La crise sanitaire et pétrolière va contraindre l'Algérie à connaître une récession de 5,2% à la fin de cette année

Le FMI examine l'Algérie en attendant le retour de son président

PHOTO/AFP - Aymen Ben Abdel Rahamane, ministre des finances d'Algérie

Alors que le président algérien Abdelmadjid Tebboune reste en Allemagne avec un coronavirus, le pays nord-africain continue sa vie à peu près normalement. Les ministres algériens travaillent encore sur leurs compétences et cette semaine, le plus important était le ministre des finances. 

Une délégation du Fonds monétaire international (FMI) a rencontré le ministre Aymen Ben Abdel Rahamane après avoir passé deux semaines en Algérie pour évaluer la situation économique. Le paysage financier en Algérie est menacé par la pandémie de coronavirus et la chute du prix des hydrocarbures.  

La délégation du FMI a mené une mission des plus curieuses. En raison de la pandémie et de la fermeture totale des frontières du plus grand pays d'Afrique, la mission s'est déroulée pratiquement du 9 au 23 novembre. 

L'objectif, confirmé dans un communiqué de presse, était de "mettre à jour le cadre macro-économique et de discuter des perspectives et des priorités de l'Algérie", a déclaré le ministère des finances. 
 

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Selon les prévisions du FMI, l'Algérie devrait connaître une récession de 5,2 % en 2020 ainsi qu'un déficit budgétaire parmi les plus élevés de la région en raison de la chute du pétrole et de la crise sanitaire. Pour sa part, le ministre a estimé les pertes des entreprises publiques dues à la crise sanitaire à environ un milliard d'euros. 

L'Algérie est la quatrième puissance économique du continent africain, mais le pays est particulièrement exposé aux fluctuations des prix du pétrole en raison de sa dépendance vis-à-vis des revenus pétroliers, qui représentent plus de 90 % des revenus extérieurs.

Lors de son entretien par vidéoconférence, Ben Abdel Rahamane a parlé aux responsables du FMI de "l'impact de la pandémie sur les agrégats macroéconomiques et budgétaires", peut-on lire dans la déclaration du ministère.  

Ben Abdel Rahamane a également présenté le projet de loi de finances 2021, qui a été approuvé jeudi par le Parlement et dont les dispositions visent à "faire face à l'impact de cette pandémie et à jeter les bases d'un plan de relance post-crise".  

Au cours de l'appel vidéo, ils ont également discuté des différents "instruments à envisager pour contenir le déficit budgétaire, stimuler la croissance et promouvoir la diversification de l'économie".  
 

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Dans sa loi de finances 2021, le gouvernement prévoit un déficit énorme de près de 14 % du PIB, soit environ 2,7 milliards de dinars (17,6 milliards d'euros), contre 2,38 milliards de dinars en 2020.

Le pays a déjà épuisé toutes les possibilités qu'il offre pour financer le déficit, y compris l'imprimerie, et le recours à des financements extérieurs sera "inévitable dans 18 mois", a prévenu récemment l'économiste Mahfoud Kouabi dans une interview au quotidien Watan.  

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a cependant catégoriquement exclu, au nom de la "souveraineté nationale", de contracter des prêts auprès du FMI et des institutions financières internationales début mai. 

Il faudra attendre qu'il se remette et retourne en Allemagne pour décider de retirer ou non les déclarations précédentes, car la crise économique n'est pas seule en cause : la nouvelle constitution et les affrontements du Front Polisario avec le Maroc créeront une atmosphère politique tendue avec beaucoup de travail à faire.

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