Les Émirats réaffirment leur engagement en faveur de la coexistence religieuse en célébrant la Journée internationale de la fraternité humaine

Orchestrée par le Président du Conseil d'Administration de la FICRT, Jumaa Alkaabi, la Fondation pour la Culture Islamique et la Tolérance Religieuse (FICRT) organise ce vendredi à partir de 17h00 via le Zoom "Fraternité humaine et diplomatie des religions", une conférence qui portera sur le concept et l'évolution du terme Fraternité humaine.
Il y a trois ans, le pape François, la plus haute autorité de l'Église catholique, a atterri aux Émirats arabes unis pour une visite historique. Bergoglio, qui a été reçu par le prince héritier d'Abu Dhabi, Mohammed bin Zayed Al Nahyan, est devenu le premier pontife à se rendre dans la péninsule arabique, berceau de l'islam. Lors de son séjour dans le pays, en plus de rencontrer les autorités politiques et religieuses, il a prôné la paix et la coexistence entre chrétiens et musulmans.
Cette visite s'est achevée par une rencontre entre le Pape et le Grand Imam d'al-Azhar, Ahmed el-Tayyeb, qui a signé le Document sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune. Ce texte, élaboré avec "sincérité et sérieux", encourage toutes les personnes de foi à "s'unir et à travailler ensemble". Le document est défini comme un "guide pour les nouvelles générations vers une culture de respect mutuel" qui vise "la réconciliation et la fraternité entre tous les croyants, y compris entre les croyants et les non-croyants, et entre toutes les personnes de bonne volonté".

À l'occasion du troisième anniversaire de la signature de ce texte, les Émirats organiseront une série d'événements pour commémorer ce jalon historique qui vise la coexistence, l'harmonie et la paix entre les religions.
Dubaï Expo 2020 accueille le Festival de la fraternité humaine, organisé par le ministère de la Tolérance et de la Coexistence en collaboration avec le Haut Comité de la fraternité humaine. Des entités internationales et arabes y participent également, notamment des représentants d'Al-Azhar et du Vatican, selon l'agence de presse émiratie WAM. Le festival se terminera par la signature d'un protocole d'accord entre le ministère de la Tolérance et de la Coexistence et le Haut Comité de la Fraternité Humaine pour réaffirmer l'engagement exprimé dans le document signé par le Grand Imam et le Pape.

Mohamed Abdel-Salam, secrétaire général du Haut Comité pour la fraternité humaine, a remercié Mohammed bin Zayed Al Nahyan pour les efforts qu'il a déployés afin d'atteindre les objectifs inscrits dans le texte. "Le moment historique de fraternité humaine dont le monde a été témoin il y a trois ans à Abu Dhabi est maintenant devenu un projet mondial grâce au grand soutien de Son Altesse Sheikh Mohammed bin Zayed à ce projet humanitaire", a-t-il déclaré.
Le pape François, quant à lui, a appelé "les nations du monde à se joindre à cette célébration, visant à promouvoir le dialogue interreligieux et culturel". "Je souhaite que des mesures concrètes soient prises avec les croyants des autres religions et aussi avec les personnes de bonne volonté pour affirmer qu'aujourd'hui est un temps de fraternité, en évitant d'alimenter les confrontations et les divisions", a-t-il ajouté, rapporte Vatican News.

Ces dernières années, les Émirats arabes unis se sont imposés comme un modèle régional de coexistence et de compréhension entre les différentes religions et cultures. Contrairement à certains de ses voisins, Abu Dhabi autorise la liberté de culte, car le pays abrite plus d'un million de chrétiens, pour la plupart des ressortissants asiatiques, bien qu'il compte également d'importantes communautés maronites et coptes. Les Émirats comptent plusieurs églises chrétiennes, comme la cathédrale Saint-Joseph dans la capitale et l'église Saint-François à Dubaï, l'un des 11 sanctuaires de la ville.
Ce respect religieux s'étend également au judaïsme. La communauté juive des EAU s'est renforcée depuis la signature des Accords d'Abraham. Le pays dispose d'une école juive, d'un mikveh - un lieu utilisé par les Juifs pour se purifier -, d'un Conseil juif - présidé par Elie Abadie - et même d'un restaurant casher dans le centre de Dubaï. "La vie juive aux Émirats arabes unis a pu s'épanouir comme une rose du désert", a déclaré Levi Duchman, le rabbin résident du pays, à Chabad.org. "La coexistence et le véritable respect que les gens ont les uns pour les autres ici sont magnifiques et, malheureusement, trop uniques", a-t-il ajouté.

Visant à maintenir cette coexistence religieuse et culturelle, les EAU ont créé en 2016 le ministère de la Tolérance, dirigé par le cheikh Nahyan bin Mubarak Al Nahyan. La nation a également été un pionnier régional dans l'élaboration de lois et de politiques permettant aux citoyens de pratiquer leur religion sans problème, avec la possibilité de construire leurs propres lieux de culte.
Les Émirats ont également été le premier pays au monde à désigner l'"Année de la tolérance" en 2019 ; et, grâce à une initiative présentée par Abu Dhabi, en décembre 2020, l'Assemblée générale des Nations unies a adopté à l'unanimité une résolution déclarant le 4 février "Journée internationale de la fraternité humaine".

Dans ce contexte, il convient de mentionner "The Abrahamic Family House", un complexe en construction qui abritera une synagogue, une mosquée et une église à Abu Dhabi. Le projet, qui s'achèvera cette année, vise à renforcer les pratiques religieuses et à favoriser le dialogue interculturel.
Par ailleurs, coïncidant avec la Journée internationale de la fraternité humaine, la Fondation pour la culture islamique et la tolérance religieuse (FICRT) sera rejointe par Míriam Díez Bosch, directrice de l'Observatoire des médias Blanquerna, Nabil Ayad, directeur de l'Académie de la diplomatie et de la gouvernance internationale de l'Université de Loughborough, à Londres, pour sa conférence "Fraternité humaine et diplomatie des religions", Javier Fernández Villina, professeur d'études hébraïques et araméennes à l'Université Complutense de Madrid et chercheur à l'Institut universitaire des sciences et des religions, Jaume Flaquer, directeur de la Chaire andalouse pour le dialogue des religions (CANDIR) et professeur à la Faculté de théologie de Grenade (Université Loyola) et Juan Ramón Ferreiro Galguera, professeur de droit ecclésiastique de l'État à l'Université de La Corogne.
Elle sera présentée par Mohammed Dahiri, professeur d'études arabes et islamiques à l'Université Complutense de Madrid et chercheur à l'Institut universitaire des sciences religieuses.