Le président de Kiev, Volodimir Zelensky, a demandé l'adhésion urgente de son pays à l'UE en guise de soutien dans le conflit avec la Russie

Les dirigeants de l'Union européenne se réunissent à Versailles pour discuter de l'Ukraine

AFP/LUDOVIC MARIN - Le président français Emmanuel Macron et les dirigeants de l'UE posent pour une photo de famille au château de Versailles, près de Paris, le 10 mars 2022, avant un sommet des dirigeants de l'UE pour discuter des conséquences de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Jeudi dernier, les 27 chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne se sont réunis au château de Versailles pour discuter de la demande d'intégration accélérée de l'Ukraine dans le bloc. Le président français Emmanuel Macron était chargé d'accueillir tous ses homologues européens pour cette première journée de dialogue. 

Après neuf heures de discussions, les dirigeants sont parvenus à un accord sur les "aspirations européennes" de Zelensky, mais ne sont pas allés plus loin dans le processus. Le conflit entre Kiev et Moscou a favorisé l'unité entre toutes les nations du bloc, mais elles sont divisées sur la rapidité du processus.  

PHOTO/ARCHIVO  -  Le président ukrainien Volodymir Zelensky dans un message à la nation pendant l'invasion russe.

Pour l'instant, Kiev ne dispose que d'un accord d'association qui vise à ouvrir ses marchés et à les rapprocher de l'Europe. Il comprend également un pacte de libre-échange de grande envergure et une aide à la modernisation de l'économie ukrainienne. Charles Michel, président du Conseil de l'UE, déclare que c'est "l'occasion de montrer un soutien fort et indéfectible à l'Ukraine, c'est-à-dire de s'engager financièrement et matériellement".  

Les pays d'Europe de l'Est ont fortement soutenu la candidature à la procédure accélérée, mais sont conscients que le processus pourrait prendre beaucoup de temps et qu'il nécessite l'unanimité de tous les États membres. Mark Rutte, Premier ministre des Pays-Bas, déclare que "la procédure accélérée n'existe pas".   

REUTERS/IAN LANGSDON - Les chefs d'État de l'UE participent à une réunion informelle au Château de Versailles, à Versailles, en banlieue de Paris, en France, le 11 mars 2022.

Plusieurs facteurs permettent d'éviter une décision hâtive. Certains territoires des Balkans occidentaux, comme l'Albanie ou la Macédoine, s'efforcent depuis des décennies de ne devenir que des candidats. Macron a également fait allusion à la clause du traité de l'UE qui oblige les autres pays à intervenir si l'un des membres subit une agression armée.  

D'autres questions ont été abordées lors de la réunion, notamment la libération du bloc de sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie et le renforcement de ses capacités de défense. Tous les dirigeants conviennent qu'il faut réduire les importations de gaz, de pétrole et de charbon russes tout en accélérant la transition vers les énergies renouvelables.  

REUTERS/YVES HERMAN  -  Le drapeau de l'Union européenne flotte devant le siège de la Commission européenne à Bruxelles, en Belgique.

L'Associated Press indique, dans un projet de conclusions du sommet, que les dirigeants conviendront de renforcer les investissements dans les "technologies innovantes" et de poursuivre les efforts pour faire de l'Europe "un fournisseur de sécurité plus fort et plus compétent".  

Moscou fournit près de 40 % du gaz utilisé pour produire de l'électricité, chauffer les foyers et approvisionner les industries de l'UE. Le Kremlin reçoit quelque 600 millions d'euros par jour du secteur de l'énergie, ce qui en fait sa principale source de revenus.  

La Commission européenne a proposé de diversifier les approvisionnements en gaz naturel et d'accélérer le développement des énergies vertes afin de réduire de deux tiers la demande de gaz de la Russie d'ici la fin de l'année. Toutefois, le calendrier proposé par l'institution semble irréaliste pour de nombreux membres du bloc.  

De même, il est peu probable qu'ils approuvent un embargo total sur les importations de pétrole et de gaz russes. L'Italie et l'Allemagne qualifient une telle mesure de radicale car elles sont beaucoup plus dépendantes de la Russie que d'autres territoires. La Pologne obtient 67 % de son pétrole de Moscou, tandis que l'Irlande n'en reçoit que 5 %.  

AP/DMITRY LOVETSKY  -   Les craintes se multiplient quant à ce qu'il adviendrait de l'approvisionnement énergétique de l'Europe si la Russie devait envahir l'Ukraine puis lui couper son gaz naturel en représailles aux sanctions américaines et européennes.

Les 27 ont convenu d'allonger la liste des sanctions contre le Kremlin, notamment en retirant toutes ses banques du système financier SWIFT. De nouveaux oligarques rejoignent la liste des dirigeants visés par les condamnations occidentales. Le Belarus, quant à lui, doit être pénalisé pour son soutien à Vladimir Poutine.  

Ces sanctions commencent à avoir leurs premiers effets. Le Fonds monétaire international (FMI) prévient que l'économie russe pourrait entrer dans une profonde récession. Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI, affirme que "la faillite de la Russie n'est plus un événement improbable". 

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