Le procureur a demandé mardi au tribunal de première instance de Port-au-Prince d'enquêter sur Henry en tant qu'accusé dans l'affaire de l'assassinat du président Jovenel Moise

Le premier ministre haïtien rejette le procureur qui cherchait à enquêter sur lui

AFP/VALERIE BAERISWYL - Le Premier ministre désigné Ariel Henry lors d'une cérémonie à la Primature à Port-au-Prince, Haïti, 20 juillet 2021

Le Premier ministre haïtien Ariel Henry a annoncé mardi le limogeage du procureur Bel-Ford Claude quelques heures après qu'il ait demandé à un juge d'ouvrir une enquête sur le chef du gouvernement en tant qu'accusé dans l'assassinat du président Jovenel Moise.

Henry a annoncé le licenciement du procureur dans une lettre datée de lundi, mais rendue publique mardi par le gouvernement, qui justifie ce licenciement par une prétendue "faute administrative grave" commise par Claude.

Le procureur a demandé mardi au tribunal de première instance de Port-au-Prince d'enquêter sur Henry en tant que suspect dans l'affaire de l'assassinat et a également demandé aux autorités d'immigration de l'empêcher de quitter le pays.

Les soupçons du procureur à l'égard du Premier ministre ont été éveillés par deux conversations téléphoniques qu'Henry a eues avec l'un des principaux suspects de l'assassinat, Joseph Felix Badio, trois heures après que le crime ait eu lieu le 7 juillet.

Le procureur affirme que les données de géolocalisation des appels, fournies par la compagnie de téléphone, situaient Badio au domicile de Moise, dans le secteur Pélerin 5 de Port-au-Prince, au moment où il communiquait avec Henry.

El expresidente haitiano Jovenel Moise

Claude a mis en doute le rôle du premier ministre dans l'assassinat depuis la semaine dernière, lorsqu'il l'a invité à clarifier les appels controversés.

Le procès est actuellement sous la juridiction du juge d'instruction Garry Orélien, donc toute convocation ou assignation de témoins ou d'accusés est du ressort du juge, et non du procureur.

Samedi dernier, lors de la cérémonie de signature d'un accord politique, Henry a disqualifié la convocation du procureur. Aujourd'hui, il y a de nouveau fait référence, mais de manière plus voilée, assurant que rien ne détournera sa volonté, pas même les "menaces de toutes sortes" ou les "attaques physiques".

"Aucune distraction, aucune convocation ou invitation, aucune manœuvre, aucune menace, aucun combat d'arrière-garde, aucune agression ne me détournera de ma mission", a déclaré Henry samedi dernier.

Les autorités haïtiennes ont placé 44 personnes en détention provisoire pour leur implication présumée dans l'assassinat, dont les 18 mercenaires colombiens accusés de faire partie du commando qui a tué Moise.

Le groupe des personnes arrêtées comprend également 12 policiers qui faisaient partie de la force de sécurité du président, qui n'a pas réagi à l'attaque.

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