Les affrontements entre Athènes et Ankara ne cessent pas

L'Egypte nie avoir entamé des discussions avec la Turquie en dehors de la Grèce

AP/PRESIDENCIA DE SUDAN - Le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi

Des sources diplomatiques égyptiennes ont démenti les rumeurs selon lesquelles le Caire aurait discuté de la question de la Méditerranée orientale avec la Turquie et réitéré son engagement à ce que Chypre et la Grèce fassent partie de toute négociation avec la Turquie.

Les responsables égyptiens ont qualifié de "fausses" les affirmations des Turcs selon lesquelles un accord est sur le point d'être conclu et nient avoir l'intention de négocier avec la Turquie sur cette question. 

"La partie égyptienne reste ferme dans sa position de rejet de l'accord maritime signé entre le gouvernement libyen de l'Accord national et Ankara", a déclaré le Ministère des affaires étrangères. "Le respect par l'Égypte des frontières maritimes des pays méditerranéens n'est pas nouveau et les tentatives de la Turquie de prétendre que les deux pays ont négocié sont incorrectes", ont-ils ajouté. 
 

El portavoz del presidente turco Tayyip Erdogan, Ibrahim Kalin MURAD/MURAD SEZER

Le Ministre turc des affaires étrangères a récemment assuré que les deux pays finaliseraient un accord conforme à celui conclu avec le gouvernement libyen de l'Accord national, une faction que la Turquie a soutenue pendant la guerre civile en Libye. 

Ces déclarations s'inscrivent dans la lignée de celles exprimées l'année dernière par le porte-parole présidentiel turc Ibrahim Kalin, qui a exprimé le souhait d'Ankara de rétablir les relations avec le Caire.
 

: El presidente de Turquía, Recep Tayyip Erdogan PHOTO/AP

Le Président égyptien Abdel Fattah al-Sisi a récemment eu une conversation téléphonique avec le premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, au cours de laquelle ils ont discuté de la coopération en Méditerranée orientale. Selon le porte-parole présidentiel égyptien Bassam Radi, ils ont discuté de relations bilatérales plus étroites, notamment dans le domaine de l'énergie.

M. Al-Sisi a saisi l'occasion pour louer la force des relations gréco-égyptiennes et a mentionné la fierté de l'Égypte pour ces relations et les progrès positifs entre les deux pays sur des questions d'intérêt commun. 

En octobre dernier, Al-Sisi a ratifié un accord avec la Grèce sur la désignation d'une zone économique exclusive entre les deux pays. En 2019, Chypre, la Grèce, l'Égypte, Israël, la Jordanie et l'Italie ont organisé le East Med Gas Forum, sans la présence de la Turquie. Un nouveau signe de l'incapacité de la Turquie à maintenir de bonnes relations avec les pays qui l'entourent.
 

El buque turco de investigación sísmica Oruc Reis navega en el Bósforo en Estambul REUTERS/YORUK ISIK
Le conflit Grèce-Turquie reste sur la table

Depuis la reprise des pourparlers entre les deux pays cette année, la Turquie accuse la Grèce d'avoir "une attitude intransigeante". Pour sa part, la Grèce a vu d'un mauvais œil l'arrivée du navire de recherche turc TCG Cesme dans les eaux internationales de la mer Égée. Un fait qu'Athènes a qualifié de "mesure qui ne facilite pas l'amélioration des relations entre les deux pays".

Des sources turques ont déclaré à l'Agence Anadolu que le navire de recherche Cesme n'effectue des recherches scientifiques et techniques que dans le cadre de son programme d'activités annuel. Et ils ont souligné que les études ne couvrent pas les fonds marins, ce qui est conforme à l'accord de Berne de 1976.

"Les affirmations de la Grèce selon lesquelles nous avons mené des actions qui augmentent la tension ne reflètent pas la vérité", ont déclaré les sources, qui ont également fait allusion aux missions scientifiques des navires grecs dans les eaux internationales comme celles de l'AEGAEO entre l'île de Crète et la péninsule du Péloponnèse. 
 

Grecia y Turquía cedieron a las presiones de la UE y la OTAN el 25 de enero de 2021 e iniciaron las primeras conversaciones directas en casi cinco años sobre su explosivo enfrentamiento en el Mediterráneo oriental. AFP

Ankara a également accusé Athènes d'avoir "une intention claire de tromper publiquement la communauté internationale".
Malgré les reproches de la Turquie, la tension dans la mer Égée s'est accrue précisément après qu'Ankara ait envoyé le navire Oruç Reis dans les eaux au sud de l'île grecque de Kastellorizo pour effectuer une étude sismique en août dernier. Cet événement a conduit à la pire crise diplomatique entre les deux pays depuis 1996. 

La médiation de l'OTAN et de l'UE a aidé les deux pays à s'asseoir pour discuter, mais les pourparlers ne devraient pas être faciles. Fin février, la Turquie a annoncé que ses forces navales effectueraient des exercices militaires de grande envergure en mer Égée entre le 25 février et le 7 mars. 

Néanmoins, la prochaine réunion est toujours en cours et aura lieu dans la capitale grecque, bien qu'aucune date n'ait été fixée. Entre-temps, la Grèce approuve une augmentation de 57 % du budget du ministère de la défense. Dans la capitale turque, ils sont de plus en plus inquiets de la détérioration croissante de leur économie et des conséquences que pourrait avoir sur elle le maintien de mauvaises relations avec l'UE et les pays voisins.
 

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