L'ambassadeur du Maroc aux Nations Unies a défendu que la question du Sahara Occidental ne devrait pas faire partie des discussions du Comité de Décolonisation

Marruecos defiende en la ONU su propuesta para el Sáhara como la única salida

photo_camera AFP/JOHANNES EISELE - Le Premier ministre marocain Saad-Eddine El Othmani s'adresse à la 74e session de l'Assemblée générale des Nations unies

Le Maroc a de nouveau défendu devant l'ONU sa proposition d'autonomie pour le Sahara occidental comme seule issue au conflit dans l'ancienne colonie espagnole, une crise qui a fait monter les tensions entre Rabat et Madrid ces dernières semaines.

L'ambassadeur du Maroc aux Nations unies, Omar Hilale, a souligné que cette option est la seule possible et qu'elle a été reconnue comme "sérieuse et crédible" par le Conseil de sécurité des Nations unies.

"Le Maroc réitère que la solution politique réaliste, pragmatique, durable et de compromis exigée par le Conseil de sécurité ne peut être réalisée que dans le cadre de la souveraineté, de l'intégrité territoriale et nationale du Royaume", a déclaré Hilale dans un discours devant le Comité de décolonisation de l'ONU.

Le diplomate marocain a également souligné le soutien international croissant à sa position, notamment avec la "proclamation historique" des États-Unis, qui ont reconnu en décembre dernier, sous l'administration de Donald Trump, la souveraineté marocaine du Sahara occidental.

Atalayar_Puesto fronterizo entre Marruecos y Mauritania en Guerguerat

Selon M. Hilale, le Maroc reste attaché au processus politique que l'ONU tente de faire avancer, mais qui est au point mort depuis la démission, il y a deux ans, du dernier envoyé spécial de l'organisation pour le conflit, l'Allemand Horst Köhler.

Depuis lors, le poste est resté vacant en raison de l'impossibilité de trouver un nom qui reçoive l'approbation de toutes les parties concernées, selon l'ONU elle-même.

Hilale, par ailleurs, a défendu que la question du Sahara Occidental ne devait pas faire partie des discussions du Comité de Décolonisation et ne devait être traitée qu'au Conseil de Sécurité.

L'ambassadeur marocain a souligné que le Sahara n'a aucune similitude avec les autres territoires de la liste, y compris Gibraltar, les îles Falkland et Porto Rico, entre autres.

Le Comité de décolonisation a entendu lundi de nombreux pétitionnaires qui, comme chaque année, ont défendu les thèses du Maroc ou du Front Polisario, qui exige la tenue du référendum d'autodétermination promu par les Nations unies il y a des décennies et qui n'a jamais eu lieu.

 Atalayar_Un vehículo de las fuerzas armadas reales en el paso fronterizo entre Marruecos y Mauritania en Guerguerat

Le représentant du Polisario auprès de l'ONU, Sidi Omar, a dénoncé lors de la réunion que la communauté internationale a permis à "l'occupation" marocaine de continuer à bloquer cette consultation et a choisi de fermer les yeux sur les "violations des droits de l'homme" commises par Rabat.

"Le peuple du Sahara occidental, sous la direction du Front Polisario, dit aujourd'hui haut et fort que trop c'est trop", a déclaré Omar, assurant que les Sahraouis sont "engagés dans la paix, mais ne renonceront jamais à leur droit à l'autodétermination".

Ces dernières semaines, l'Espagne et le Maroc ont connu une crise suite au passage de milliers de personnes à Ceuta et Rabat exigeant de Madrid "une clarification sans ambiguïté de ses choix, de ses décisions et de ses positions" sur la question du Sahara.