Le 24 décembre, la Chambre des représentants discutera du travail de la commission électorale et des obstacles auxquels sont confrontées les prochaines élections

Le parlement libyen tient sa première session à Tripoli depuis 2014

photo_camera PHOTO/REUTERS - Le Parlement libyen se réunit pour discuter de l'approbation du nouveau gouvernement, à Syrte, en Libye, le 8 mars 2021.

Sept ans plus tard, les membres du parlement de Tripoli se réunissent pour discuter des prochaines élections présidentielles, prévues pour le 24 décembre. Selon Abdullah Blehaq, porte-parole de la Chambre, le président du Parlement, Fawzi al-Nuiri, "a invité les membres à assister à la session à Tripoli", qui se tiendra aujourd'hui, lundi. M. Blehaq a souligné que cette réunion n'était que "consultative". La session se concentrera sur les élections, le travail effectué par la commission électorale et les obstacles éventuels au processus électoral.

La liste définitive des candidats à la présidence pour les élections devait être publiée ce week-end, mais le conseil électoral a reporté l'annonce, déclarant qu'il devait encore entreprendre un certain nombre de démarches judiciaires et juridiques "avant de procéder à la publication de la liste définitive des candidats". "Compte tenu de la sensibilité de cette étape et des circonstances politiques et sécuritaires qui l'entourent, la commission est prête à épuiser tous les moyens de contentieux pour s'assurer que ses décisions sont conformes aux arrêts rendus", a expliqué la commission dans un communiqué. Elle a ajouté que son objectif est de "promouvoir le principe de crédibilité" des élections.

AFP/MAHMUD TURKIA - Fotografia de archivo, colegio electoral en Trípoli, el 8 de noviembre de 2021

Le report de la liste officielle des candidats à la présidence, moins de deux semaines avant les élections, assombrit le processus démocratique et de paix en Libye qui vise à apporter la stabilité au pays, en guerre depuis le renversement de Mouammar Kadhafi en 2011. Cependant, la commission électorale doit agir conformément à la loi et s'assurer que tous les candidats remplissent les conditions nécessaires pour se présenter à la présidence. Parmi les candidats, la candidature de Saif al-Islam Kadhafi, fils de l'ancien dirigeant libyen, a suscité la controverse en raison des poursuites judiciaires dont il fait l'objet. Saif al-Islam a été inculpé pour crimes contre l'humanité en 2011 par la Cour pénale internationale, tandis qu'en Libye, il a été dénoncé pour ses liens possibles avec des mercenaires russes. Malgré sa candidature, les tribunaux internationaux et nationaux ont maintenu le mandat d'arrêt contre le fils de Kadhafi.

En raison de cette situation, la commission électorale libyenne a initialement rejeté sa candidature ; toutefois, après une longue comparution de Saif al-Islam devant le tribunal de Sebha, la justice libyenne a accepté son appel. Récemment, son avocat, Khaled al-Zaydi, a réaffirmé la légitimité de sa candidature, affirmant que son client "est devenu l'un des derniers candidats à la présidence et qu'aucune poursuite ne peut être engagée contre sa candidature". "Il a rempli toutes les conditions légales nécessaires à l'acceptation de son dossier de candidature", a-t-il ajouté.

AFP PHOTO / HO / PÁGINA FB DE LA ALTA COMISIÓN ELECTORAL NACIONAL LIBIA - Seif al-Islam Gadafi(izq.), hijo del asesinado dictador libio Gadafi inscribiéndose para participar en las elecciones presidenciales de diciembre, en la ciudad de Sebha, al sur de Libia

Le maréchal Khalifa Haftar est un autre candidat à la présidence qui a suscité la controverse en raison de ses affaires judiciaires. Un tribunal libyen l'a condamné à mort fin novembre pour crimes de guerre. Haftar était le chef de l'Armée nationale libyenne (ANL) jusqu'à ce qu'il démissionne pour se présenter aux élections. La Russie est le principal soutien du maréchal, bien qu'il ait également reçu l'appui des Émirats arabes unis, de la France et de la Jordanie, entre autres.

Outre Saif al-Islam et Haftar, une autre candidature qui a été contestée par la justice libyenne est celle d'Abdul Hamid Dbeide, l'actuel premier ministre. M. Dbeide a été accusé de ne pas avoir rempli les conditions nécessaires pour être candidat, et d'avoir promis aux Nations unies de ne pas se présenter à la présidence.

PHOTO/ EJÉRCITO NACIONAL LIBIO/REUTERS TV vía REUTERS  -   El mariscal libio Jalifa Haftar

Outre les défis judiciaires, les conflits entre les candidats se multiplient. Les autorités politiques de Tobrouk, dirigées par Haftar, ont demandé la comparution d'Emad al-Sayed, président de la commission électorale, pour des irrégularités présumées dans le processus démocratique. 70 députés de Tobrouk ont dénoncé "le silence de la commission sur les soupçons de fraude, d'achat de votes et de tentatives d'influence du pouvoir judiciaire".

Malgré les obstacles et les risques d'un report des élections, les efforts de l'ONU pour organiser des élections libres et légitimes se poursuivent. Raisedon Zenenga, coordinateur de la mission en Libye, a rencontré Al-Sayed ce week-end pour discuter de "l'état actuel et de la trajectoire du processus électoral". M. Zenenga a fait l'éloge de certains des préparatifs, mais a également "souligné l'importance de relever les nouveaux défis politiques et techniques qui pourraient perturber les progrès".

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