Le royaume marocain est l'un des plus grands fournisseurs de phosphate et la crise russo-ukrainienne en a fait un partenaire majeur pour le Japon et le Brésil

Japón importará fosfato de Marruecos

photo_camera PHOTO/PIXABAY - Fertilizantes y sector agrario

Le Maroc est l'un des pays dont le sous-sol recèle le plus grand potentiel de phosphate, ce qui, avec le conflit russo-ukrainien, fait du royaume alaouite l'un des centres potentiels d'importation de ce matériau. Des pays comme le Japon et le Brésil ont déjà conclu des accords avec le Maroc, et d'autres devraient le faire prochainement.

Cette semaine, le vice-ministre japonais de l'Agriculture, des Forêts et de la Pêche, Arata Takebe, s'est rendu à Rabat pour rencontrer son homologue marocain, Mohamed Sadiki, et la ministre de la Transition écologique et du Développement durable, Leila Benali. À la suite de cette réunion, le Japon a annoncé qu'il souhaitait importer une grande quantité de phosphate dans un avenir proche, sans toutefois préciser ni la quantité des importations ni le moment où elles auraient lieu : "Nous voulons importer ces phosphates pour enrichir la production agricole pour la prochaine saison d'automne", a-t-il déclaré.

AFP/DANIEL LEAL-OLIVAS - La ministra marroquí de Transición Energética y Desarrollo Sostenible, Leila Benali

Le responsable japonais a exprimé les opportunités offertes par le Maroc concernant cet engrais : "Le Maroc est une puissance mondiale en matière de phosphate et c'est pourquoi mon pays est intéressé par l'importation d'une grande quantité d'engrais".

Le Maroc possède le plus grand potentiel de phosphate du sous-sol, les chiffres l'estimant à 70 % des réserves mondiales. Ce facteur est essentiel en pleine crise de l'offre provoquée par le conflit en Ukraine suite à l'invasion russe, qui a réduit l'offre et augmenté son prix de 10 % au premier trimestre 2022.

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Par ailleurs, cette rencontre s'inscrit dans le cadre du renforcement des relations de coopération entre le Maroc et le Japon, notamment sur les questions liées au développement des échanges agricoles et halieutiques, ainsi que les perspectives de coopération dans les domaines sanitaire et phytosanitaire, l'irrigation et les infrastructures hydro-agricoles, le développement des chaînes de valeur agricoles et le développement rural et la recherche scientifique.

L'accord vise également à examiner la possibilité de développer une coopération tripartite avec les pays africains dans les secteurs de l'agriculture, de la pêche et de l'agro-industrie. Dans une déclaration à la presse, Mohamed Sadiki a assuré que cette rencontre se voulait une occasion d'aborder les différentes questions d'intérêt commun et d'être une enclave de coopération dans le cadre des stratégies Génération Verte, Foret du Maroc 2020-2030 et "Halieutis".

En tout état de cause, cette coopération s'inscrirait dans la continuité de celle déjà initiée les années précédentes, avec une moyenne de 200 millions de dirhams d'échanges agricoles entre les deux pays, avec une prédominance des exportations marocaines de l'ordre de 180 millions de dirhams par an.

PHOTO/PIXABAY – Fertilizantes y sector agrario

Mais le Japon n'est pas le seul pays qui s'est engagé à investir au Maroc pour le phosphate ; le Brésil a également accepté d'installer une nouvelle usine d'engrais phosphatés au Maroc, détenue par le groupe marocain OCP. C'est ce qu'a également annoncé cette semaine le ministre brésilien de l'agriculture, Marcos Montes. Cet accord a été annoncé après la rencontre de la délégation brésilienne au siège de l'OCP au Maroc avec son directeur général, Mostafa Terrab.

Le président d'OCP Fertilizantes au Brésil, Olivio Takenaka, a souligné que "le projet est en cours" et qu'ils prévoient une installation de phosphate dicalcique pour la production d'aliments pour animaux. Le Brésil abritant le deuxième plus grand cheptel bovin du monde et le Maroc étant un important fournisseur d'engrais, cette coopération est mutuellement bénéfique pour les deux pays à moyen terme.

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