Le navire a coulé après qu'un incendie se soit déclaré à bord au large de la ville de Jask

Le plus grand navire de la marine iranienne coule dans le golfe d'Oman 

PHOTO/REUTERS - Des membres de l'armée iranienne participent à l'exercice militaire annuel, baptisé "Zolphaghar 99", dans le golfe d'Oman

Les efforts déployés pour sauver le navire de soutien Kharg, après des heures de lutte contre un incendie qui s'est déclaré dans l'un des systèmes du navire, ont été vains, selon les agences de presse Fars et Tasmin. Le plus grand navire de la marine iranienne a coulé après qu'un incendie se soit déclaré à bord au large de Jask, situé dans le golfe d'Oman à environ 1 270 kilomètres au sud-est de Téhéran, près du détroit d'Ormuz, qui donne accès au golfe. 

L'équipage du navire a été évacué avant que le navire ne coule. Les sauveteurs ont lutté pendant 20 heures après que les marins aient été évacués sur le rivage. Les images satellites de Planet Labs Inc. analysées par l'Associated Press montrent le Kharg à l'ouest de Jask. Les satellites de l'Administration nationale des océans et de l'atmosphère (NOAA) qui détectent les incendies depuis l'espace ont identifié un incendie sur le site peu avant l'heure rapportée par l'agence Fars. 

Le navire, Kharg, a été nommé d'après l'île qui sert de principal terminal pétrolier en Iran. Construit en Grande-Bretagne et lancé en 1977, il est entré en service dans la marine iranienne en 1984, après de longues négociations qui ont suivi la révolution islamique iranienne. 

Photo/Donald Holbert/Marina de los EEUU vía REUTERS  -   Un marine estadounidense observa una embarcación iraní desde el USS John P. Murtha en el estrecho de Ormuz, frente a Omán

La Marine a précisé dans un communiqué que le navire, qui est opérationnel depuis plus de quatre décennies, avait été envoyé il y a quelques jours dans les eaux internationales pour participer à des manœuvres d'entraînement. 

Ce naufrage est une nouvelle catastrophe navale pour l'Iran. En 2020, 19 marins iraniens sont morts lors de manœuvres après qu'un navire de guerre a été touché par un missile. En avril de la même année, Téhéran a annoncé qu'un navire iranien, le Saviz, avait été endommagé en mer Rouge par une explosion d'origine indéterminée. Le New York Times a rapporté que le Saviz avait été pris pour cible par Israël en représailles à de précédentes attaques iraniennes contre des navires israéliens en mer Caspienne. 

Cet événement fait suite à une série de mystérieuses explosions sur des navires dans le golfe d'Oman, qui ont débuté en 2019. La marine américaine a ensuite accusé l'Iran d'avoir attaqué les navires avec des mines à patelle, des explosifs à minuterie généralement placés par des plongeurs dans la coque du navire, rapporte AP. 

Cependant, l'Iran nie avoir attaqué les navires, bien que des images diffusées par la marine américaine montrent des membres des Gardiens de la révolution en train de retirer une mine non explosée d'un navire. Ces incidents surviennent dans un contexte de tensions entre Washington et Téhéran après que le président américain de l'époque, Donald Trump, a retiré unilatéralement son pays de l'accord sur le nucléaire iranien. 

PHOTO/REUTERS - Petroleros pasan por el estrecho de Ormuz

Précisément, c'est un scénario que l'Iran a utilisé à plusieurs reprises pour déstabiliser la zone avec des attaques de cargos qui se sont produites dernièrement après les sanctions politiques et économiques imposées par les États-Unis à l'État perse suite à la sortie américaine en 2018 du pacte nucléaire signé avec l'Iran en 2015 par lequel le programme atomique iranien était limité, notamment en termes d'armes. L'administration Trump a dénoncé les violations des termes de l'accord par la République islamique et a imposé des sanctions au pays iranien, parmi lesquelles se distinguent celles liées au commerce du pétrole brut, principale source de financement de la nation perse. 

De même, le gouvernement iranien a annoncé il y a quelques jours que son projet d'oléoduc vers Jask était achevé et que le pétrolier avait été transporté par oléoduc vers ce port. Le Kharg était l'un des rares navires de la marine iranienne capable de fournir du carburant à d'autres navires en mer. Il pourrait également soulever des marchandises lourdes et servir de plate-forme de décollage pour les hélicoptères. 

AFP/ATTA KENARE  -   Soldados iraníes en el estrecho de Ormuz

Pour l'Iran, l'objectif est d'exporter du pétrole à partir de Khask, ce qui permettrait de gagner quelques jours de navigation et d'éviter aux pétroliers le détroit d'Ormuz, qui est au centre des tensions stratégiques entre l'Iran et les États-Unis, dont les navires de guerre sont présents dans la région. 

La marine iranienne patrouille dans le golfe d'Oman et en haute mer, tandis que les Gardiens de la révolution, un corps paramilitaire, opèrent dans les eaux moins profondes du détroit d'Ormuz et du golfe. Toutefois, au cours des derniers mois, la marine a commandé un pétrolier commercial légèrement plus grand, appelé le Makran, transformé pour remplir un rôle similaire à celui du Kharg. 

Le détroit d'Ormuz est l'un des passages maritimes les plus importants et les plus stratégiques au monde, par lequel transite un cinquième du pétrole mondial. Dans le golfe d'Oman, c'est la marine iranienne qui gère toutes les opérations, par lesquelles transitent 20 % du pétrole commercialisé dans le monde. 
 

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