Le ministre israélien des Affaires étrangères se rendra aux Émirats arabes unis et rencontrera son homologue bahreïni

Le nouveau gouvernement israélien s'appuie sur les accords d'Abraham

photo_camera AFP/ EMMANUEL DUNAND - Le ministre israélien des affaires étrangères, Yair Lapid

Le nouveau gouvernement israélien a déjà entamé des contacts diplomatiques. Le nouveau ministre des affaires étrangères, Yair Lapid, n'a pas perdu de temps et peu après avoir prêté serment lors de la formation du nouvel exécutif israélien, qui met fin à 12 ans de direction de l'ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu, il a annoncé son premier voyage officiel à l'étranger, aux Émirats arabes unis.

Le choix d'un pays arabe n'est pas le fruit du hasard et met en scène l'intention du nouveau gouvernement de renforcer les retentissants accords d'Abraham dont la médiation a été assurée par l'ancien président des États-Unis, Donald Trump, et Benjamin Netanyahu, Premier ministre d'Israël à l'époque. Ces accords impliquent la normalisation des relations entre quatre pays arabes et le pays hébreu, notamment : Les Émirats arabes unis, le Bahreïn, le Soudan et le dernier à rejoindre la liste est le Maroc. 

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Depuis la signature de ces accords, l'État juif a conclu des accords économiques et de coopération successifs avec ces pays arabes. Ces négociations ont également brisé le consensus historique entre les pays arabes selon lequel toute reconnaissance officielle d'Israël devait être conditionnée à la fin de l'occupation des territoires palestiniens et à l'établissement de la solution à deux États sur les frontières de 1967. Le nouveau gouvernement israélien est conscient de l'importance de ces accords et c'est pourquoi la première visite officielle à l'étranger sera aux Émirats arabes unis, où le ministre israélien des affaires étrangères prévoit de rencontrer son homologue émirati Abdullah bin Zayed Al Nahyan et inaugurera l'ambassade d'Israël à Abu Dhabi et le consulat d'Israël à Dubaï.

Suivant cette ligne de politique étrangère, il rencontrera dimanche prochain à Rome ses homologues des États-Unis et de Bahreïn, selon le bureau de M. Lapid. Toutefois, la déclaration ne précise pas ce que M. Lapid prévoit de discuter séparément avec le secrétaire d'État américain Antony Blinken et le ministre bahreïni des affaires étrangères Abdullatif Al-Zayani au cours de sa visite d'une journée en Italie.

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L'annonce de la visite aux Émirats arabes unis et de la rencontre avec le ministre des affaires étrangères de Bahreïn confirme la tendance de la politique étrangère israélienne à renforcer les accords d'Abraham qui ont sorti le pays hébreu de son isolement régional. Yair Lapid a clairement exprimé ses intentions dans son discours d'investiture du 14 juin : "une partie de notre travail consistera, bien entendu, à renforcer notre présence dans la région. De grandes choses se sont passées l'année dernière. Nous devons poursuivre le développement qui a commencé avec les accords d'Abraham, travailler à renforcer la paix avec les États du Golfe, avec l'Égypte et avec la Jordanie. Nous nous efforcerons de signer des accords avec davantage de pays dans la région et au-delà. C'est un processus : cela ne se fera pas en un jour, mais le ministère des affaires étrangères coordonnera ces efforts."

La visite de Yair Lapid aux Émirats, ainsi que la rencontre avec son homologue bahreïni, marquent les premières rencontres en tête-à-tête entre un haut responsable du gouvernement israélien et des diplomates de ces deux pays du Golfe. Après la signature des accords d'Abraham, Gabi Ashkenazi, alors ministre des affaires étrangères, a été invité par son homologue bahreïni, Abdullatif bin Rashid Al Zayani, à participer à la conférence internationale Manama Dialogue 2020. Mais finalement, la visite n'a pas eu lieu, car le Premier ministre de l'époque, Benjamin Netanyahu, a décidé qu'aucun ministre ne se rendrait ni au Bahreïn ni aux Émirats avant de faire le voyage.

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M. Netanyahu avait prévu de se rendre dans les deux pays lors de la dernière campagne électorale. Mais le 11 mars, peu avant son départ, M. Netanyahu a été contraint d'annuler sa visite aux Émirats, car la Jordanie avait retardé son approbation du passage de l'avion dans son espace aérien, et les Émirats se sont opposés à la visite car ils ne voulaient pas que la question devienne politisée.

Contrairement au précédent gouvernement dirigé par Netanyahou, Naftali Bennet, l'actuel Premier ministre israélien a délégué toutes les décisions et actions de politique étrangère à Lapid, tandis que Bennet se concentrera sur les affaires intérieures du pays. Le nouveau gouvernement, bien qu'il ait tenté de se dissocier du gouvernement de Netanyahou à de nombreuses reprises, reprend l'héritage des accords d'Abraham, qu'il a la ferme intention de revitaliser. 

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