Le pétrole augmente après le sommet de l'OPEP, ce qui accroît les tensions sur les marchés de l'énergie
La décision prise lundi par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses partenaires, Russie en tête (OPEP+), de ne pas modifier les plans déjà approuvés a entraîné une nouvelle hausse du prix de l'or noir. Cela a été un défi face aux demandes des grands consommateurs, comme les États-Unis, d'augmenter davantage la production afin d'éviter les pressions inflationnistes.
Le Brent (la référence en Europe) a accéléré sa course pour se consolider à 80 dollars le baril. Il s'est échangé à 82 dollars quelques heures après la réunion des pays exportateurs (+ 57% en 2021). Pendant ce temps, le pétrole brut américain WTI a atteint 77 dollars, le prix le plus élevé depuis sept ans. Ce mardi, les contrats à terme de cette matière première énergétique ont à nouveau augmenté, quoique plus modérément.
L'OPEP+ a signé en juillet un pacte basé sur une augmentation du pompage de pétrole brut de 400 000 barils par jour en novembre, dans le but de récupérer les 5,8 millions de barils qui ont été coupés par la pandémie. Avant l'accord d'hier, les doutes portaient sur le fait que les exportateurs opteraient pour une augmentation plus importante, même s'il s'agissait d'une augmentation unique en novembre, pour laquelle on spéculait qu'elle pourrait atteindre 800 000 barils.
Mais ce n'était pas le cas. La décision de l'alliance des 23 membres intervient à un moment où les tensions sur les marchés de l'énergie s'intensifient, avec une hausse du pétrole, du gaz naturel et du charbon. En raison de la hausse des prix de l'électricité, les coûts de la production industrielle, des denrées alimentaires et d'autres biens s'envolent. La reprise économique, qui passe par le retour à la normale du transport des personnes et des marchandises, est à l'origine du choix des producteurs-exportateurs de ne pas rendre les barils qu'ils ont retirés de la circulation. Une réduction de 9,7 millions de barils a été convenue en 2020 pour atténuer les effets de la pandémie.
L'énergie est devenue une question clé dans un environnement géopolitique complexe. Hier, les ministres des finances de la zone euro (l'Eurogroupe) ont discuté de la négociation d'une politique commune de l'électricité : les prix de gros ont grimpé en flèche dans presque tous les pays en raison de la hausse des prix du gaz et des quotas d'émission de CO2.
