11 nouveaux ministres rejoignent le cabinet de Bisher Al-Khasahneh, dont trois femmes

Le roi Abdallah de Jordanie remanie son gouvernement pour la cinquième fois en deux ans

photo_camera AP/ALEX BRANDON - Roi Abdullah II de Jordanie

Le roi Abdallah II de Jordanie a procédé jeudi à un nouveau remaniement du cabinet du Premier ministre Bisher Al-Khasawneh, le cinquième depuis sa formation en 2020. Le règne du monarque hachémite a connu jusqu'à présent 14 premiers ministres et plus de 20 gouvernements.  

Abdullah II a confirmé les rumeurs de changements au sein de l'exécutif en publiant un décret royal annonçant le remplacement des huit ministres qui ont démissionné mercredi, selon l'agence de presse étatique Petra. 

Deux portefeuilles ont disparu et jusqu'à 11 nouveaux ministres ont rejoint le cabinet, dont trois femmes. Nancy Namrouqa comme secrétaire d'État aux Affaires juridiques, Zeina Toukan comme ministre de la Planification et de la Coopération internationale et le directeur général du Fonds d'investissement jordanien, Kholoud Saqqaf, comme ministre des Investissements.

El primer ministro jordano, Bisher al-Khasawneh, durante una conferencia de prensa conjunta con el primer ministro libanés, Najib Mikati PHOTO/REUTERS

Les changements ne concernent pas les ministères des Finances, de l'Intérieur et des Affaires étrangères ; les portefeuilles clés resteront entre les mêmes mains. En outre, le diplomate chevronné et conseiller royal Al-Khasawneh, qui a remplacé il y a deux ans le démissionnaire Omar al-Razzaz, ancien économiste de la Banque mondiale et ministre de l'Éducation, conservera son poste de chef du gouvernement. 

Les nouveaux membres du cabinet ont prêté serment lors d'une cérémonie qui s'est déroulée jeudi matin au palais Al Husseiniya dans la capitale, Amman, en présence de Al-Khasawneh lui-même. Abdullah II a présidé la cérémonie. 

La Jordanie est une monarchie constitutionnelle dans laquelle le roi détient les pouvoirs exécutif et législatif. Le quatrième monarque de la dynastie hachémite a le pouvoir de nommer et de révoquer le premier ministre, et ses prérogatives incluent également le pouvoir de dissoudre l'Assemblée nationale bicamérale à sa discrétion. 

El secretario general, Jens Stoltenberg, con el ministro de Asuntos Exteriores de Jordania, Ayman Safadi REUTERS/MUHAMMAD HAMED

Le remaniement envoie un message de dynamisme au public. Abdullah II vise à améliorer l'action du gouvernement dans un contexte de crise mondiale. La pauvreté en Jordanie est un phénomène croissant et le taux de chômage dépasse les 25 %, mais la corruption est le plus grand problème national. Le gouvernement a tenté de combattre la corruption par le biais de la Commission pour l'intégrité et la lutte contre la corruption (IACC), mais les tentatives ont été diluées par la lenteur du système judiciaire. 

Ce changement coïncide également avec la mise en œuvre de l'essentiel des réformes économiques parrainées par le Fonds monétaire international (FMI). Ces mesures visent à ouvrir le pays aux investissements étrangers, mais un rapport publié en septembre par la Fondation Friedrich Ebert, proche de la social-démocratie allemande, affirme que, loin de stimuler l'économie, le FMI a augmenté la dette et soutenu le déficit budgétaire.

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