Kaïs Saied, chef de l'État tunisien, a publié un décret pour nommer temporairement un nouveau Haut Conseil

Le président tunisien a nommé un nouveau Conseil supérieur de la magistrature

REUTERS/ZOUBEIR SOUISS - Kaïs Saied, Président de la Tunisie

Selon un communiqué publié par la présidence tunisienne sur Facebook, le président tunisien Kaïs Saied a publié un décret pour nommer temporairement un nouveau Conseil supérieur de la magistrature. Cette nouvelle intervient une semaine après que la controverse a éclaté au sujet de la dissolution du précédent Haut Conseil, l'une des rares institutions indépendantes qui subsistaient en dehors de la présidence.  

Le même communiqué de la présidence tunisienne a souligné la nécessité, selon le président, de "purger le pays de toutes les causes de corruption qui l'accompagnent", et que pour ce faire, "l'instauration d'un système judiciaire équitable dans lequel tous sont égaux devant la loi" était nécessaire.  

Le Conseil Supérieur de la Magistrature est chargé de nommer les juges, et depuis quelques mois, il est la principale cible des critiques de Saied. Au cours de l'année écoulée, il avait déjà révoqué certains de ses privilèges financiers, et avait également réduit la capacité de l'organisme au minimum.   

Mais ce n'est que la semaine dernière que M. Saied a accusé l'institution de "vendre des postes", et a reproché aux magistrats qui la composent de "cohabiter avec des criminels". Il a finalement pris la décision de dissoudre le corps. 

Suite à cette décision, l'ancien président du Conseil supérieur de la magistrature, Youssef Bouzakher, a déclaré que Saied était "passé à l'étape de la prise en charge des institutions". Ce qui se passe est très dangereux et illégal". 

AFP/ FETHI BELAID - Des Tunisiens brandissent des drapeaux nationaux lors d'une manifestation contre leur président le long de l'avenue Habib Bourguiba, dans la capitale Tunis, le 10 octobre 2021.

Cependant, face aux manifestations du 10 février 2022 et aux nombreuses critiques de la décision, le chef de l'État a insisté sur "son respect" de l'indépendance du pouvoir judiciaire, et a souligné la nécessité de séparer les différents pouvoirs de l'État, selon Europa Press. Bien que Said, qui était professeur de droit constitutionnel à l'université, ait déjà souligné cette position à de nombreuses reprises.  

Cette décision vient s'ajouter aux tensions politiques croissantes en Tunisie qui, depuis juillet 2021, n'ont cessé de croître. Après le président tunisien a dissous le gouvernement et suspendu le parlement, revendiquant ces pouvoirs sous protection constitutionnelle. Depuis lors, Said prépare une nouvelle constitution, qui sera soumise à un référendum l'été prochain.  

Les différents partis d'opposition ont exprimé leur indignation face aux dernières actions du président, organisant de nombreuses manifestations contre lui ces derniers mois. Les groupes de défense des droits de l'homme craignent que le président ne devienne de plus en plus autoritaire. 

Le soutien de l'Egypte 
PHOTO/REUTERS - Abdel Fattah El-Sisi, président de l'Égypte

Abdel Fattah El-Sisi, le président égyptien, a une nouvelle fois soutenu les décisions prises par Saïd, et a déclaré que le pays comptait sur "le soutien ferme de l'Égypte aux dirigeants et au gouvernement tunisiens dans l'adoption de toute mesure visant à préserver l'intégrité de l'État tunisien et à atteindre la stabilité".   

Ces déclarations font suite à la rencontre du président égyptien avec le Premier ministre tunisien Najla Boden dans la ville française de Brest. Il a également exprimé "la confiance de l'Egypte dans la capacité de l'autorité tunisienne, dirigée par le Président Kais Saied, à franchir l'étape délicate actuelle vers un avenir qui réponde aux aspirations du peuple tunisien frère". 

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