Le CSPJ affirme que les faits pour lesquels ces personnes ont été condamnées ne sont pas liés à leur activité journalistique.

El poder judicial marroquí tacha de injerencia la resolución de la Eurocámara

Parlamento Europeo

Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire marocain (CSPJ), présidé par le roi Mohammed VI, a condamné "fermement" aujourd'hui la résolution adoptée par le Parlement européen (PE) sur la liberté de la presse au Maroc, la considérant comme une ingérence dans la justice du pays maghrébin.
 
Le CSPJ "condamne fermement les agissements du Parlement européen, qui s'est érigé en tribunal pour juger la justice marocaine de manière flagrante et partiale", a indiqué l'organe constitutionnel marocain dans une note à l'issue de la réunion tenue aujourd'hui.
 
Le Parlement européen a adopté le 19 novembre une résolution appelant le Maroc à respecter la liberté d'expression et à libérer les journalistes condamnés, et demandant l'interdiction de l'accès au PE par des fonctionnaires marocains pendant l'enquête "Catargate".
 
Dans cette déclaration, qui constitue la première réaction d'une institution étatique marocaine à la résolution du PE, le CSPJ déplore la "déformation" des données relatives aux affaires judiciaires marocaines, qui ont été menées conformément "à la loi et dans le plein respect des garanties constitutionnelles et des conditions d'un procès équitable".
 
"Le Conseil rejette totalement et catégoriquement l'ingérence dans le système judiciaire (marocain) et les tentatives d'influencer ses décisions, d'autant plus que certaines des affaires sont encore devant les tribunaux", déclare l'organe qui régit le système judiciaire marocain.
 
Il condamne également "fermement" l'appel du Parlement européen à demander au Maroc de libérer immédiatement les journalistes condamnés, ce qu'il considère comme une grave violation de l'indépendance du pouvoir judiciaire.
 
L'organisme affirme que les faits pour lesquels ces personnes ont été condamnées ne sont pas liés à leur activité journalistique ou à l'exercice de leur liberté d'expression, mais à des crimes de droit public tels que le viol et la traite des êtres humains.
 
Le CSPJ dénonce également le "deux poids deux mesures" du texte du Parlement européen, puisqu'il devait défendre les victimes et condamner les agressions sexuelles. 
 
Lundi prochain, les deux chambres du Parlement marocain tiendront une réunion conjointe pour discuter de la résolution du PE, qui a suscité des réactions pour et contre. 
 
A l'instar du CSPJ, l'association professionnelle des juges estime qu'il s'agit d'une "ingérence" dans la souveraineté de la justice marocaine et d'une "tentative d'influencer" les décisions du pouvoir judiciaire.
 
Un réseau de défenseurs des journalistes et militants emprisonnés au Maroc affirme que le contenu de la résolution européenne est identique à leurs demandes et insiste sur sa demande de libération immédiate de "toutes les victimes de la violation de la liberté d'expression détenues arbitrairement" au Maroc.
 
Le coordinateur marocain cite le leader des soulèvements sociaux qui ont éclaté en 2017 dans la région du Rif (nord), Nasser Zefzafi, et les journalistes Taufiq Buachrine, Suleiman Raisuni et Omar Radi, parmi d'autres blogueurs et militants. Tous purgent des peines de prison dans différentes prisons marocaines.
 
Le Conseil national de la presse marocain (l'institution officielle qui réglemente la pratique du journalisme au Maroc) décrit cette résolution comme une "tentative désespérée" de faire pression sur le Maroc au service d'un "agenda géostratégique" hégémonique et "n'a rien à voir avec les droits de l'homme".

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