Le ministre israélien de la défense, Benny Gantz, se rend au Maroc, premier voyage historique entre les deux pays dans ce secteur

Marruecos y Argelia protagonizan una carrera armamentística ante el aumento de las tensiones

photo_camera PHOTO/ARCHIVO - Point de passage frontalier entre l'Algérie et le Maroc

L'Afrique du Nord se réarme. Les tensions déclenchées par l'Algérie après l'annonce d'une rupture diplomatique unilatérale avec le Maroc ont fait monter la tension dans la région et ont conduit au début d'une course aux armements entre les deux pays. Bien que le royaume alaouite souhaite se tenir à l'écart de tout conflit éventuel, les rencontres continues entre l'Algérie et la Russie, ainsi que les opérations militaires menées conjointement, ont fait réagir le Maroc.

Alors que l'Algérie a participé à diverses opérations avec la Russie, notamment après le retrait imminent des troupes françaises au Mali, le Maroc veut désormais profiter de ses bonnes relations avec les États-Unis pour œuvrer au renforcement de sa défense. Dans le cadre de cette stratégie, le Maroc a l'intention d'acquérir le système de missiles sol-air américain, le MIM-104 Patriot, dans le but de défendre les enclaves stratégiques du pays.

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En plus de l'acquisition de ce type de missile, et profitant des relations que le Maroc est en train de construire avec Israël, Rabat a exprimé son intérêt pour un éventuel achat du système de défense israélien, le Dôme de Fer. En effet, le ministre israélien de la défense, Benny Gantz, s'est rendu à Rabat pour rencontrer son homologue marocain, la première visite d'un ministre israélien de la défense dans le Royaume.

Selon des sources diplomatiques citées par l'AFP, le but de la visite répond à la nécessité "d'établir la pierre angulaire des futures relations de sécurité entre Israël et le Maroc". Lors de cette réunion, les deux parties devraient signer un accord destiné à démontrer le changement de paradigme en cours puisque, selon les sources, "jusqu'à présent, il y avait une certaine coopération, mais ici nous allons vraiment la formaliser", ce qui constitue "une déclaration publique de notre engagement à établir des relations à long terme".

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Cette réunion devrait déboucher sur l'acquisition du système Dome, un système qui a été exposé lors de l'International Defence Exhibition and Conference (IFEX). Cette structure défensive n'a pas seulement été réclamée par le Maroc, puisque 27 pays au total, dont les Émirats arabes unis, ont également exprimé leur désir de l'acquérir.

L'établissement de relations diplomatiques entre Israël et le Maroc remonte aux années 1990, lorsque le roi du Maroc de l'époque, Hassan II, a décidé de renforcer les liens avec Tel Aviv en tant qu'instrument de stabilisation du pays et de sa sécurité. Le Maroc compte une importante communauté sépharade, qui reste influente dans le pays, ce qui a conduit au début de la construction diplomatique. Cependant, avec le déclenchement de la seconde Intifada au début de l'année 2000, le Maroc a mis fin au rapprochement avec Israël.
 

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Près de 20 ans se sont écoulés avant que l'on assiste à un nouveau rapprochement entre les deux pays suite à la signature des accords d'Abraham. Ce pacte a initié un processus de normalisation des relations entre les pays arabes tels que les Émirats arabes unis et Israël, un rapprochement historique qui visait à mettre de côté les différences culturelles et religieuses au profit de la coopération.

Depuis cette normalisation, le Maroc et Israël coopèrent dans des domaines tels que la coopération militaire suite à l'acquisition de divers drones israéliens, ainsi que dans la coopération commerciale. Cela a conduit à l'approbation des premiers vols directs entre les deux pays. Le mois dernier a également vu la nomination du nouvel ambassadeur d'Israël au Maroc, David Govrin, augmentant ainsi le niveau de représentation dans le royaume.  

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Dans le même temps, Washington a reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, un exercice hautement significatif étant donné que la question du Sahara reste un point chaud sans solution tangible.

Cette position des États-Unis n'a fait que s'intensifier. Le Secrétaire d'Etat américain Anthony Blinken a réitéré son soutien au Maroc il y a seulement quelques jours, déclarant que la position du royaume sur le Sahara Occidental fait partie d'un plan "sérieux, réaliste et crédible".

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Par ailleurs, le porte-parole du Département d'Etat, Ned Price, a noté que "le plan d'autonomie du Maroc comprend une approche qui peut répondre aux aspirations du peuple du Sahara". Selon les observateurs internationaux, le rapprochement entre différents pays et le Maroc est une réponse à l'ouverture diplomatique que le royaume a menée "depuis la reconnaissance du Sahara occidental". Parallèlement, le Maroc a recherché des alliances économiques plus étroites, tant en Afrique qu'en Europe et aux États-Unis.

D'autre part, le rapprochement du Maroc avec les pays précités a suscité l'appréhension de l'Algérie. Alger redoublerait d'efforts pour acquérir le nouveau système antimissile russe S-500, qui devrait entrer en service cette année.
 

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Cependant, malgré le rapprochement d'Alger avec Moscou, une éventuelle objection des dirigeants russes à l'acquisition par l'Algérie du S-500 n'est pas exclue après que l'Algérie ait donné son feu vert à la présence de mercenaires russes Wagner au Mali.

Dans cette optique, l'Algérie est devenue le troisième importateur mondial d'armes russes, achetant au moins 60 % de l'armement russe. En outre, elle possède actuellement six sous-marins de fabrication russe et le système antimissile russe S-400, l'arsenal russe étant l'un des principaux piliers des forces armées algériennes.
 

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