Les premiers mois de présidence des États-Unis dans un mandat fortement marqué par la gestion de la pandémie, le retour au multilatéralisme et les politiques sociales

Les 100 jours de l'administration Biden : le progressisme dans un contexte polarisé

AP/ANDREW HARNIK - Le président Joe Biden arrive pour discuter de la pandémie de COVID-19 lors d'un discours en prime-time depuis la salle Est de la Maison Blanche à Washington. M. Biden achèvera ses 100 jours de mandat le jeudi 29 avril

Les 100 premiers jours du mandat de M. Biden touchent à leur fin et les Américains ont déjà montré leur opinion sur le gouvernement dans un sondage proposé par NBC. Selon le sondage, 53 % des Américains approuvent la gestion de M. Biden au cours de ces derniers mois. Ce résultat reflète que le soutien au nouveau gouvernement est plus élevé que celui à Donald Trump à l'heure actuelle. Cependant, un autre sondage promu par The Economist révèle que 74% des électeurs conservateurs ne reconnaissent toujours pas sa victoire.

En ce sens, Biden a eu affaire à un Sénat où l'opposition républicaine contrôle la moitié des sièges. Cela signifie que certaines initiatives sur l'immigration, le racisme et les abus policiers sont tronquées par l'opposition conservatrice. Il convient de rappeler que Joe Biden a pris ses fonctions au milieu d'une crise sociale marquée par l'assaut du Capitole le 6 janvier dernier, révélant la forte polarisation qui existe actuellement dans la société américaine. Cette polarisation a été transférée à la Maison Blanche où conservateurs et libéraux tentent de s'imposer les uns aux autres pour mener des politiques économiques et sociales différentes. Contrairement à la forte présence républicaine au Sénat, l'aile libérale de la chambre basse est encore assez faible.

Mais quelles sont les mesures qui ont catapulté le président vers une large acceptation sociale par la population ? Tout d'abord, les mesures adaptées dans la lutte contre le COVID-19 ont été mises en œuvre avec succès, puisque la moitié de la population adulte a été vaccinée contre le virus. Selon le Washington Post, près de 20 % de la population a été entièrement vaccinée, ce qui signifie que 66 millions de personnes sont désormais protégées contre le COVID. 

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Ces mesures ont conduit le pays américain à autoriser la population à se passer de masques à l'extérieur, sauf en cas de foule. Selon la directrice du Centre de contrôle et de prévention des maladies, Rochelle Walensky, "il existe de nombreuses situations dans lesquelles les personnes entièrement vaccinées n'ont pas besoin de porter de masque si elles sont à l'extérieur".

À cet égard, M. Biden a signé des décrets à un rythme plus rapide que tout autre président depuis la présidence de Harry Truman. Nombre de ces commandes ont été axées sur la lutte contre la pandémie. Par rapport aux autres présidents, Trump a signé 33 décrets sur le même parcours, tandis que Barack Obama en a signé 19. En outre, Biden a annulé 62 des 219 décrets émis par Trump, notamment en rétablissant l'engagement de l'Amérique envers l'accord de Paris sur le climat.

En ce qui concerne les politiques sociales, la Chambre a approuvé un ensemble de mesures axées sur la réduction de la pauvreté, avec un budget de 1,9 trillion de dollars consacré à cet objectif. Selon un sondage du Pew Center, 67% des Américains seraient favorables à ce paquet de mesures signé par le président.

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En matière de politiques d'immigration, Biden est revenu sur certaines des politiques les plus dures émises par Trump. L'actuel président a stoppé la construction du mur frontalier de Trump et a annulé l'interdiction de voyager dans 13 pays africains à majorité musulmane après son entrée en fonction. Toutefois, les problèmes liés aux vagues d'immigrations entre la frontière américano-mexicaine restent l'un des problèmes majeurs avec une forte augmentation des arrivées d'immigrants.

En matière de politique étrangère, M. Biden a réagi avec force contre les "ennemis des États-Unis". À cet égard, il a imposé des sanctions à la Russie en réponse à l'ingérence de Moscou dans les élections de 2020 et à une cyberattaque massive attribuée au pays, en plus de qualifier publiquement Vladimir Poutine de "meurtre".

De même, Biden a maintenu les sanctions de la présidence Trump contre l'Iran et a refusé de les lever comme condition pour engager Téhéran dans des négociations directes sur son programme nucléaire.

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Dans cette optique, il a maintenu les droits de douane sur les échanges avec la Chine et autorisé les diplomates américains à se rendre à Taïwan. Parallèlement, il a intensifié la pression sur la Chine concernant le traitement des Ouïgours dans la province du Xinjiang.

Parallèlement, les relations avec la Turquie ont connu une escalade des tensions après la reconnaissance publique du génocide arménien perpétré en 1915 par l'Empire ottoman. Cette déclaration a rendu furieux Erdogan, qui a averti que cette reconnaissance aura "un impact destructeur" sur les relations entre les deux pays. 
Au Moyen-Orient, Biden n'a modifié aucune des politiques approuvées par Trump, même si le département d'État a recommencé à parler de "territoires occupés" pour désigner la Cisjordanie et Gaza.

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M. Biden apparaîtra jeudi pour récapituler toutes les réalisations des 100 derniers jours dans l'État de Géorgie, où il a remporté 12 000 voix et a réussi à obtenir en janvier les deux sièges qui lui ont ouvert les portes de la gouvernance. Nous verrons au fil du temps comment le président gère les défis sociaux liés à la polarisation de la politique américaine, ainsi que la manière dont il fait face aux nouvelles opportunités qui s'ouvrent au pays en termes de coopération internationale, contrairement à Trump après avoir rejeté la coopération avec de nombreux États.

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