La nouvelle mesure visera à prévenir la fraude et à créer une justice fiscale dans le domaine du commerce sur les plateformes numériques

Le Maroc promeut un projet de loi visant à renforcer les contrôles douaniers sur les achats en ligne

photo_camera AFP/FADEL SENNA - Le Maroc s'engage de plus en plus dans le processus technologique

Les autorités marocaines ont annoncé le nouveau projet de loi du Conseil de gouvernement qui vise à renforcer les procédures de contrôle des achats et des ventes via les plateformes de commerce électronique et à prévenir les opérations de fraude et de manipulation contrôlées par l'administration douanière.

Le projet de loi prévoit l'application du code des douanes et des impôts indirects pour légaliser ce type d'opérations par le biais de plateformes internationales de commerce électronique et éviter ainsi l'émergence d'un marché non réglementé. Cette mesure intervient après que des enquêtes menées par l'administration des douanes ont mis en évidence des pratiques illégales dans le nombre de transactions.

Intervenant lors de la séance plénière de la Chambre des conseillers, le ministre délégué auprès du ministère de l'Économie et des Finances, Fouzi Lekjaa, a estimé que les importations actuelles de marchandises via le commerce électronique bénéficiaient des facilités douanières habituellement accordées aux marchandises de faible valeur. 

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Lekjaa a souligné que ces opérations sont basées sur la fraude de la valeur des marchandises déclarées et qu'il faut donc faire passer une législation pour s'adapter à la nouvelle réalité des achats sur Internet. "Cette situation constitue une concurrence déloyale pour l'industrie locale et le commerce régulier, un danger pour la santé des consommateurs et un gaspillage des recettes de l'État", a déclaré le ministre, faisant référence à la justice fiscale et à la protection du commerce et de l'industrie locale.

L'administration des douanes a souligné que cette situation a conduit à l'émergence d'un marché non structuré, activé par la revente de biens achetés sur des sites internationaux de commerce électronique. Dans ce que le gouvernement marocain a qualifié de "tricherie", cela se fait en manipulant les factures ou en les répartissant entre plusieurs bénéficiaires afin d'échapper à l'exonération douanière et au contrôle des règles de protection des consommateurs. 

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Ce n'est toutefois pas la première mesure prise par le Maroc dans ce sens. Le gouvernement a déjà approuvé l'imposition de droits de douane sur tous les achats électroniques effectués sur des plateformes internationales, quel que soit le montant concerné. Cette mesure, approuvée ce mois-ci, entrera en vigueur le 1er juillet et, avec le nouveau projet de loi, devrait garantir la sécurité fiscale pour tous les achats effectués via des plateformes électroniques.

Cette nouvelle tendance d'achat s'est accentuée ces dernières années. Selon les statistiques officielles, le nombre de colis à destination du Maroc a augmenté entre 2018 et 2021, passant de 2,8 millions à plus de 6 millions, pour une valeur de plus de deux milliards de dirhams.

Lerbi Belghiti Alaoui, directrice de Jumia-Maroc, la première plateforme de commerce électronique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, a souligné que l'utilisation des nouvelles technologies est en constante augmentation en raison de la demande des consommateurs marocains pour de nouvelles expériences numériques caractérisées par la rapidité et la flexibilité.

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