Le Maroc a la capacité de décarboniser l'économie européenne

Le Maroc a le potentiel pour décarboniser l'économie européenne, selon Mohcine Jazouli, représentant du Maroc chargé de l'investissement, de l'intégration et de l'évaluation des politiques nationales. Lors du Forum Davos 2023 en Suisse, Jazouli a déclaré à Euronews que la capacité du Maroc à produire de l'énergie solaire et éolienne "nous permettra de décarboniser l'économie européenne". Le ministre a participé à l'événement du 16 au 20 janvier en tant que membre de la délégation marocaine. Jazouli n'a pas été le seul à commenter. Le Maroc a attiré l'attention internationale pour ses plans ambitieux de production d'énergie verte. 

Un rapport publié en décembre 2022 mentionne le Maroc comme l'un des trois pays "faisant tous les efforts possibles" pour développer une capacité d'énergie verte. Le Maroc abrite actuellement la plus grande centrale solaire à concentration du monde. Outre l'augmentation des investissements dans l'énergie solaire, le pays investit massivement dans l'énergie éolienne et crée des incitations à l'investissement dans les énergies vertes. Le pays d'Afrique du Nord s'est également engagé récemment à porter la part des énergies vertes dans son bouquet énergétique à 70 % d'ici à 2040 et à 80 % d'ici à 2050, soit l'un des objectifs les plus élevés par rapport aux pays de la région. 

Le partenariat du Maroc avec l'Europe en matière d'énergie verte porte déjà ses fruits. En 2030, le Maroc commencera à exporter de l'électricité verte vers le Royaume-Uni via des câbles sous-marins. Le projet couvrira 8 % des besoins totaux en électricité du Royaume-Uni. Le Maroc "montre la voie". C'est le message souligné dans ce rapport, qui indique que le Royaume Alaoui est bien classé grâce à des "règles et directives appropriées". L'un des aspects mis en avant dans le rapport est la contribution du Royaume à la lutte contre le changement climatique. L'investissement de l'État dépassera 7 milliards d'euros. 

Mais si tout cela est presque une bonne nouvelle pour les Marocains et les Tunisiens, Green For South plaide en faveur d'une réglementation plus stricte qui, dans l'idéal, permettrait de garantir le respect des règles, d'augmenter les émissions vertes et de promouvoir de nouveaux programmes de sensibilisation et de formation. Ils affirment que le rôle des gouvernements n'est pas seulement de veiller au respect des normes d'émission, mais aussi de sensibiliser la population afin qu'elle puisse elle-même coopérer à la prévention du changement climatique. Ils ont ajouté qu'ils "devraient tenir compte des conditions locales et aider les parties prenantes à mettre en œuvre des processus de gouvernance et à mesurer l'impact". La dépendance à l'égard du gaz et l'insécurité énergétique sont des problèmes qui suscitent déjà des inquiétudes dans plusieurs pays européens et africains, dont le Maroc. 

Les importantes importations d'énergie consommée et la fermeture du gazoduc maghrébin en octobre 2021, qui a signifié la coupure des robinets de gaz, ont renforcé l'engagement du Royaume alaouite dans les énergies renouvelables pour couvrir non seulement sa propre consommation, mais aussi celle du Maroc, partenaire historique clé sur le continent européen. Le pays d'Afrique du Nord a récemment conclu un accord non seulement avec l'UE, mais aussi avec d'autres pays, comme Israël, sur l'exploration et la production de gaz naturel. Selon Mounia Boucetta d'Atlas Royal Instructions, l'objectif est d'intégrer les investissements, de créer des offres attractives et de promouvoir le développement d'une chaîne de valeur compétitive.