Le pays d'Afrique du Nord récupère la propriété du centre culturel de Tanger après le transfert de propriété par l'Espagne

Le Maroc cherche à retrouver la splendeur du Grand Théâtre Cervantes de Tanger

photo_camera PHOTO/AFP - Cette photo d'archive prise le 22 janvier 2014 montre l'extérieur du théâtre Cervantes dans la ville portuaire marocaine de Tanger

Le Maroc a récupéré la propriété du Grand Théâtre Cervantes de Tanger après l'accord conclu avec l'Espagne à cet égard.  

Pendant la période coloniale, Tanger a été divisée en protectorats ou en zones gérées appartenant à divers pays tels que la France et l'Espagne. La ville marocaine était divisée en départements culturels et sociaux, chacun ayant ses propres particularités indigènes, un français, un espagnol, un d'influence italienne et même un d'ascendance britannique.  

Le Grand Théâtre Cervantes a connu son heure de gloire dans les années 1950, mais a été abandonné à son sort. Dans l'accord actuel de rétrocession au Royaume du Maroc, il est stipulé que le pays d'Afrique du Nord doit restaurer et réhabiliter le centre culturel qui a connu un grand moment culturel il y a plus de 70 ans. Il s'agissait autrefois du théâtre le plus grand et le plus connu d'Afrique du nord, mais à partir des années 1970, il est tombé dans l'oubli et s'est gravement détérioré en raison de l'abandon et de la désaffectation de ses installations. 

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L'ingénieur chargé de la réhabilitation du théâtre, Taoufik Murabet, a déclaré à Reuters que "la restauration nécessite des capacités et des compétences très élevées". "Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour préserver l'intimité de ce théâtre et préserver son caractère culturel. Le théâtre a été négligé pendant 50 ans et il est difficile de revenir à son état antérieur sans changement", a-t-il déclaré, également rapporté par Al-Arab. 

Le Grand Théâtre de Tanger a été construit par le célèbre architecte espagnol Diego Jimenez ; il a été conçu dans un style d'ingénierie majeur au 19ème siècle, appelé Art Nouveau ou Modernisme, comme une continuation de l'architecture classique, mais avec un regard vers l'avenir. Le Modernisme ou Art Nouveau est le terme utilisé pour désigner un courant de renouveau artistique développé à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème siècle, durant la période dite de "fin de siècle et belle époque". Dans ce mouvement, l'intention était de créer un nouvel art, jeune, libre et moderne, qui représentait une rupture avec les styles dominants de l'époque, tant ceux de la tradition académique (historicisme ou éclectisme) que ceux de la rupture (réalisme ou impressionnisme). Dans la nouvelle esthétique que l'on cherchait à créer, l'inspiration de la nature prédominait, tout en incorporant des nouveautés issues de la révolution industrielle, comme l'acier et le verre, surmontant ainsi l'esthétique médiocre de l'architecture de fer du milieu du XIXe siècle. 

L'ingénieur et architecte Diego Jiménez a utilisé pour sa construction du béton armé, qui était en cours d'expérimentation à l'époque. Il a également utilisé une combinaison de plâtre et de céramique de haute qualité artisanale. 

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Le Conseil des ministres espagnol avait déjà fait don de la propriété du théâtre au Maroc en 2019, mais c'est maintenant que la récupération de la propriété par le royaume marocain est devenue effective.  

Le Théâtre Cervantes de Tanger a été inauguré en 1913 et donné à l'État espagnol en 1928, lorsque la ville de Tanger a été divisée en protectorats contrôlés par divers pays européens, comme indiqué ci-dessus, dont l'Espagne. Pendant de nombreuses années, il a eu une grande importance au Maroc et en Afrique du Nord en général, en tant que centre théâtral et culturel de référence dans la région.  

Après les graves détériorations qu'il a subies, il est désormais considéré comme un bâtiment d'une importante valeur architecturale, patrimoniale et culturelle qui nécessite un investissement significatif pour sa réhabilitation. 

Le gouvernement marocain s'est engagé à restaurer et à gérer le Grand Théâtre Cervantes de Tanger en échange du transfert de propriété, et l'objectif est maintenant de le remettre dans un état similaire à celui dont il a bénéficié pendant ses meilleures années.  

Cet épisode dans le domaine culturel s'inscrit également dans le bon moment des relations diplomatiques entre le Maroc et l'Espagne, entériné par la Réunion de haut niveau qui s'est tenue récemment à Rabat en présence du Président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, et du chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch. Un sommet au cours duquel de nombreux accords ont été scellés dans divers secteurs bénéfiques pour les deux nations. 

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