Une faille dans la législation marocaine entrave les efforts du gouvernement pour lutter contre le monopole et la spéculation des fournisseurs de denrées alimentaires qui font grimper les prix à des niveaux record

El Gobierno marroquí insta a la normalidad asegurando el suministro alimenticio pese a la subida de precios

AFP/FADEL SENNA - Une femme fait ses courses au marché central pendant le mois sacré du Ramadan dans la capitale marocaine Rabat, le 6 mai 2020

Les entreprises de l'industrie alimentaire ont constaté des lacunes dans la loi qui les empêchent de lutter correctement contre le monopole et la spéculation, malgré la bonne volonté du gouvernement marocain de juguler l'inflation. Cette situation entraîne une perte de pouvoir d'achat pour les citoyens. 

L'exécutif a voulu éviter à tout prix le monopole de la chaîne de production alimentaire pour tenter de contenir les prix, et ces déséquilibres ont eu l'effet inverse de celui escompté. L'action du gouvernement dans cette situation est limitée, mais Rabat a appelé au calme, assurant que la chaîne de production est stable et que l'approvisionnement est plus qu'assuré. Les inconvénients du scénario actuel trouvent leur origine dans l'approbation de la loi qui visait à contrôler les prix afin d'éviter la situation que connaît actuellement le pays.

Conscients de ce qui s'est passé, les parlementaires révisent les textes afin de trouver une solution au dilemme actuel et d'atteindre ainsi l'objectif visé lors de l'adoption de la loi. Pour l'instant, il n'a pas été possible d'établir une nouvelle législation ; en attendant, les prix des denrées alimentaires de base telles que les légumes et la viande blanche sont affectés par des hausses de prix jamais vues dans ce pays d'Afrique du nord. Le problème du monopole n'est pas un virus qui touche uniquement le royaume alaouite, mais un phénomène global qui, dans des périodes difficiles comme celles que nous vivons actuellement, s'épanouit encore plus face aux besoins des citoyens.

 marruecos-economia-mercado-alimento-subida-de-precios-monopolio-inflacion

Il est loin d'être inévitable que les gouvernements parviennent à contrôler ce phénomène. Il est très difficile de prétendre que le panier d'un citoyen ne sera pas affecté par l'augmentation des prix des denrées alimentaires et des coûts de production, ainsi que par les prix actuels de l'énergie. 

Une solution serait de se mettre d'accord sur les prix et de les plafonner. La loi de l'offre et de la demande détermine les prix en fonction des lois du marché. Cette loi permet à chacun de se faire concurrence dans les conditions les plus équitables possibles. 

Le plafonnement des prix peut signifier qu'il n'y a pas assez de stock pour tout le monde et que certains produits, généralement les plus basiques, disparaissent du marché. Mohamed Ghayate, chef du parti Rassemblement national des indépendants, a présenté au parlement un projet de loi qui aiderait l'administration à contrôler la hausse des prix jusqu'à ce qu'une solution concluante soit trouvée au problème. Un autre membre du gouvernement, Noureddine Mudyan, chef du bloc du Parti de l'Istiqlal, a confirmé lors d'une réunion de la Commission des finances et du développement économique que la situation actuelle ne profite qu'aux entreprises qui accumulent les produits et jouent ainsi avec la nourriture du peuple marocain.

 marruecos-parlamento

La tâche est loin d'être facile, car il est très difficile de retrouver tous ceux qui profitent de cette situation. Dès juillet 2022, dans le discours du Trône, le monarque alaouite Mohammed VI a pris les premières mesures pour mettre fin à ce dilemme. Le gouvernement, soucieux de tenir sa promesse de faire baisser les prix et d'éviter l'inflation, travaille déjà à la recherche d'une solution au problème. Des experts en évaluation du marché et de l'impact des politiques publiques sur le marché, tels que Rachid Lazraq, soutiennent la théorie selon laquelle les prix ont été affectés par l'absence de lois plus efficaces, ajoutant que "l'absence de législation ne peut pas être une excuse pour ne pas s'attaquer au problème".

Dans une tentative de faire pression sur les entreprises monopolistiques, d'entreposage et de spéculation, le Conseil économique, social et environnemental a donné son feu vert pour enquêter et contrôler les entreprises intermédiaires, notant qu'"au Maroc, la commercialisation des produits, en particulier des produits agricoles, est caractérisée par une forte présence d'intermédiaires". Cela se traduit par un effet négatif sur les prix, qui augmentent progressivement jusqu'à ce qu'ils atteignent le consommateur, qui est celui qui en souffre le plus. L'un des exemples les plus significatifs est l'augmentation de 33 % du prix des tomates et des oignons.

 PORTADA-fertilizantes-fosfatos-agriculturas-marruecos-áfrica

Face à cette hausse, Mohamed Siddiqui, ministre de l'Agriculture, de la Pêche, du Développement rural et des Eaux et Forêts, a souligné que dans cette situation, le contrôle des prix est plus qu'une question d'urgence. Il a également suggéré que le fond du problème réside dans l'identification de tous les acteurs de la chaîne de production afin de mieux contrôler tous les maillons qui font que les prix atteignent des valeurs jamais vues par les Marocains. Bouazza Kharati, président de la Ligue marocaine des droits des consommateurs, a déclaré à l'Arab Weekly qu'étant donné que le marché a été libéralisé pendant 23 ans, le contrôle des prix constitue un grand défi. 

De plus, l'action du gouvernement à cet égard est limitée, car il ne peut gérer et agir que sur les marchés qu'il subventionne lui-même, il ne peut donc que surveiller la situation, ce qui fait que le problème reste entier. Les services en charge de la question et les comités d'inspection des marchés enquêtent sur le fonctionnement de certains marchés afin d'éviter les fraudes à la consommation et, pour l'instant, d'atténuer autant que possible un problème dont le gouvernement marocain est conscient et sur lequel il travaille déjà.

Envíanos tus noticias
Si conoces o tienes alguna pista en relación con una noticia, no dudes en hacérnosla llegar a través de cualquiera de las siguientes vías. Si así lo desea, tu identidad permanecerá en el anonimato