L'offensive sur la région nord se poursuit depuis février, causant des pertes militaires et civiles

Les affrontements entre les Houthis et les forces gouvernementales s'intensifient à Marib

AP/HANI MOHAMMED - Un combattant rebelle houthi tient son arme pendant une réunion visant à mobiliser davantage de combattants pour le mouvement soutenu par l'Iran, à Sanaa.

La ville de Marib continue d'être le théâtre de combats sanglants entre les rebelles houthis et les forces pro-gouvernementales. Les combats se sont intensifiés ces derniers jours, faisant 47 morts samedi. Des sources militaires gouvernementales ont déclaré qu'il y avait 16 victimes dans leurs rangs, dont six officiers. Les Houthis, en revanche, ne font généralement pas état de victimes de leur côté.

"Les Houthis ont lancé des attaques sur plusieurs fronts pour tenter d'avancer, mais la plupart ont été repoussées", ont déclaré les forces de l'État à l'agence de presse AFP. Les troupes gouvernementales sont soutenues par la coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite, principal ennemi des rebelles houthis soutenus par l'Iran.

L'offensive des insurgés sur Marib a commencé en février après que les États-Unis ont annoncé qu'ils mettaient fin à leur soutien à l'alliance dirigée par Riyad. Washington a également retiré les Houthis de sa liste de groupes terroristes, ce qui a suscité des critiques saoudiennes. Marib est le dernier bastion du gouvernement dans le nord du pays, et elle possède des réserves de pétrole et de gaz.

Riyad considère les combats dans le nord de son pays voisin avec une inquiétude particulière, car une victoire des Houthis constituerait une menace majeure pour son territoire national. Les rebelles ont lancé des attaques contre l'Arabie saoudite, frappant une compagnie pétrolière publique à Djeddah, dans l'ouest du pays. Selon l'agence saoudienne SPA, les Houthis ont lancé 11 drones contre le Royaume pendant les combats à Marib. "Les opérations d'interception ont été couronnées de succès", a indiqué la coalition dans un communiqué, précisant que les drones contenaient des explosifs. Certaines attaques précédentes des Houthis ont visé l'aéroport civil du pays ou une école de filles dans la région d'Asir, à la frontière avec le Yémen.

Atalayar_Guerra Yemen

La population civile de Marib subit également les conséquences des batailles. Le 10 juin, une attaque des Houthis a tué huit civils et en a gravement blessé 30 autres. Un autre attentat à la bombe contre une station-service a fait 21 morts. Pour ces raisons, l'ONU a réitéré aux deux parties qu'"elles doivent respecter leurs obligations en vertu du droit humanitaire international". Liz Throssell, porte-parole du Bureau des droits de l'homme des Nations unies, insiste sur l'interdiction de prendre pour cible "les civils et les objets et infrastructures civils".

Atalayar_Crisis humanitaria Yemen

L'intensification des hostilités intervient après une nouvelle tentative des Nations unies et des puissances internationales pour parvenir à un cessez-le-feu. Martin Griffith, envoyé de l'ONU pour le Yémen, a admis devant le Conseil de sécurité que les efforts pour mettre fin à la guerre dans le pays ont été "vains". Il a également regretté que "les parties n'aient pas surmonté leurs différences". Les deux parties sont engagées dans une guerre depuis 2014.

Outre les tentatives diplomatiques de l'ONU ou de pays comme les États-Unis, il convient de noter le rapprochement qui s'opère entre l'Arabie saoudite et l'Iran, ennemis traditionnels. Si un accord est conclu, la stabilité tant recherchée au Yémen pourrait être plus proche. Téhéran a annoncé lundi que les discussions avec Riyad se déroulaient "dans une bonne atmosphère". Plus tôt, le prince héritier saoudien, Mohammed bin Salman, a déclaré qu'il recherchait "une bonne relation" avec l'Iran. Cependant, il faut tenir compte du rôle que le nouveau président iranien ultraconservateur, Ebrahim Raisi, peut avoir dans cet éventuel rapprochement.

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Le conflit au Yémen a provoqué "la pire crise humanitaire" selon l'ONU. Comme le soulignent les rapports de l'organisation internationale, 22 millions de Yéménites ont besoin d'une aide humanitaire, 8 millions sont menacés de famine et 13 millions risquent de mourir de faim. En outre, il convient de noter l'apparition d'épidémies de maladies telles que le choléra, qui a gravement touché le pays en 2016, ou l'actuelle pandémie de coronavirus. D'autre part, la population subit également des violations constantes de ses droits humains.

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