L'exécutif du pays prend cette décision au milieu de violentes manifestations peu après l'arrestation du chef du groupe, Saad Rizvi

Le gouvernement pakistanais va interdire le parti islamiste Tehreek-e-Labaik Pakistan

AP/K.M. CHAUDARY - Des partisans du Tehreek-e-Labiak Pakistan, un parti politique islamiste radical, prient en bloquant une route lors d'un sit-in de protestation contre l'arrestation du chef de leur parti, Saad Rizvi.

Mercredi, le ministre pakistanais de l'Intérieur, Sheikh Rashid, a annoncé son intention de mettre hors la loi le parti islamiste Tereek-e-Labaik Pakistan (TLP). Ce groupe est accusé d'avoir tué deux policiers, d'avoir attaqué les autorités et d'avoir perturbé la vie publique par des manifestations violentes. Ces protestations ont commencé après l'arrestation du chef du parti, Saad Rizvi, lundi. La région de Punja a été la plus touchée par les troubles qui ont fait 340 blessés. Selon Sheikh Rashid, les manifestants ont également enlevé plusieurs policiers, qui ont depuis été libérés. En outre, ils ont bloqué les ambulances et l'approvisionnement en oxygène des hôpitaux dans le cadre de la troisième vague du coronavirus qui touche le pays. Le ministre a également exclu toute forme de négociation avec le parti islamiste. "Nous ne les interdisons pas pour une raison politique, mais en raison de leur caractère", a déclaré M. Rashid. Il a également affirmé que si le gouvernement se pliait aux exigences imposées par le TLP, le Pakistan enverrait un signal au monde qu'il est un état extrémiste. "Nous ne voulons pas être connus comme une nation extrémiste au niveau international", a-t-il ajouté

Simpatizantes del partido Tehreek-e-Labbaik Pakistan (TLP) lanzan piedras hacia los policías antidisturbios durante una protesta contra el arresto de su líder cuando pedía la expulsión del embajador francés  AFP/AAMIR QURESHI

Le TLP prône l'expulsion de l'ambassadeur français d'Islamabad quelques mois après la polémique sur les déclarations d'Emmanuel Macron. Lors des funérailles du professeur décapité par un radical, Macron a déclaré que le pays est laïque et que "toutes les caricatures ont leur place". Ces mots ont provoqué la colère des secteurs les plus islamistes du Pakistan, y compris le parti TLP et ses partisans. Le gouvernement pakistanais a également rejeté les déclarations du président français, soutenant un boycott des produits français. Cependant, la confrontation entre Islamabad et Paris est restée une crise diplomatique, tandis que le TLP a poursuivi ses protestations contre la France, devenant de plus en plus violent. En raison de la position du Premier ministre Imram Khan, la haine du groupe islamiste s'est également étendue au propre gouvernement du pays. Saad Rizvi, leader du TLP, a même menacé le gouvernement s'il n'expulsait pas l'ambassadeur français.

Policías detienen a un simpatizante del partido Tehreek-e-Labbaik Pakistan (TLP) durante una protesta contra el arresto de su líder cuando exigía la expulsión del embajador francés por las representaciones del profeta Mahoma, en Rawalpindi el 14 de abril de 2021 PHOTO/AFP

Le TLP a été fondé en 2015 par Khadim Hussain Rizvi, père de l'actuel dirigeant. Son principal argument est de protéger l'Islam et de condamner les blasphèmes contre la religion. Il préconise également l'imposition de la charia dans le pays. En 2017, le groupe a obtenu la démission du ministre de la Justice Zahid Hamid après avoir bloqué Islamabad avec des manifestations. Le TLP a considéré le ministre comme un "blasphémateur". Ils ont également protesté contre l'acquittement de la chrétienne Asia Bibi, qui avait été condamnée à mort pour avoir prétendument insulté le prophète Mahomet. Ces dernières années, les principaux dirigeants du groupe ont été tués par des attaques américaines, car Washington le considère comme un groupe terroriste. L'organisation est soutenue par les talibans pakistanais. "Nous leur rendons hommage pour avoir fait preuve de bravoure et avoir rappelé la réalité aux autorités. Nous vengerons chaque goutte de sang des martyrs", a déclaré l'organisation terroriste dans un communiqué. En 2020, le gouvernement a conclu un accord avec le TLP, mais en raison de la position d'Imram Khan sur la confrontation avec la France, les protestations ont repris.

Un manifestante de Cachemira grita consignas y sostiene fotografías de Mirwaiz Umar Farooq, el clérigo principal de Cachemira que ha estado bajo arresto domiciliario durante 20 meses AFP/ TAUSEEF MUSTAFA

Après cette décision, on s'attend à ce que les protestations ne s'arrêtent pas, en effet, il est possible que les citoyens qui soutiennent le TLP montrent violemment leur rejet. L'organisation a annoncé que les protestations se poursuivront jusqu'à l'expulsion de l'ambassadeur français et la libération de Rizvi. Face à la réaction des partisans du TLP, l'ambassade de France dans le pays a conseillé à ses ressortissants de quitter le Pakistan au plus vite.

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