de groupes minoritaires persécutés."

À cet égard, le pays iranien présente un bilan frauduleux en matière de droits de l'homme, qui a été constamment dénoncé par les organisations internationales pour avoir perpétué des violations des droits de l'homme, notamment dans les prisons et les centres de détention. Cependant, Téhéran a rejeté à plusieurs reprises ces accusations, les jugeant "infondées" en raison d'un "manque de compréhension de la loi islamique".


 


 

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