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Le G7 termine ses discussions en critiquant la Chine, la Russie et l'Iran

Il s'agit de la première réunion du G7 en face à face depuis plus de deux ans
Fotografia de familia de la reunión de ministros de Asuntos Exteriores del G7 en Londres PHOTO/STEFAN ROUSSEAU

PHOTO/STEFAN ROUSSEAU  -   Photo de famille de la réunion des ministres des affaires étrangères du G7 à Londres

Londres a réuni les ministres des affaires étrangères des pays du G7 pour la première fois en deux ans pour une réunion en face à face afin de convenir de réponses communes aux menaces mondiales et au redressement après la pandémie de coronavirus. La réunion a jeté les bases du sommet des dirigeants prévu en juin en Cornouailles. Les représentants des membres du groupe - le Royaume-Uni, les États-Unis, le Canada, la France, l'Allemagne, l'Italie, le Japon et l'Union européenne - ont entamé les sessions de dialogue face aux "défis et menaces" croissants, en référence directe à la Russie et à la Chine, qu'ils identifient parmi les principales menaces pour l'ordre mondial.

Le Royaume-Uni a voulu profiter de sa présidence du G7 pour rehausser son profil international, en tout cas depuis sa sortie de l'Union européenne, avec cette pré-réunion de trois jours à Londres, à laquelle participent également les chefs d'État de l'Inde, de l'Australie, de l'Afrique du Sud et de la Corée du Sud, un geste qui souligne l'importance géopolitique qu'a prise la région indo-pacifique. 

Lors de ce sommet, les dirigeants du G7 ont souligné la nécessité d'adopter une position commune pour faire face aux menaces mondiales, contrairement à l'unilatéralisme croissant de ces dernières années et au recul des institutions mondiales. Le retrait d'Afghanistan, les relations avec l'Iran, l'avenir de l'OTAN, la guerre en Syrie et les actions du régime militaire sont quelques-uns des thèmes abordés lors de la réunion du G7, avec en toile de fond la reprise post-COVID, et avec la Russie et la Chine comme principaux protagonistes. 

Los ministros de Asuntos Exteriores del G7 se reúnen en Londres para mantener sus primeras conversaciones en más de dos años, con llamamientos a una acción conjunta urgente para hacer frente a las amenazas mundiales más acuciantes AFP/ STEFAN ROUSSEAU
AFP/ STEFAN ROUSSEAU-Les ministres des affaires étrangères du G7 se réunissent à Londres pour leurs premiers entretiens depuis plus de deux ans et appellent à une action commune urgente pour faire face aux menaces les plus pressantes dans le monde.

La réunion s'est déroulée dans un contexte de pression croissante en faveur d'une plus grande solidarité. La propagation du virus a également exacerbé les inégalités entre les sexes, ont souligné les représentants du groupe, qui ont convenu de mesures visant à financer des initiatives destinées à faciliter l'entrée des femmes sur le marché du travail et à améliorer l'éducation de 40 millions de filles au cours des cinq prochaines années.  

Cependant, aucune annonce n'a été faite concernant un nouveau financement pour améliorer l'accès aux vaccins, malgré les appels répétés pour que le G7 fasse davantage pour aider les pays les plus pauvres. Plusieurs militants ont exhorté le G7 à redoubler d'efforts pour remédier aux inégalités flagrantes dans la lutte contre la pandémie de coronavirus, alors que les pays occidentaux intensifient leurs campagnes de vaccination et rouvrent leurs économies. Le redressement après la pandémie de coronavirus nécessite plus que jamais de préserver le système actuel de normes internationales, ont souligné les ministres des affaires étrangères du G7 dans leurs conclusions.

Les ministres des affaires étrangères du G7 ont réservé leurs critiques les plus sévères à la Chine et à la Russie, les appelant à se conformer à leurs obligations en vertu du droit national et international. Deux pays avec lesquels il existe des intérêts communs, mais qui posent des défis importants en matière de sécurité.

Los ministros de Asuntos Exteriores del G7 se distancian socialmente mientras se reúnen en Londres, de espaldas, desde la izquierda, el ministro de Asuntos Exteriores de Canadá, Marc Garneau, el ministro de Asuntos Exteriores de Gran Bretaña, Dominic Raab, el ministro de Asuntos Exteriores de Japón, Motegi Toshimitsu, el Alto Representante de la Unión Europea para Asuntos Exteriores, Josep Borrell, y con el ministro federal de Asuntos Exteriores de Alemania, Heiko Maas PHOTO/STEFAN ROUSSEAU
PHOTO/STEFAN ROUSSEAU-Les ministres des affaires étrangères du G7 se distancient socialement lors de leur rencontre à Londres, en se tournant le dos les uns aux autres

Les relations entre la Chine et les États-Unis se sont considérablement détériorées sous l'ère de l'ancien président Donald Trump, avec des frictions dans des domaines tels que le commerce, la diplomatie et la technologie, et bien que Biden ait promis une autre approche, son gouvernement ne semble pas pressé de mettre fin à ses conflits avec Pékin. Dès le début de cette réunion, l'une des premières depuis l'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche, le Secrétaire d'Etat américain, Tony Blinken, n'a pas tardé à accuser ouvertement Pékin de mener des cyber-attaques, de violer les droits de la minorité musulmane de la province du Xinjiang, des citadins de Hong Kong et de Taïwan et sur les pratiques de Pékin qui vont à l'encontre des "systèmes économiques libres et équitables", notamment dans les domaines du "commerce, des investissements et du financement du développement", ainsi que sur son soutien au "vol de propriété intellectuelle". 

Face à cette situation, la Chine et la Russie ont décidé d'unir leurs forces et de former un front commun contre les sanctions occidentales. Après deux jours de réunions, et à un moment aussi agité pour la diplomatie internationale, l'érosion des droits de l'homme en Russie occupe également une place de choix dans les préoccupations des pays du groupe, qui critiquent la "répression systématique des voix de l'opposition", des militants, des membres de la société civile "indépendante" et des journalistes. Ils condamnent également les actions "irresponsables" et "déstabilisantes" de Moscou à la frontière avec l'Ukraine, ainsi que les "actions malveillantes" du gouvernement russe pour tenter de déstabiliser des pays tiers et son utilisation de la "désinformation".

El Alto Representante Europeo de la Unión para Asuntos Exteriores, Josep Borrell, abandona la reunión de ministros de Asuntos Exteriores del G7 en Londres PHOTO/ADRIAN DENNIS via REUTERS
PHOTO/ADRIAN DENNIS via REUTERS-Le haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères, Josep Borrell, quitte la réunion des ministres des affaires étrangères du G7 à Londres.

Les efforts de démilitarisation de la Libye et les élections de décembre dans ce pays sont également au centre de l'attention des ministres, ainsi que la situation en Syrie et dans les pays voisins. À cet égard, les ministres du G7 visent à faire pression sur la Russie en ce qui concerne l'aide humanitaire dans la région.

Au cours du premier jour de la réunion à Londres, Borrell et Blinken ont tenu une réunion bilatérale en marge du sommet ministériel du G7, au cours de laquelle ils ont discuté du pacte nucléaire avec l'Iran. Les deux diplomates ont discuté des moyens de garantir une "mise en œuvre complète et efficace" de l'accord. Les deux ministres ont parlé de leur intérêt commun à obtenir la libération de leurs citoyens emprisonnés en Iran, avec une mention spéciale pour la citoyenne irano-britannique Nazanin Zaghari-Ratcliffe, après cinq ans de prison pour espionnage.

En una imagen distribuida por la Comisión Europea se ve al primer ministro británico, Boris Johnson  AFP PHOTO / Niklas Halle'n / Comisión Europea
AFP PHOTO / Niklas Halle'n / Commission européenne-Une photo distribuée par la Commission européenne montre le Premier ministre britannique Boris Johnson.

Outre la Chine, la Russie et l'Iran, les ministres des affaires étrangères ont menacé la junte putschiste birmane de nouvelles sanctions contre la Birmanie. Les diplomates réunis à Londres devraient, dans leurs conclusions, exhorter le régime militaire qui a pris le contrôle du pays à cesser ses activités. Au cours de la journée, des mesures visant à contrôler l'afflux d'armes et à limiter les flux financiers de la junte au pouvoir ont été discutées.

Les sept puissances ont toutefois laissé la porte ouverte à une coopération future et ont souligné la nécessité d'adopter une position commune pour relever les défis mondiaux, contrairement à l'unilatéralisme croissant de ces dernières années sous le mandat de Donald Trump aux États-Unis.