Les États-Unis accordent un nouveau moratoire sur Huawei jusqu'à la mi-août
Vendredi, le gouvernement américain a prolongé le moratoire pour la cinquième fois afin que les entreprises du pays puissent continuer à faire des affaires avec Huawei pendant 90 jours supplémentaires, bien qu'il ait accru la pression sur le géant chinois des télécommunications en limitant son accès aux semi-conducteurs de technologie américaine.
Le ministère du commerce a déclaré que cette nouvelle extension pourrait être la dernière. La restriction récemment annoncée « vise stratégiquement l'acquisition de semi-conducteurs qui sont le produit direct de certaines technologies et logiciels américains ».
Le gouvernement américain donne ainsi une nouvelle tournure à sa pression sur Huawei. Toutefois, elle a également renouvelé pour 90 jours de marge supplémentaire, jusqu'au 13 août, la licence accordée aux entreprises qui entretiennent des liens commerciaux avec Huawei.
L'exécutif américain se méfie des liens de l'entreprise avec le gouvernement chinois et affirme qu'il soupçonne Huawei d'utiliser ses téléphones portables et autres équipements technologiques pour espionner à l'étranger et fournir des informations aux dirigeants chinois.
Bien que la part de marché des téléphones portables de Huawei aux États-Unis soit très faible (moins de 1 %, selon les dernières données de Statcounter), la société chinoise est très présente en tant que fournisseur d'équipements de télécommunications dans les zones rurales du pays.
Ses produits, qui sont nettement moins chers que ceux de ses concurrents, ont permis le déploiement de réseaux sans fil dans de vastes régions peu peuplées du pays où, sans Huawei, ces infrastructures auraient été pratiquement impossibles à mettre en place d'un point de vue financier.
De tous les fournisseurs américains de Huawei, Google est le plus connu, puisque les téléphones que le fabricant chinois vend dans le monde entier (et qui sont particulièrement populaires sur des marchés tels que l'Amérique latine et l'Europe) sont préinstallés avec le système d'exploitation Android et des services tels que Chrome, Gmail, Google Maps, YouTube et le magasin d'applications Google Play.
Entre-temps, le ministère américain du commerce a annoncé de nouvelles restrictions pour empêcher l'entreprise d'avoir accès aux puces ou aux semi-conducteurs sur le marché mondial. Ces mesures touchent les fabricants de pays tiers qui utilisent des logiciels ou des technologies américaines pour développer des produits qu'ils vendent ensuite à Huawei, une voie que le gouvernement américain a maintenant reconnue et qui lui permet de contourner les mesures prises l'année dernière pour l'empêcher de travailler avec des composants américains. Washington revendique un droit de veto sur les fournisseurs mondiaux auxquels le fabricant chinois aura accès pour développer ses propres semi-conducteurs.
