Cette décision intervient dix jours seulement avant que M. Trump ne quitte la Maison Blanche

Les États-Unis classent les houthis comme groupe terroriste

AFP/ MOHAMMED HUWAIS - Un houthi monte la garde dans la capitale yéménite, Sana'a, le 6 mai 2020, alors que des mesures de confinement sont prises dans certaines zones pour arrêter la propagation du coronavirus Covid-19

Les rebelles houthis ont finalement été inclus par les États-Unis dans leur liste d'organisations terroristes, selon le secrétaire d'État Mike Pompeo. C'est une décision qui ne surprend personne, puisque déjà en novembre le désir de les inclure avait été exprimé par l'entourage de Donald Trump, mais il est surprenant que la décision ait été prise alors que le président actuel n'a plus que quelques jours à vivre.

Dans la déclaration, le nom officiel du mouvement houthi est utilisé : Ansar Allah. Elle les relie aux attaques contre les infrastructures critiques, ainsi que contre la population civile. Sans aller plus loin, on leur reproche l'attentat perpétré fin décembre contre le gouvernement yéménite à leur arrivée à l'aéroport d'Aden, au cours duquel près de 30 personnes ont été tuées. Cependant, l'attaque n'a été revendiquée par personne et les houthis nient tout lien.

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En étant inclus dans cette liste d'organisations terroristes, les États-Unis veulent rendre plus difficiles les relations de toutes sortes avec ce groupe, en particulier celles de nature économique, qui auraient un impact sur le commerce et la livraison de denrées alimentaires. En raison de ces difficultés, de nombreuses organisations ont critiqué cette décision, car le Yémen connaît la pire crise humanitaire au monde.

Mike Pompeo lui-même a indiqué que cette décision n'affectera pas le travail humanitaire et que des mesures seront mises en œuvre "pour réduire l'impact sur les activités humanitaires dans le pays". Pompeo a ajouté qu'ils sont "à la disposition du personnel des Nations unies et d'autres organisations pour faire face à la situation humanitaire".

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Cette décision, qui entrerait en vigueur la veille de l'entrée en fonction de Joe Biden, pourrait encore être rejetée par le Congrès, car l'une des décisions du nouveau président est de mettre fin à la grave situation au Yémen. M. Biden a également l'intention de relancer le dialogue avec l'Iran, principal soutien des rebelles houthis. L'inclusion du groupe sur cette liste noire pourrait donc rendre difficile l'ouverture de pourparlers.

En plus de l'inclusion du mouvement, trois des dirigeants houthiens seront qualifiés de terroristes. L'un de ces trois, Mohamed al-Huthi, a déclaré sur son compte Twitter qu'il "condamnait la décision et qu'ils sont prêts à y répondre". Plusieurs diplomates américains, dont pas moins de six anciens ambassadeurs au Yémen, ont exprimé leur rejet de cette décision, indiquant que les houthis ne remplissent pas les conditions pour figurer sur la liste des groupes terroristes, et que le faire ne ferait qu'aggraver la situation dans le pays. Le gouvernement yéménite s'est félicité de cette décision, accusant les houthis de "prolonger le conflit et de provoquer la pire crise humanitaire du monde".

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