Les États-Unis vont remplacer le personnel de combat par du personnel consultatif axé sur les missions

Le retrait des troupes américaines d'Irak se rapproche

photo_camera AFP/ AHMAD AL-RUBAYE - Un soldat américain marche sur la base aérienne de Qayyarah, où les troupes sous commandement américain

La nouvelle politique étrangère américaine au Moyen-Orient et en Asie centrale semble s'inscrire largement dans la ligne de l'administration Trump. L'ancien président américain Donald Trump était un fervent partisan du retrait de toutes les troupes américaines des pays étrangers, et en février 2020, l'administration Trump a signé un accord "historique" avec les talibans qui prévoyait le retrait complet des troupes étrangères d'Afghanistan dans un délai de 14 mois en échange de l'engagement du groupe d'insurgés à poursuivre les pourparlers de paix à Doha pour parvenir à un accord avec le gouvernement de Kaboul.

Donald Trump, quelques mois seulement après avoir quitté la Maison Blanche, a également ordonné un retrait des troupes en Irak. L'ancien président américain a toujours été très critique à l'égard des interventions militaires américaines à l'étranger, les qualifiant de "coûteuses et inefficaces". Avec l'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche, ces décisions n'ont pas été inversées. En avril dernier, le président américain a annoncé le retrait total des troupes américaines d'Afghanistan et fixé la date limite du 11 septembre.

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Toutefois, ce même mois, Joe Biden a indiqué que le retrait de l'armée américaine était déjà achevé à 90 % et que, par conséquent, le 31 août, il n'y aurait plus de présence militaire américaine dans ce pays d'Asie centrale. En bref, la présence américaine en Afghanistan sera réduite à quelque 650 soldats qui seront chargés de la sécurité de l'ambassade des États-Unis à Kaboul. Biden suit les traces de l'administration Trump en Afghanistan et achève la tâche commencée sous l'administration précédente, à savoir le retrait de toutes les troupes américaines du sol afghan.

En Irak, les États-Unis maintiennent environ 2 500 soldats depuis 2014 dans le cadre d'une coalition internationale visant à combattre Daesh. Une présence qui est devenue quelque peu inconfortable ces dernières années pour le gouvernement de Bagdad, soumis à une forte pression de la part des factions chiites les plus extrémistes qui souhaitent la disparition des troupes américaines, Elle a également été fortement assombrie par l'assassinat du général iranien Qassem Soleimani et du commandant de la milice irakienne Abou Mahdi al-Muhandis à l'aéroport international de Bagdad, qui a conduit le Conseil des représentants irakien à adopter deux jours plus tard une résolution non contraignante demandant la fin de la présence militaire américaine en Irak.

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Dans une démarche similaire à celle entreprise en Afghanistan, les représentants des gouvernements américain et irakien mettent la dernière main à un plan prévoyant le retrait des troupes de combat américaines du territoire irakien d'ici la fin de l'année, avec une présence uniquement consultative. Selon le porte-parole du département américain de la défense, John Kirby, Mara Karlin, secrétaire adjointe à la défense par intérim pour les affaires de sécurité internationale, a reçu hier le conseiller à la sécurité nationale irakien Qassem al-Araji et une délégation militaire afin de préparer le terrain pour une rencontre entre le premier ministre irakien Mustafa al-Kazemi et le président américain Joe Biden lundi.

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Selon le communiqué, les deux parties ont "réaffirmé l'importance de la relation bilatérale entre les États-Unis et l'Irak en matière de sécurité", ainsi que "le partenariat de coopération à long terme entre les États-Unis et l'Irak en matière de sécurité et les domaines de coopération au-delà de la lutte contre le terrorisme". Bien qu'ils aient mentionné une coopération à long terme, le Wall Street Journal et Politico ont rapporté que les deux pays avaient l'intention d'annoncer le retrait des troupes de combat américaines d'Irak le 26 juillet. Ces médias citent des responsables américains et irakiens, s'exprimant sous couvert d'anonymat, selon lesquels, dans le cadre de ce plan, un nombre non précisé de militaires américains resterait indéfiniment dans le pays pour fournir un soutien consultatif et logistique, ainsi que dans l'armée de l'air et la division du renseignement et de la surveillance dans la lutte contre Daesh.

Le Premier ministre irakien Mustafa al-Kazemi a annoncé cette décision lors d'une interview où il a déclaré que "l'Irak n'a plus besoin des troupes de combat américaines". "Les Irakiens sont désormais prêts à se lever et à se protéger. Nous n'avons plus besoin des troupes de combat américaines", a déclaré le Premier ministre au Washington Post. Mais il a noté que "dans le même temps, nous continuerons à avoir besoin de soutien en matière de renseignement, de formation, de renforcement des capacités et de conseils".

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Contrairement à l'Afghanistan, le retrait des troupes en Irak se fera de manière plus subtile et le rôle de l'armée américaine dans le pays sera consultatif, de sorte que d'ici la fin de l'année, le personnel de combat sera remplacé par d'autres personnes axées sur la mission de conseil. L'ombre de Daesh menace la stabilité de l'Irak, qui continue de subir les attaques perpétrées par ce groupe extrémiste. Mardi dernier, Daesh a attaqué un marché du centre de Bagdad, faisant au moins 30 morts et 60 blessés.

L'annonce éventuelle du retrait des troupes de combat du sol irakien serait une victoire pour le premier ministre irakien, qui satisferait les factions chiites les plus extrémistes et ouvrirait la voie aux élections législatives prévues en octobre.

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