Rabat réédite le dialogue de Bouznika dans le but d'unifier les institutions souveraines

Marruecos organiza una nueva cumbre inter-libia

AFP/FADEL SENNA - Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères et de la coopération internationale, préside une réunion des représentants des administrations rivales de la Libye dans la ville côtière de Bouznika

Le Maroc organise ce vendredi un nouveau sommet à Rabat dans le but d'unifier les institutions libyennes. Les autorités marocaines entendent mettre en avant leur influence dans la région après avoir réuni à la table des négociations deux des personnalités les plus importantes de la scène politique libyenne, à savoir le président de la Chambre des représentants, Aguila Saleh, et le président du Conseil d'État, Khalid Almishri, après la double suspension du dialogue.

La Chambre des représentants et le Conseil d'État se sont affrontés au cours des derniers mois sur la procédure de sélection des dirigeants des sept institutions souveraines. Le Conseil a accusé le Parlement d'agir unilatéralement après la formation d'une commission spécifique pour préparer les listes finales de candidats, contrairement à ce qui avait été convenu lors des dernières négociations sur le sol marocain.

La dernière fois que des négociations se sont concrétisées sur le sol marocain, c'était en octobre dernier, lors du dialogue dit de Bouznika. Lors de la première réunion, les parties concernées sont parvenues à "des accords importants sur les mécanismes à prendre en compte dans l'élection des occupants de ces postes", selon le député de la Chambre des représentants, Driss Omran.

Atalayar_Libia Marruecos

Toutefois, le deuxième cycle de négociations s'est soldé par une impasse en ce qui concerne la nomination des chefs des sept institutions du pays d'Afrique du Nord, qui est reportée à ce vendredi. L'absence de consensus a ensuite fait dérailler l'accord, et a entravé les aspirations à atteindre les élections du 24 décembre avec un État cohésif.

Ce nouveau cycle de discussions, auquel participeront plusieurs représentants des parties impliquées dans le conflit libyen, sera accueilli par les autorités marocaines. Cette réunion devrait permettre de dégager les nouvelles personnalités qui dirigeront les sept institutions libyennes dans les mois à venir, condition sine qua non du bon déroulement de la transition politique.

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Le président de la Chambre des représentants du Maroc, Al-Habib al-Maliki, a tenu jeudi une réunion avec le président du Parlement, Aguila Saleh, et le chef du Haut Conseil d'État, Khalid Almishri, hauts représentants des deux factions. Le Marocain y a tenté d'aplanir les divergences entre les deux dirigeants et de faciliter le cadre des négociations pour débloquer l'impasse.

Le royaume alaouite travaille depuis 2014 sur le dossier libyen avec le soutien des Nations unies et de Washington, simultanément aux négociations de Tunis et de Genève. Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a assuré en octobre qu'il s'agissait d'un dialogue inter-libyen et non d'un dialogue sur la Libye, et qu'il était mené par les Libyens eux-mêmes "sans aucune interférence", dans le but de souligner les différences palpables entre les différents sommets sur le sujet.

L'intervention du Maroc dans le conflit libyen a conduit au pacte de Sjirat, signé fin 2015, qui a convenu de la création d'un gouvernement d'union nationale avec un président, deux vice-présidents et six autres membres. Cet accord est devenu une référence pour une solution en Libye, malgré le rejet partiel de l'est de la Libye.

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Un autre facteur à prendre en compte pour le Maroc, peut-être le plus important pour les aspirations du royaume, est le rôle de l'Algérie en Libye. Le pays voisin reste également engagé sur la question, ce qui irrite Rabat. Alger a postulé pour le poste d'envoyé spécial en Libye, mais la candidature de Ramtan Lamamra a été rejetée par Washington, proche allié du Maroc depuis la signature des accords d'Abraham.

L'invitation du président algérien à la conférence de Berlin l'année dernière, ainsi que le fait qu'aucun représentant du Royaume n'ait été invité, ont donné lieu à des tensions entre Berlin et Rabat qui perdurent. En outre, le premier ministre libyen, Abdel Hamid Dbeibah, s'est rendu dans la capitale algérienne le week-end dernier après avoir refusé une invitation à Rabat en février, un facteur qui oblige le Maroc à renforcer son rôle.

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