Le ministre espagnol des Affaires étrangères a effectué une visite officielle au Qatar et a rencontré l'émir Tamim bin Hamad al-Thani

Le Qatar s'engage à soutenir l'Espagne dans l'évacuation des collaborateurs d'Afghanistan

PHOTO/@JMALBERES - Le ministre des Affaires étrangères, de l'UE et de la Coopération, José Manuel Albares, rencontre le Cheikh Tamim bin Hamad al-Thani

José Manuel Albares, le ministre espagnol des affaires étrangères, s'est rendu au Qatar pour demander un soutien pour l'évacuation des derniers collaborateurs présents en Afghanistan, et le pays du Golfe s'est engagé à contribuer à cette mission. 

Le ministre espagnol a été reçu ce mardi à Doha par l'émir Tamim bin Hamad al-Thani et a pu discuter de la question, recevant l'approbation et la pleine coopération du Qatar. L'émir lui-même a garanti le soutien total de sa nation pour achever l'évacuation des collaborateurs espagnols d'Afghanistan "dans les plus brefs délais", comme le rapporte l'agence de presse EFE. 

"Je suis très satisfait de la réunion avec l'émir, qui a garanti le soutien total du Qatar pour que nos collaborateurs puissent partir dans les plus brefs délais et de la manière la plus sûre possible", a déclaré M. Albares après la réunion dans la capitale qatarie, où il est arrivé hier soir. La ministre espagnole a assuré que l'objectif est de "ne laisser personne derrière". 

Il a également déclaré qu'"il serait irresponsable de parler de personnes et d'heures alors que l'évacuation est en cours", et il n'a pas indiqué à l'agence de presse EFE le nombre de collaborateurs que l'Espagne va évacuer ni quand. Lors de sa rencontre avec l'émir, il a également parlé de l'aéroport de Kaboul et des travaux effectués pour le remettre en service, avec la collaboration de techniciens fournis par le Qatar. Grâce à ces travaux, les vols en provenance de la capitale afghane ont repris. 

M. Albares a également rencontré son homologue qatari, Mohamed bin Abderrahman al-Thani, qui était à Kaboul ce week-end et a eu des contacts avec le nouveau gouvernement taliban. Le ministre espagnol des Affaires étrangères a souligné que "c'est une nouvelle voie qui pourrait être ouverte" pour faciliter le départ des collaborateurs d'Afghanistan, en référence aux contacts directs ou indirects qui pourraient être établis avec le nouveau gouvernement taliban.

El jeque Tamim bin Hamad al-Thani recibe al ministro de Asuntos Exteriores, UE y Cooperación, José Manuel Albares

"Nous n'allons pas reconnaître le gouvernement des talibans, ni avoir des contacts politiques, mais s'il est nécessaire à un moment donné d'avoir des contacts opérationnels pour que cette sortie puisse avoir lieu, nous le ferons", a précisé le ministre, dans des propos rapportés par l'agence de presse EFE. José Manuel Albares a également exigé que les talibans autorisent la "libre circulation" des collaborateurs qui ont travaillé avec l'Espagne afin de faciliter leurs transferts.

Après la prise du pouvoir par les talibans à la mi-août, une fois achevé le départ des troupes internationales du pays asiatique, des dizaines de vols sont arrivés avec lesquels l'Espagne a évacué plus de 2 200 personnes, dont des ressortissants et des collaborateurs afghans, grâce à la liaison aérienne établie entre l'aéroport de Kaboul et la base aérienne de Torrejón de Ardoz à Madrid. La peur s'est installée parmi une grande partie de la population lorsque les insurgés ont pris le pouvoir, et beaucoup étaient déterminés à quitter le pays asiatique à tout prix, craignant ce qui pourrait arriver avec une nation subordonnée à une certaine application de la loi islamique par le nouveau gouvernement taliban. 

Il a également été question de l'aide humanitaire, très nécessaire en Afghanistan, un pays en proie à une importante crise alimentaire, à un grave manque de services de base et à une sécheresse inquiétante qui touche pratiquement toute la population, en particulier les secteurs vulnérables comme les enfants. "L'aide humanitaire est une autre affaire, elle doit arriver sur le terrain parce que le peuple afghan en a besoin", a ajouté Albares dans des propos rapportés par l'agence de presse EFE. 

Lundi, une conférence des donateurs pour l'Afghanistan s'est tenue à Genève, qui a débouché sur un engagement d'aide d'un milliard de dollars, dont 20 millions pour l'Espagne. 

Entre-temps, le ministre José Manuel Albares a également exhorté les talibans à respecter les droits de l'homme, en particulier ceux des femmes et des filles afghanes. Ces droits ont été remis en question par plusieurs analystes en raison de l'interprétation et de l'application de la loi islamique par les Talibans. La capitale Kaboul et d'autres villes ont été le théâtre de plusieurs manifestations pour les droits des femmes qui ont été durement réprimées par les talibans pour éviter qu'elles ne se reproduisent. 

"L'Espagne défend fermement la nécessité de protéger les droits de l'homme obtenus au cours des 20 dernières années, en particulier ceux des femmes et des jeunes filles afghanes", a déclaré le ministre lors d'une conférence de presse avec son homologue qatari, Mohamed bin Abderrahman al-Thani.

El ministro de Asuntos Exteriores, UE y Cooperación, José Manuel Albares, en un encuentro con empresarios españoles, presentes en Qatar

Ces derniers jours, les Nations unies et les gouvernements européens se sont plaints du fait que les promesses du nouveau régime taliban de respecter les droits de l'homme, notamment ceux des femmes, ne sont pas tenues.

Pour sa part, Mohamed bin Aberrahman al-Thani a défini l'Espagne comme un " partenaire important " du Qatar et a souligné " la nécessité d'une position internationale unifiée vis-à-vis de l'Afghanistan, notamment en termes d'aide humanitaire ", bien qu'il ait demandé de " ne pas politiser " la question de l'aide humanitaire et a demandé à la communauté internationale de " ne pas isoler l'Afghanistan en raison de l'arrivée au pouvoir des talibans ", car " le peuple afghan a besoin de cette aide " extérieure, comme l'a également rapporté l'agence de presse EFE. 

M. Albares a effectué cette visite au Qatar après s'être rendu au Pakistan, un autre pays très important pour faire sortir certaines personnes d'Afghanistan. Dans une interview sur Radio Nacional de España, M. Albares a souligné que ces deux pays sont fondamentaux en raison des liens qu'ils peuvent avoir avec le nouveau régime taliban. 

Le ministre espagnol des affaires étrangères a également profité de sa visite au Qatar pour rencontrer un groupe d'hommes d'affaires espagnols présents dans le pays du Golfe.

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