L'accord de 500 millions de dollars signé par le Maroc et Israël scelle leur collaboration en matière de sécurité et de défense aérienne. Israël Aerospace Industries (IAI) sera la société chargée de fournir au gouvernement marocain la livraison d'armes convenue.
Boaz Levy, PDG d'IAI, a présenté les différents systèmes de défense antimissile que possède le pays hébreu et a été chargé de conclure l'accord. Le Maroc s'est intéressé à ces systèmes lorsque Benny Gantz, le ministre israélien de la défense, a rencontré Abdellatif Loudiyi, le ministre marocain de la défense, à Rabat en novembre dernier.
Au cours de cette visite, Gantz a signé un protocole d'accord (MoU) sur la collaboration entre les deux pays. Le ministre, sur son compte Twitter, a remercié Loudiyi et le roi Mohammed VI pour "leurs efforts visant à élargir les relations entre les deux pays".

Le Maroc a présenté ses besoins en matière de sécurité et de défense à Israël et plusieurs alternatives ont rapidement été proposées. C'est finalement le système Barak MX qui a été choisi, car il est très performant en matière de protection contre les missiles et les drones. En outre, il dispose d'un radar intégré et de plusieurs lanceurs qui permettent une meilleure couverture des avions de chasse ou des hélicoptères.
Le média israélien Globes note que le Barak MX est une arme capable de traiter trois types d'intercepteurs de la famille Barak : le MRDA, le LRAD et l'ER. Tous trois sont capables d'intercepter des missiles à des distances allant jusqu'à 75, 70 et 150 kilomètres respectivement.
Avant de conclure cet accord d'un million de dollars, le gouvernement marocain avait déjà signé un contrat avec Skylock Systems, une société israélienne qui conçoit et produit des mécanismes capables de détecter et de neutraliser les drones illégaux. Le système acheté est le Skylock Dome et a été présenté en février 2020 lors du salon et de la conférence internationale de la défense à Abu Dhabi.

En décembre dernier, le Maroc a entamé des discussions avec IAI pour acquérir un lot de drones Harop d'une valeur de 22 millions de dollars. Il s'agit d'un drone d'attaque dit "kamikaze", doté d'une autonomie de manœuvre de sept heures et d'une charge utile pouvant atteindre 20 kilogrammes.
Un autre projet sur lequel les deux pays travaillent est la construction de deux usines de drones dans la région nord-africaine d'Al-Aoula. Ces drones seraient sous le label de fabrication marocaine et effectueraient non seulement des frappes offensives, mais aussi la collecte de renseignements.
Ces dernières années, le Maroc a acquis de nombreux équipements militaires pour renforcer la capacité opérationnelle de ses Forces Armées Royales (FAR). Cela est dû aux tensions régionales et à l'augmentation des groupes extrémistes ou insurgés au Sahara occidental.

Le FAR affirme que "le Royaume intensifie ses achats de systèmes aériens sans pilote, ou drones, qui sont devenus une menace en raison de leur incapacité à être détectés ou attaqués, étant donné la difficulté de les cibler par des systèmes de défense conventionnels".
La normalisation des relations entre Rabat et Tel Aviv a commencé à prendre forme avec les accords dits d'Abraham, initialement signés entre Israël, les Émirats arabes unis et Bahreïn sous la médiation des États-Unis. Dans le sillage de ce pacte promu par l'administration de Donald Trump, en échange de la reprise des contacts diplomatiques avec Israël, le géant nord-américain a reconnu la souveraineté marocaine sur le territoire sahraoui.
Israël est l'un des plus grands exportateurs d'armes au monde et, depuis 2019, fournit au Maroc des systèmes radar militaires par l'intermédiaire de nations tierces. Malgré cela, les États-Unis resteront le principal fournisseur militaire du Maroc.