Ils accusent le royaume alaouite d'avoir amené "l'ennemi sioniste" à leurs frontières

Los líderes islamistas de Túnez y Argelia abogan por una Unión del Magreb Árabe sin Marruecos

AP/HASSENE DRIDI - Le président du parti islamiste Ennahda Rached Ghannouchi

Les dirigeants des partis islamistes de Tunisie et d'Algérie ont demandé l'exclusion du Maroc de l'Union du Maghreb arabe. La rivalité entre ces pays s'accroît, tout comme la lutte pour le pouvoir géopolitique dans la région. L'Algérie et le Maroc, ennemis historiques, sont une fois de plus à couteaux tirés dans le conflit du Sahara occidental, qui a repris en novembre dernier.

Le leader algérien du Mouvement pour la société de la paix (MSP), Abderazak Makr, a explicitement demandé que le Maroc soit exclu du projet de l'Union du Maghreb arabe (UMA). Le chef du principal parti islamiste algérien a suivi les traces de son homologue tunisien, Rached Ghannouchi, chef du parti islamiste Ennahdha, qui a également demandé que l'UMA exclue le Maroc.

M. Makr, lors d'une conférence de presse, a souligné qu'"il est impératif d'exclure le Maroc de l'UMA, car il a amené l'ennemi sioniste [Israël] à nos frontières et nous ne lui faisons plus confiance". Le royaume alaouite a normalisé ses relations avec l'État juif en décembre dernier. L'ancien président américain Donald Trump, qui a déjà un pied hors de la Maison Blanche, a annoncé sur ses réseaux sociaux que les États-Unis reconnaîtraient la souveraineté du Maroc sur la région du Sahara occidental, en échange de la normalisation par ce dernier de ses relations avec Israël.

Atalayar_Abderrazak Makri

Cette annonce ne représente pas un changement radical de sa politique envers Israël, car le royaume nord-africain entretient des liens informels avec l'État juif depuis des années. On estime à 50 000 le nombre d'Israéliens qui se rendent au Maroc chaque année pour découvrir la communauté juive et raconter l'histoire de leur famille. Sous ce prétexte, les dirigeants islamistes de Tunisie et d'Algérie ont appelé à l'exclusion du Maroc, et au renforcement de l'union entre la Libye, l'Algérie et la Tunisie. Au début de ce mois, le leader islamiste tunisien Rached Ghannouchi a exhorté les trois pays à "ouvrir leurs frontières, à lancer une monnaie commune et à développer un partenariat agricole et industriel dans le cadre d'un marché commun entre eux".

M. Ghannouchi a fait valoir que la consolidation des relations entre les trois pays pourrait être le premier pas vers "la relance du rêve de l'Union du Maghreb arabe". Dans le même discours, le leader islamiste a laissé entendre que le triangle Algérie-LibyeTunisie contribuerait à résoudre les problèmes économiques et sociaux actuels de la Tunisie et de la région dans son ensemble.

Atalayar_Israel Marruecos

La Tunisie est confrontée à une très grave crise économique qui menace le pays d'asphyxie et pourrait déstabiliser la région. Le leader islamiste tunisien espère qu'avec une union économique plus forte entre les trois pays du Maghreb, la Tunisie pourra en tirer profit et ainsi pouvoir "envoyer des centaines de milliers de Tunisiens travailler en Libye".

"Pour des raisons internes à la Tunisie, notamment idéologiques, nos différents gouvernements n'ont malheureusement pas été activement impliqués dans l'aide à nos frères libyens pour stabiliser leur pays et relancer le processus de reconstruction", regrette M. Ghannouchi, qui souligne que "plusieurs problèmes économiques, dont le chômage par exemple, pourraient être résolus si la stabilité revenait dans ce pays".

Les deux dirigeants islamistes parlent non seulement d'exclure le Maroc, mais la Mauritanie ferait également partie des pays indésirables, car ils considèrent qu'elle sera la prochaine à normaliser ses relations avec "l'ennemi sioniste". L'UMA serait donc privée de deux des cinq pays qui la composent.
 

Atalayar_Unión Magreb Árabe

L'Union du Maghreb arabe est un accord commercial signé en 1989 à Marrakech par les chefs d'État d'Algérie, de Libye, du Maroc, de Mauritanie et de Tunisie. Malheureusement, l'Union n'a pas été en mesure de réaliser des progrès tangibles dans la réalisation de ses objectifs en raison de profonds désaccords économiques et politiques entre le Maroc et l'Algérie sur, entre autres, la question du Sahara occidental. Aucune réunion de haut niveau n'a eu lieu depuis 2008, et malgré les difficultés économiques rencontrées par de nombreux pays qui composent l'Union, il ne semble pas y avoir de volonté politique de faire avancer l'accord. 

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