Ils critiquent le rapprochement de Bamako avec le Groupe Wagner et s'inscrivent dans la lignée de l'opération française Barkhane, qui a quitté le Mali il y a quelques jours

Le Royaume-Uni retire ses forces du Mali

photo_camera PHOTO/JUSTIN TALLIS vía AP - Premier ministre britannique Rishi Sunak

La sortie de la France du Mali avec le retrait de l'opération anti-jihadiste Barkhane a ouvert un nouveau chapitre dans le contexte malien. Le vide en matière de sécurité et de soutien au gouvernement de Bamako qui subsistait à l'époque devait être comblé par quelqu'un, et c'est là que Moscou est intervenu, notamment par le biais du groupe Wagner. Ce groupe paramilitaire privé a pris de l'importance au Mali depuis l'abandon de la région par les troupes françaises, profitant de la préoccupation du Mali pour la menace terroriste pour se positionner comme la principale défense du pays contre les groupes radicaux.
 
C'est le rapprochement de Wagner avec Bamako qui a incité le Royaume-Uni à retirer ses forces de la mission de maintien de la paix de l'ONU au Mali. Le secrétaire d'État britannique aux forces armées, James Heappey, a annoncé que les 300 soldats présents au Mali depuis 2020 "partiront plus tôt que prévu". Cependant, pour le moment, il a préféré ne pas donner de dates précises et a critiqué le groupe paramilitaire russe, le décrivant comme "un groupe de voyous meurtriers qui violent les droits de l'homme", qu'il désigne également comme un acteur "contre-productif pour une stabilité et une sécurité durables dans la région".

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La sortie du Royaume-Uni du Mali n'enlève rien au fait que le pays dirigé par Rishi Sunak "reste engagé au Mali et dans la région du Sahel". En outre, Heappey a annoncé qu'il rencontrerait des responsables européens et ouest-africains au Ghana la semaine prochaine "pour coordonner une réponse à l'instabilité régionale". Ce qui est clair à Londres, c'est qu'ils ne feront pas d'effort pour maintenir la paix dans un pays qui s'allie avec des groupes comme Wagner, malgré le fait que le Mali justifie son aide comme la seule option pour faire face aux groupes terroristes qui agitent le pays.
 
L'association de Bamako avec Wagner n'a pas seulement provoqué la sortie du Royaume-Uni, mais a également conduit à une tension accrue avec ses alliés régionaux après avoir autorisé le déploiement de mercenaires russes sur le territoire malien. De son côté, la France a retiré ses forces en raison de désaccords avec la junte militaire qui dirige le pays depuis le coup d'État de 2020. Le président français Emmanuel Macron a annoncé que Paris disposera dans six mois de la stratégie française en Afrique, qui a subi un changement majeur avec la fin de l'opération Barkhane après neuf ans au Mali.

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Il convient de rappeler que la France avait autrefois 5 500 soldats dans la région, un nombre qui a été réduit à un peu plus de la moitié, soit 3 000. Celles-ci sont réparties entre le Niger, le Tchad et le Burkina Faso, mais cet arrangement pourrait changer dans les mois à venir avec la nouvelle stratégie que prépare le gouvernement de Macron. Ce qui ne semble pas devoir changer positivement, c'est la situation au Mali, car, comme le montre la décision du Royaume-Uni, les préoccupations de l'Occident concernant la présence du Groupe Wagner empêchent tout soutien à un gouvernement qui s'allie à des mercenaires russes ayant commis de nombreuses violations des droits de l'homme.

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