Les principales économies du monde s'accordent à l'OCDE sur un taux minimum d'imposition des sociétés de 15 %

Le G20 soutient le système fiscal convenu par l'OCDE pour les multinationales

El G20 apoya el sistema fiscal para multinacionales consensuado en la OCDE

Les ministres des finances et les gouverneurs des banques centrales du G20 ont approuvé aujourd'hui le mécanisme de taxation des multinationales convenu le 1er juillet dans le cadre de l'OCDE, et vont maintenant s'attacher à convaincre les pays qui hésitent encore à y adhérer.

"C'est le résultat d'un effort commun. J'espère que les pays qui n'ont pas adhéré changeront leur décision", a déclaré le ministre italien des finances Daniele Franco.

Au sein de l'Union européenne (UE), l'Irlande, la Hongrie et l'Estonie, qui attirent depuis des années les investissements privés pour leurs faibles taux d'imposition, ont montré leur hésitation à rejoindre ce mécanisme, mais le ministre italien espère qu'ils "changeront d'avis" car, a-t-il dit, les pays du G20 représentent environ 90 % du produit intérieur brut (PIB) mondial et cela "constitue une pression pour le reste".

PHOTO/REUTERS  -   La presidenta del Banco Central Europeo (BCE), Christine Lagarde

La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a également déclaré aujourd'hui lors d'une rencontre avec la presse que les pays du G20 essaieront de comprendre jusqu'en octobre la réticence d'États tels que l'Irlande, l'Estonie et la Hongrie à adhérer à l'accord mondial sur la fiscalité des multinationales, tout en précisant qu'il n'est pas essentiel que tous y adhèrent.

"Nous essayons de comprendre les réserves des pays qui n'ont pas adhéré" au texte de cette réforme fiscale internationale acceptée le 1er juillet par 130 pays et juridictions des 139 qui font partie du cadre dit inclusif de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Toutefois, a-t-il souligné, "il n'est pas essentiel que tous les pays en fassent partie".

Pour sa part, le commissaire européen aux affaires économiques, Paolo Gentiloni, a déclaré aux médias que l'Union européenne commencera à travailler avec ces trois pays à partir de "lundi prochain" au sein de l'Eurogroupe, lors d'une réunion à laquelle participera Mme Yellen.

AFP/ BERTRAND GUAY - El ministro de Economía y Finanzas de Francia, Bruno Le Maire, en una conferencia de prensa conjunta con su homólogo alemán Olaf Scholz
Accord historique

L'accord conclu au G20 est "historique", selon les ministres et les banquiers dans la déclaration finale, car il tentera d'empêcher les multinationales de rester dans les paradis fiscaux et d'éviter de payer des impôts.

Le système fiscal repose sur deux piliers ; le premier concerne toutes les entreprises dont le chiffre d'affaires mondial est supérieur à 20 milliards d'euros et dont la rentabilité (ratio bénéfices/ revenus) est supérieure à 10 %.

Les pays où ces groupes ont des revenus supérieurs à 1 million de euros (ou 250 000 euros dans le cas des petits États) auront droit à une part de la taxe à payer.

Ce qui sera partagé entre eux, c'est entre 20 et 30 % du bénéfice résiduel, une fois que le pays où l'entreprise est basée aura conservé l'impôt correspondant à 10 % de la rentabilité.

Le ministre français des finances, Bruno Le Maire, a déclaré dans des déclarations aux médias que la France avait demandé 25 %.

AFP/DANIEL MUÑOZ  -   El secretario general de la OCDE, José Ángel Gurría
Un taux minimum d'imposition des sociétés supérieur à 15 %

Le deuxième pilier consiste à appliquer un taux minimum d'impôt sur les sociétés d'au moins 15 % aux entreprises dont le chiffre d'affaires est d'au moins 750 millions de euros.

Ce chiffre continuera à être débattu, après que des pays comme la France, l'Allemagne, l'Argentine ou les États-Unis aient demandé qu'il soit plus ambitieux, supérieur à 15 %.

"Je suis fermement convaincu que 15% n'est pas suffisant. Nous devons faire plus", a déclaré Le Maire.

De son côté, le ministre allemand des finances, Olaf Scholz, a également qualifié dans ses déclarations aux médias de "grand moment historique" l'accord conclu dans le cadre du G20, et a déclaré que lorsque le consensus a été atteint, "les applaudissements ont fusé" dans la salle, car "tout le monde a compris que quelque chose de grand était en train de se produire."

Il a déclaré que ce système mondial mettra fin à la "course vers le bas" des pays pour attirer les investissements privés et qu'il améliorera la situation des finances publiques, ce qui est particulièrement évident avec la crise actuelle du coronavirus.

Le ministre allemand a également souligné l'entente au sein du G20 pour éviter les "pratiques déloyales" dans le domaine de la concurrence qui contribuent au réchauffement de la planète, afin que les entreprises situées dans un territoire où la législation environnementale est plus laxiste ne bénéficient pas d'un avantage concurrentiel par rapport à d'autres basées dans des régions plus strictes.

OCDE

Prix plancher du carbone

Dans la déclaration signée, les ministres et banquiers du G20 ont reconnu l'importance de l'établissement d'un prix plancher mondial du carbone en tant qu'outil potentiel pour lutter contre le changement climatique et de la coordination pour mettre en œuvre des actions conjointes visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Ces politiques peuvent inclure des investissements dans des infrastructures et des technologies durables qui favorisent la décarbonisation et les énergies propres.

Le G20 s'est également inquiété du fait que la propagation des variantes du coronavirus, en particulier du delta, pourrait nuire à la reprise économique mondiale et a appelé à une accélération de la vaccination dans le monde.

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