Les rebelles reprennent leurs raids après avoir battu en retraite le mois dernier

Le TPLF reprend les combats dans la région éthiopienne d'Afar

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Le Front populaire de libération du Tigré (TPLF) a annoncé mardi qu'il menait des opérations militaires "lourdes" dans la région septentrionale d'Afar, adjacente au nord du Tigré. Les rebelles ont déclaré que les forces pro-gouvernementales ont intensifié les attaques contre leurs positions ces derniers jours. "Nous avons été contraints de prendre des mesures fortes pour neutraliser la menace", a déclaré le bureau des affaires étrangères du Tigré dans un communiqué officiel sur Twitter. Le TPLF a également assuré que l'armée du Tigré "ne prévoit pas de rester longtemps à Afar et ne veut pas que le conflit se détériore davantage".

Ces opérations sont les premières offensives militaires après que le dirigeant du TPLF, Debretsion Gebremichael, a annoncé le mois dernier le retrait des milices rebelles dans le nord de l'Éthiopie, laissant les régions d'Amhara et d'Afar libres, dans le but d'apaiser les tensions depuis le début de la guerre civile en 2020. 

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Selon la déclaration officielle des autorités Afar, les rebelles tigréens se sont emparés de certaines villes frontalières et poursuivent les combats. "Dans une tentative de compenser leur précédente défaite à Afar, les forces du TPLF se sont enfoncées plus profondément dans Afar et intensifient les combats dans la province de Kilbatti Rasu", annonce le communiqué.

Ces dernières attaques surviennent après que le général de l'armée éthiopienne Abebaw Tadesse a déclaré, dans une interview télévisée, que les opérations militaires ne cesseraient pas tant que le TPLF ne serait pas éliminé. "La guerre n'est pas terminée. Nous allons entrer dans le Tigré pour une deuxième phase d'opérations et éliminer l'ennemi", a déclaré Tadesse.

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Les rebelles justifient cette incursion militaire par le fait que le gouvernement fédéral avait précédemment "provoqué des affrontements comme excuse pour empêcher l'accès des fournitures humanitaires à la région". Selon le porte-parole du TPLF, Getachew Reda, les autorités régionales d'Afar ont empêché un convoi de 27 camions de l'ONU d'entrer dans la région pour briser le blocus des fournitures humanitaires dans le Tigré, ce que l'institution a confirmé. Le 14 janvier, le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies a déclaré qu'en raison de l'escalade du conflit, aucun convoi n'a atteint Mekele, la capitale du Tigré, depuis la mi-décembre.

Addis-Abeba accuse le TPLF d'être responsable des dernières hostilités et prévient que les rebelles visent à "couper la principale artère d'aide humanitaire vers le Tigré". Ces déclarations interviennent alors que le TPLF accuse à son tour le gouvernement fédéral de prendre pour cible des civils lors de prétendues frappes aériennes sur le Tigré. Selon l'agence de presse EFE, le général de l'armée Yilma Merdassa a déclaré dans une interview accordée à l'Agence de presse éthiopienne que les troupes utilisent "des technologies modernes et des armes sophistiquées avec lesquelles elles définissent "qui et quoi cibler afin que les civils ne soient pas visés". Le général a également affirmé que les allégations selon lesquelles les derniers tirs aériens ont fait des victimes civiles sont un produit de "propagande" du TPLF pour tromper la communauté internationale.

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Ces commentaires sont intervenus après que les Nations unies ont déclaré que plus de 50 civils, dont des réfugiés, avaient été tués dans des frappes aériennes ordonnées depuis Addis-Abeba. "Les récentes attaques ont fait plusieurs morts parmi les civils, dont des enfants, et de nombreux blessés", a déclaré l'Unicef dans un communiqué.

Ces derniers développements ne font qu'envenimer la situation dans la guerre civile éthiopienne qui a débuté en 2020 entre le gouvernement fédéral et le Front de libération du peuple du Tigré. Cette guerre a déjà laissé plus de cinq millions de personnes dans le besoin d'une aide humanitaire au Tigré et dans les régions voisines d'Amhara et d'Afar, selon les données de l'ONU, une situation que l'institution décrit comme étant "au bord de la catastrophe humanitaire". En outre, des milliers de personnes sont mortes à cause du conflit et plus de deux millions de personnes ont été déplacées vers d'autres régions et pays.

Pendant ce temps, le comité Nobel rappelle au Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, qu'il a une "responsabilité particulière" pour mettre fin au conflit dans le pays, puisque le Premier ministre a reçu le prix Nobel de la paix en 2019 pour avoir mis fin à la guerre avec l'Érythrée.
 


 

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