Marruecos refuerza la cooperación militar con Turquía y la India
Le Maroc a décidé d'ajouter deux attachés militaires à ses missions diplomatiques à New Delhi et Ankara. Ce mercredi, lors d'un Conseil des ministres présidé par le roi Mohammed VI, Rabat a confirmé cette décision en adoptant un projet de décret qui complète la législation existante sur les postes d'attachés militaires, ajoutant ce poste aux ambassades du Maroc en Turquie et en Inde.
Un attaché militaire est un expert en matière de défense qui fait partie d'une mission diplomatique, dont le but est d'assister l'ambassadeur et de s'occuper des relations bilatérales dans le domaine militaire et de la défense. Il peut à son tour être accompagné d'une équipe d'attachés adjoints spécialisés dans différents aspects, tels que les forces terrestres, navales ou aériennes.
Rabat augmente rapidement ses dépenses militaires, qui représentent déjà 4 % de son PIB, et acquiert tous les types d'armements étrangers, tout en multipliant les collaborations et les exercices militaires avec d'autres pays, en vue de renforcer ses capacités vis-à-vis de l'Algérie. Aujourd'hui, l'ouverture de ces deux nouveaux bureaux d'attachés permettra au Royaume d'accroître sa coopération avec deux pays qui peuvent contribuer aux efforts de modernisation des forces armées royales (RAF).
L'Inde est une puissance d'armement croissante. Le gouvernement de Narendra Modi vise à développer l'industrie indienne de la défense grâce au programme "Make in India", dans le but d'atteindre 5 milliards de dollars de ventes d'armes à l'étranger d'ici 2025. Bien que New Delhi n'ait pas figuré en bonne place parmi les principaux fournisseurs du Maroc, ce nouveau mouvement d'exportation pourrait être bénéfique pour le Royaume, qui aurait acheté en mai des camions de transport tactique indiens Tata LPTA 2038.
Parallèlement, la Turquie dispose déjà d'une industrie de la défense développée et les relations bilatérales en matière de défense avec le Maroc se développent rapidement. Le royaume alaouite a déjà acquis les services du drone turc Bayraktar TB-2, qui a joué un rôle clé dans la victoire de l'Azerbaïdjan sur l'Arménie lors de la guerre du Haut-Karabakh, et négocie l'achat de divers équipements en provenance d'Eurasia, tels que des patrouilleurs ARES 35 FPB, des navires ARES 80 SAT, des véhicules blindés Ejder Yalçın et des hélicoptères d'attaque T129 Atak.
Le Conseil des ministres marocain a également donné son feu vert à deux autres mesures dans le secteur de la défense. Tout d'abord, un projet de loi visant à renforcer le contrôle de l'accès des civils aux armes, qui, selon un communiqué du Conseil des ministres, vise à "moderniser et améliorer l'arsenal juridique relatif aux armes à feu à usage civil" en créant un registre électronique et en renforçant la vigilance sur leur achat, leur vente et leur détention.
L'autre texte législatif porte sur le contrôle de l'importation et de l'exportation des biens et services à double usage, c'est-à-dire ceux qui peuvent être utilisés à des fins tant civiles que militaires. Par ce texte, Rabat a nommé des représentants du gouvernement à la Commission spéciale sur ces marchandises et a établi "les modalités d'octroi, de modification, de suspension et de retrait des licences d'exportation et d'importation". En outre, ce décret fixe également les modalités de désignation des autorités compétentes pour constater ces infractions.
