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Le Parlement libanais ne parvient pas à élire un nouveau président

Le mandat de Michel Aoun, l'actuel chef de l'État, expire le 31 octobre. Le vide politique menace d'aggraver la crise économique du pays
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AFP/ANWAR AMRO  -   Président du parlement libanais, Nabih Berri

Le Parlement libanais n'a pas réussi à élire un nouveau président pour remplacer Michel Aoun, dont le mandat expire le 31 octobre. L'homme politique chrétien de centre-droit, Michel Moawad, est le candidat qui a obtenu le plus de voix, bien que ses 36 voix soient loin des 86 nécessaires pour gagner au premier tour.

Derrière le fils de l'ancien président René Moawad se trouvait Salim Eddé, également chrétien, puisque selon le système confessionnel de partage du pouvoir au Liban, la présidence du pays est réservée à un chrétien maronite.

La première session a été suivie par 122 des 128 députés de la chambre, dont 66 ont voté blanc. Il y a également eu des votes de protestation. L'une des personnes en litige a inscrit sur le bulletin de vote le nom de Mahsa Amini, une jeune Kurde iranienne de 22 ans tuée pour avoir porté le mauvais voile, rapporte AP.

Le président du Parlement, Nabih Berri, n'a pas annoncé de date pour une nouvelle session, se contentant de dire qu'il convoquerait un nouveau tour lorsqu'il y aurait un consensus sur un candidat, un processus qui pourrait prendre des mois.

Le député du Hezbollah Mohammed Raad a déclaré que les différents blocs parlementaires sont dans les "premières étapes" pour trouver un président qui "apportera la stabilité au pays", comme le rapporte AP. "Les blocs doivent se parler et s'entendre sur un éventuel candidat", a-t-il déclaré.

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AFP/ DALATI AND NOHRA - Le président du Liban, Michel Aoun
Crise politique et économique 

Cette nouvelle crise politique accentue la crise économique qui sévit depuis longtemps dans le pays. La livre libanaise a perdu plus de 90 % de sa valeur par rapport au dollar, ce qui a entraîné une baisse du pouvoir d'achat des citoyens. Selon les chiffres de l'ONU, 80 % de la population libanaise se trouve sous le seuil de pauvreté.

"S'il y a un vide politique, la crise économique s'intensifie et il y a un risque évident d'incidents sécuritaires", prévient à l'AFP l'analyste Karim Bitar. L'effondrement de l'économie libanaise a été décrit par la Banque mondiale comme l'un des pires de l'histoire depuis les années 1850. 

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REUTERS/MOHAMED AZAKIRA - Bâtiment de la Banque centrale du Liban à Beyrouth

La situation désastreuse du Liban est une préoccupation régionale et internationale. C'est pourquoi, la semaine dernière, la France, l'Arabie saoudite et les États-Unis ont publié une déclaration commune exhortant les députés libanais à "élire un président qui puisse unir le peuple". Dans cette déclaration, les trois pays proposent de "travailler avec le Liban" en cette période de "crise sans précédent".

Ils soulignent également la nécessité de "mettre en œuvre des réformes structurelles et économiques" pour résoudre la crise du pays, en particulier "les réformes indispensables pour parvenir à un accord avec le Fonds monétaire international".

Le FMI fait pression sur Beyrouth pour qu'elle adopte des mesures et des réformes afin d'accélérer un programme de renflouement avant la fin du mandat d'Aoun. Toutefois, le FMI a récemment critiqué la lenteur du processus de mise en œuvre des réformes.