José Manuel Albares, le nouveau ministre espagnol des Affaires étrangères, a envoyé un message conciliant au Maroc lors de son investiture après avoir remplacé Arancha González Laya à la tête de la diplomatie espagnole. L'un de ses principaux défis sera de résoudre l'un des principaux problèmes actuels, à savoir le différend diplomatique avec le Maroc.
Le ministre espagnol des Affaires étrangères a souligné qu'il est nécessaire de "renforcer les relations avec le Maroc, grand voisin et ami du Sud" après avoir été nommé par Pedro Sánchez à la tête des Affaires étrangères du gouvernement espagnol, comme le rapportent certains médias tels que l'agence EFE.
C'est le principal sujet brûlant qui affecte les relations internationales de l'Espagne : la crise diplomatique avec le Maroc. Un problème dont le principal déclencheur a été la présence de Brahim Ghali, leader du Front Polisario, en territoire espagnol pour être hospitalisé à Logroño en raison d'importants problèmes respiratoires. Le royaume alaouite a demandé des explications sur l'entrée de Ghali en Espagne et a dénoncé le manque de coopération d'un pays considéré comme un voisin et un allié en ne fournissant pas d'informations adéquates sur la présence du leader du Polisario en Espagne.
La précédente ministre des Affaires étrangères, Arancha González Laya, a justifié cet accueil par des raisons humanitaires, mais les explications n'ont pas satisfait les autorités de la nation nord-africaine.
Après cet accrochage diplomatique, d'autres épisodes ont suivi qui ont rendu la situation encore plus tendue. Il y a eu la crise migratoire à Ceuta avec l'entrée irrégulière de milliers de Marocains par la frontière ou l'exclusion de l'Espagne de la fameuse Opération Traversée du Détroit afin de donner la priorité à d'autres voies de retour des citoyens au Maroc, comme la France, l'Italie ou le Portugal.
La présence de Ghali en Espagne a suscité une grande controverse, notamment en raison des accusations portées contre lui pour des crimes présumés de terrorisme et de génocide, comme l'ont rapporté divers médias. Le leader du Front Polisario a dû témoigner par voie télématique devant l'Audience nationale qui, finalement, ne lui a pas imposé de mesures de précaution. Il a donc pu quitter l'Espagne pour l'Algérie, où il a été hospitalisé et a même reçu la visite du président algérien Abdelmadjid Tebboune et du chef d'état-major général de l'armée, Said Chengriha.
Par la suite, un tribunal de Saragosse a demandé des éclaircissements sur la personne qui a autorisé l'entrée de Ghali en Espagne, un autre front ouvert dans la sphère judiciaire sur la figure controversée du leader du Polisario.
Bien que derrière tout cela se cache un autre problème sous-jacent, à savoir que le Maroc critique le manque de soutien clair de l'Espagne à sa formule de résolution du conflit du Sahara occidental, qui est basée sur une large autonomie sous souveraineté marocaine, le tout dans le cadre protégé par les Nations unies. Cette option a reçu un soutien international important, notamment de la part des États-Unis, tant du gouvernement précédent de Donald Trump que de l'administration actuelle de Joe Biden. En outre, plusieurs pays ont annoncé à l'époque l'ouverture de consulats nationaux dans les enclaves concernées, comme Dakhla ou Laâyoune, ce qui a constitué un grand soutien pour le pays d'Afrique du Nord.
À cette position s'oppose l'initiative du Front Polisario, qui bénéficie d'un faible soutien international, y compris de l'Algérie, et qui appelle à un référendum sur l'indépendance. Une question qui ne semble pas être sur la table maintenant.
Aujourd'hui, la figure de José Manuel Albares, ancien ambassadeur à Paris, est arrivée pour réorienter une situation difficile avec le Maroc, qui, au cours des dernières décennies, a été un pays voisin et un partenaire essentiel pour l'Espagne dans plusieurs questions comme la migration ou la lutte contre le terrorisme.
Albares a laissé un message clair, celui de "travailler avec nos alliés et amis", ce qui inclut logiquement le Maroc et d'autres puissances comme les États-Unis, avec leur nouvelle administration Biden.