L'organisation d'extrême droite a déjà été interdite par la France et l'Allemagne après avoir été accusée d'être raciste, xénophobe et antidémocratique

Le Parlement européen qualifie les Loups Gris d'organisation terroriste

PHOTO/AFP - Un partisan de Devlet Bahceli, leader du parti nationaliste turc du mouvement (MHP), fait un signe du mouvement politique d'extrême droite turc, les Loups gris.

Le Parlement Européen a élaboré un rapport recommandant que l'organisation d'extrême droite turque liée au Parti du Mouvement National (MHP), les Loups Gris, soit inscrite sur la liste des organisations terroristes de l'Union Européenne.

Le rapport a été présenté par l'eurodéputé espagnol du groupe socialiste européen, Nacho Sanchez Amor, dans lequel il est allégué que "les Loups Gris sont une organisation paramilitaire islamiste turque connue pour son implication dans de nombreux conflits". Il demande donc au Conseil d'inclure les Loups Gris dans la liste des groupes impliqués dans des actes terroristes et soumis à des mesures restrictives".

Dans leurs lignes idéologiques, les Loups gris se caractérisent par la négation systématique du génocide arménien, raison pour laquelle la France a décidé d'interdire l'organisation extrémiste dans le pays en 2020, après plusieurs manifestations menaçant la communauté arménienne.

Atalayar_Lobos Grises

L'Allemagne a suivi l'exemple de la France et a adopté une motion pour interdire le groupe ultranationaliste à la suite d'une résolution de la coalition au pouvoir, de l'Union Chrétienne Démocratique (CDU) et du Parti Social Démocrate (SPD), ainsi que du Parti Démocratique Libre (FDP) et des Verts, affirmant que l'interdiction est due à l'idéologie raciste, xénophobe et anti-démocratique du groupe, ainsi qu'au fait qu'il "représente une menace pour la sécurité du pays".

Le nom du groupe fait référence à la louve Asena, une figure mythologique qui, selon la mythologie nationale, représente la mère de tous les Turcs. Ses adeptes, les "bozkurtlar", comme on les appelle en turc, font un salut de la main comme symbole d'identité connu sous le nom de "signe du loup".

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Depuis la création de l'organisation, les Loups Gris ont adopté des actions violentes et discriminatoires contre les Kurdes, les Arméniens, les Grecs, les Alaouites et les chrétiens. De même, dans leurs lignes idéologiques, ils promeuvent des idées néo-fascistes dans lesquelles ils incitent à la supériorité raciale, historique et morale des peuples turcs qui s'étendraient de l'Afghanistan et de la Chine au sud-est des Balkans.

Parmi leurs dernières offensives, on peut citer les attaques systématiques qu'ils ont menées contre différentes manifestations organisées par des associations de protection des droits de l'homme kurdes en Autriche. Ces manifestations ont dénoncé les attaques perpétrées par les Turcs et les opérations militaires contre ce peuple dans le nord de l'Irak, la seule région du Kurdistan où les Kurdes conservent leur autonomie.

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Les Loups Gris sont accusés d'avoir participé à l'assassinat de membres de la minorité alévie en Turquie en 1978 et d'avoir commis de nombreux attentats pendant les années de plomb dans les années 70 contre des groupes de gauche et des minorités ethniques, ainsi que d'avoir dirigé le coup d'État de 1980, un soulèvement qui a réussi à établir un régime militaire qui a duré jusqu'en 1983. Parmi ses offensives les plus notoires, en 1981, l'un de ses membres, Ali Agca, a tenté d'assassiner le pape Jean-Paul II sur la place Saint-Pierre.

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L'idéologie de l'organisation combine un entrelacs idéologique qui exalte "le rêve" de restaurer un califat, qui serait sous les ordres et le contrôle du président actuel, Recep Tayyip Erdogan. C'est ce motif qui a conduit le président à rechercher une alliance de "milice" avec cette organisation après avoir approuvé une coalition avec le Parti du Mouvement National, un groupe politique d'extrême droite dont émanent les Loups Gris et qui permet à Erdogan de rester au pouvoir. 

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Les derniers rapports élaborés par le Parlement Européen soulignent le manque de progrès réalisés par le pays ottoman dans le domaine des droits de l'homme. Depuis les années 1990, la Cour européenne a décidé de rédiger un "rapport d'étape" annuel sur la Turquie et ses progrès en matière de droits fondamentaux.

Selon l'eurodéputé Sanchez Amor, les vastes dispositions antiterroristes et l'abus de ces mesures sont devenus le squelette de "la politique étatique de répression des droits de l'homme en Turquie au cours des deux dernières années". 

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Dans cette ligne, dans le rapport publié en 2020, le Parlement Européen a déclaré qu'il notait "avec inquiétude l'éloignement continu et croissant de la Turquie des normes et valeurs européennes ces dernières années, bien qu'elle soit un pays candidat", et a dénoncé "les actions unilatérales de la Turquie en Méditerranée orientale, ainsi que les déclarations fortes et parfois provocatrices contre l'Union et ses États membres qui ont conduit à ce que les relations entre la Turquie et l'Union soient à l'un des pires moments de son histoire".

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