Le gouvernement espagnol donne son feu vert à la donation au Maroc du Gran Teatro Cervantes de Tanger

Le Conseil des ministres a approuvé la saisine des tribunaux généraux du Protocole par lequel l'Espagne fait don au Maroc, sur une base "irrévocable", la propriété du Gran Teatro Cervantes de Tanger et autorise la manifestation du consentement de l'Espagne à être liée par elle. Le théâtre Cervantes de Tanger a été donné à l'État espagnol en 1928 et est l'un des édifices culturels les plus importants de la ville du nord du Maroc.
Cependant, depuis les années 1970, son état de conservation a souffert de l'abandon et de la désaffection. La situation du bâtiment a été une cause commune de plaintes parmi les voyageurs, les résidents et différents groupes, ainsi que de reportages journalistiques.

Le gouvernement marocain s'est engagé à restaurer et à gérer le théâtre en échange du transfert de sa propriété. Elle s'est également engagée à maintenir une composante espagnole dans la programmation culturelle du théâtre, en procédant à la rétrocession de la propriété à l'Espagne si la restauration du bâtiment n'est pas effectuée ou s'il est utilisé à d'autres fins que celles convenues.
Il s'agit d'un immeuble d'une valeur architecturale et culturelle incontestable qui nécessite un investissement important pour sa réhabilitation, un investissement que les différentes administrations espagnoles n'ont pas été en mesure d'offrir. Pour cette raison, et après avoir étudié les options possibles pour sa mise en œuvre, il a été décidé de procéder à son transfert au Maroc, répondant ainsi à l'offre du gouvernement marocain de restaurer et de gérer le théâtre en échange du transfert de sa propriété et avec l'engagement de maintenir une composante espagnole dans le programme culturel du théâtre, la restitution de la propriété à l'Espagne ayant lieu au cas où la restauration du l’immeuble ne serait pas effectuée ou qu'elle serait utilisée à des fins autres que celles convenues.
Selon le gouvernement espagnol dans une note officielle, cette cession a été faite au moyen d'un protocole qui, de par sa forme et son contenu, constitue un traité international, et le texte requiert donc l'autorisation préalable des Cortes Générales, aux termes de l'article 94, point e).1 de la Constitution, car elle touche une matière réglementée par la loi dans l'ordre juridique espagnol (la loi 33/2003, du 3 novembre, sur le patrimoine de l'administration publique, qui établit des dispositions spécifiques en matière de cession de biens immobiliers et de droits sur ceux-ci à l'étranger), comme l'a indiqué le Conseil d'État dans son avis du 4 avril 2019.

La signature du Protocole, avec l'autorisation préalable du Conseil des ministres du 8 février 2019, a été effectuée le 13 février 2019 et est provisoirement appliquée à compter de cette date. Cet instrument n'entraîne pas d'obligations financières pour le Trésor Public, selon le rapport du Bureau du Budget de ce Ministère.