Le pays est dans la tourmente politique et institutionnelle avec un gouvernement en place depuis 10 mois

Le système judiciaire irakien suspendu en raison du blocus saadrien

PHOTO/ARCHIVO - Des partisans du religieux Muqtada al-Sadr se rassemblent près du Conseil suprême de la justice

Le Conseil suprême de la Justice (CSJ) et la Cour fédérale d'Irak ont suspendu leurs travaux mardi en signe de protestation contre les "pressions", "menaces" et protestations continues des partisans du chef religieux chiite Muqtada al-Sadr, laissant le pays sans pouvoir judiciaire, avec un parlement paralysé et un gouvernement en place. 

La décision a été prise après que des partisans du mouvement sadriste se sont rassemblés aujourd'hui devant le siège du CSJ, où ils ont installé des tentes, dans le cadre de leur "pression" pour que le pouvoir judiciaire décide de dissoudre le parlement et d'organiser des élections anticipées, selon un communiqué officiel, selon un communiqué du Conseil suprême. 

La note dénonce le fait que certains membres de la Cour fédérale "ont reçu des messages menaçants sur leurs téléphones portables pour faire pression sur eux".

Muqtada al Sadr

"Le Conseil suprême et le Tribunal se sont réunis en personne et en ligne mardi matin et ont décidé de suspendre les travaux du Haut Conseil, des tribunaux qui lui sont affiliés et du Tribunal fédéral pour protester contre ces actes anticonstitutionnels", indique le communiqué. 

En réponse, le premier ministre irakien par intérim, Mustafa al-Kazemi, a décidé d'écourter une visite en Égypte et de rentrer en Irak pour "suivre la situation" et "contrôler directement les performances des forces de sécurité en matière de protection des institutions du système judiciaire et de l'État". 

Al Kazemi a appelé "toutes les forces politiques à rester calmes" et à "saisir l'opportunité du dialogue national pour sortir le pays de la crise actuelle". 

Dans le même temps, le Cadre de coordination, l'alliance de partis chiites irakiens dirigée par les pro-iraniens et rivale du mouvement d'al-Sadr, a publié aujourd'hui une déclaration exprimant son "rejet des menaces d'assassinat" contre les membres du système judiciaire.

Parlamento Irak

Le groupe "annonce également son refus de recevoir tout message du mouvement sadriste ou d'appeler au dialogue direct, sauf après avoir mis fin à l'occupation des institutions constitutionnelles de l'État et son retour dans les rangs des forces qui croient aux solutions pacifiques et démocratiques". 

Le clerc populiste Al Sadr, dont la formation a remporté les dernières élections législatives, avait boycotté les réunions des différentes forces politiques qui se sont tenues la semaine dernière dans le cadre d'un dialogue national appelé par Al Kazemi pour résoudre la crise institutionnelle du pays. 

Ses partisans campent depuis plusieurs semaines devant le parlement pour réclamer des élections anticipées, ce qui, selon plusieurs experts de la constitution irakienne, ne peut être décidé que par le parlement lui-même et non par le pouvoir judiciaire.

Parlamento Irak

L'Irak est paralysé politiquement depuis que les élections législatives d'octobre dernier ont donné la victoire au Bloc sadriste, mais avec seulement 73 sièges sur une chambre de 329. 

Le mouvement d'Al Sadr a forgé une alliance avec d'autres forces parlementaires pour élire un président et un premier ministre afin de former un gouvernement, mais il n'a pas pu voter pour eux en raison d'un blocus imposé par d'autres forces dirigées par des chiites pro-iraniens (la branche islamiste majoritaire en Irak). 

Les législateurs sadristes ont démissionné en bloc en juin, mais l'élection d'un président et d'un premier ministre désigné par les chiites étant imminente, les partisans du religieux ont occupé le parlement le 30 juillet. Une semaine plus tard, ils se sont retirés de l'intérieur et ont campé à l'extérieur pour demander la dissolution de la Chambre et de nouvelles élections.

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